Bref, toute cette introduction pompeuse pour dire à tous les grincheux qui trouveraient que c'est exhibitionniste, indécent et que sais-je encore de se répandre en confidences trop intimes, que ce billet est PO-LI-TI-QUE. Parfaitement.
Allez, trève de bavardages, remontons dans le temps...
J'ai donc un peu plus de vingt ans. Et je n'ai jamais joui. Oh, c'est pas que je ne me sois pas titillé la lunette un bon nombre de fois surtout depuis que j'ai découvert un beau jour de mes cinq ans en jouant sur un tabouret qu'il y avait un petit endroit, là qui faisait drôlement du bien quand on se frottait dessus.
Mais voilà, ces petits guilis m'ont toujours bien plu, sans que ça n'aille plus loin. D'ailleurs, pour que ce soit clair, j'ignore alors totalement qu'il puisse y avoir un "plus loin". Même à vingt ans. Je vous rappelle qu'à ce moment là je fais encore partie de ces filles qui croient dûr comme fer que cet objet étrange de la page 457 du catalogue de la Redoute qu'une femme à l'air super nuche se passe sur le visage sert vraiment à lisser la peau. Donc pas la peine de rigoler, je suis du genre attardée. Voire ignorante. Qui n'a jamais entendu parler de l'orgasme.
Attention, ça ne m'empêche pas d'avoir, quelques mois plus tôt, couché avec un garçon. Puis quelques autres. Pas grand chose à en dire, pas désagréable, pas non plus très agréable. Juste l'immense satisfaction de pouvoir enfin hurler au monde entier que ça y est. Enfin, disons surtout la satisfaction de pouvoir le dire et que ce soit vrai. D'autant que ce n'était pas gagné gagné, à vingt ans je ne suis pas à proprement parler une beauté. Aujourd'hui non plus mais rien à dire, c'est mieux.
Bref, je m'égare. Revenons à l'objet de ce billet. C'est la fin de l'été. Un soir de vendanges, je couche avec un garçon, plus vieux. A nouveau pas de quoi en faire un fromage. Sauf que... Le lendemain matin, à l'aube, je suis réveillée par une sensation étrange. Le garçon en question a sa main entre mes jambes et la façon dont il la bouge me fait comment dire... du bien. Le problème c'est que je suis alors courageuse mais pas téméraire. Je ne CONNAIS pas ce truc, donc... J'arrête net les frais. Oui, j'avoue, j'ai peur, je sens que ça pourrait m'emmener loin, très loin. Et je sais juste que je n'ai pas envie d'y aller avec lui.
Quelques jours passent, je rentre chez mes parents, je vais bientôt aller vivre à Paris, ça m'excite et m'angoisse. C'est une de ces périodes entre deux, où rien ne se passe, où tout est à venir. Une parenthèse, mais pas enchantée. Je passe mes après-midi sur mon lit et je m'ennuie.
Et puis un jour, j'y repense. A ce truc. Et comme par magie, à force d'y penser, je le sens à nouveau. Alors je m'accroche au souvenir de cette chaleur. Je m'y accroche comme au fil d'ariane. Instinctivement, je glisse ma main entre mes jambes. Plus je remonte le fil, plus ma main trouve son rythme. Et je deviens humide. Je suis intriguée, mais je n'ai plus peur. J'ai étrangement conscience que je vais VERS quelque chose. C'est très très agréable, mes pensées sont de plus en plus folles. J'ai chaud, je transpire, je respire fort. Je ne connais pas l'issue mais je la sens proche, inéluctable et pourtant fuyante. Je ralentis, je m'arrête un peu. J'ai envie d'arriver et en même temps je préfèrerais mourir plutôt que de mettre fin à ce plaisir qui monte. Et puis ça s'emballe, mon coeur bat vite, presque trop. Je ne maitrise plus rien. C'est très mouillé maintenant, mes doigts glissent, c'est bon, c'est vraiment très bon, ça s'ouvre, oui ça s'ouvre, ça me fait tourner la tête, c'est délicieux, c'est du miel, je suis en train de mourir sûrement, mais j'espère que je ne vais jamais finir de mourir...
Voilà, c'est fini. Je reprends mes esprits, je me dis que je suis sûrement atteinte d'une maladie très rare. J'espère dans la foulée que c'est incurable. D'ailleurs je vais vérifier ça immédiatement.
Ce jour là je pense que je me suis carressée jusqu'au soir ou presque. A tel point que j'étais dans un drôle d'état et qu'à la fin j'avais mal. Mais nom d'un chien ce que je venais de découvrir, c'était quand même un truc de dingue ! Mais personne à qui me confier. Pourtant, qu'une envie, le dire à tout le monde: j'ai joui. J'ai joui, je vous dis!
Bon, j'avais entendu parler de masturbation, bien sûr. Mais chez les garçons. Alors je me suis dit que j'étais une fille pas normale. J'ai eu peur de devenir sourde, peur d'en mourir parce que dans les livres ils disaient ça avant. Croyez moi, on n'en meurt pas. Je crois que j'en suis la preuve vivante parce que j'ai comme qui dirait pas mal abusé de la chose les années de disette sexuelle qui ont suivi. Surtout après avoir rencontré ma copine C. Ma première copine libérée. Qui m'a rassurée et fait comprendre que j'étais une fille normale. Ou peut-être pas totalement mais quoi qu'un peu lubrique, pas complètement désaxée.
Et aujourd'hui... et bien oui. Mais ne comptez pas sur moi pour en dire plus. Pourquoi ? Parce que ça excite drôlement l'homme de savoir que oui mais tout en ignorant quand, comment ou combien. Alors je le laisse y penser sans savoir...
Edit: Je crois que c'est mon post le plus long. Et aussi celui que j'ai le plus peur de publier. Pas très sûre d'elle, pour le coup, la miss canalblog. Les filles, si je l'ai écrit, c'est pour vous. Pour vous qui peut-être avez peur de mal agir. Pourtant, comme le dit cette phrase pleine de sagesse... Y'a pas de mal à se faire du bien. Et ça c'est, je crois, ma dernière leçon de miss...