Avant de vous donner mon avis - que personne ne me demande, I know - il faut que je vous avoue que je suis allée voir Little children en grande partie à cause de l'affiche. Oui, je sais, c'est pas glorieux. Comme si une belle affiche pouvait garantir un bon film... N'empêche que que pour moi, souvent, une belle photo, ça joue. C'est sûrement trivial et pas très intello de raisonner comme ça mais que voulez-vous, je crois que la vérité c'est que je suis très "ménagère de moins de cinquante ans" comme nana. Et qu'en plus, je l'assume de mieux en mieux.
Bref, en l'occurence, ce couple enlacé, la douce épaule de Kate Winslet, la chute de reins de Patrick Wilson que je ne connaissais pas mais qui croyez moi gagne justement à être connu et cet éclairage à la Vermeer - ok j'en rajoute un peu mais ça fait style de citer Vermeer - ça m'a donné envie.
Du coup, j'y suis allée sans vraiment lire quoi que ce soit dessus, pensant voir un "petit film de filles", genre que j'affectionne tout particulièrement.
Erreur. C'est tout sauf ça.
Ok, c'est pas non plus du Bergman. Mais ce n'est pas une bluette légère, loin de là. Little Children, c'est avant tout un tableau assez acide des banlieues américaines, sur le mode "Desperate Housewives" sans le glamour.
C'est surtout le portrait d'une femme qui semble être spectatrice de sa vie et qui se jette à corps perdu dans une relation adultère, histoire de sentir à nouveau le sang couler dans ses veines. Banal me direz-vous. Oui. Sauf qu'il est surtout question de ces tous petits riens, de ces petits bonheurs et de ces mensonges qu'on se fait, qui à défaut de construire une grande histoire d'amour aident néanmoins un homme et une femme à se réveiller d'un long sommeil.
Little children c'est aussi une réflexion sur la maternité, sur la difficulté d'entrer en contact avec son enfant, sur le vague à l'âme qui parfois saisit les mères lorsque l'après-midi elles s'ennuient sur les bancs publics. Un vague à l'âme qui vous pousserait presque dans les bras d'un homme dont on sait pourtant qu'il nous aimera jamais comme on le rêve. (ndla: A ce stade de la critique je tiens à préciser que personnellement je ne suis jamais tombée sur ce genre d'homme dans les squares et que même si ça avait été le cas je n'aurais bien évidemment succombé à la tentation sous aucun prétexte.)
Voilà, pour conclure, ce film vous plonge dans une drôle d'atmosphère, un peu moite, un peu troublante. Kate Winslet y est lumineuse, les autres aussi mais elle surtout. Allez-y. C'est un ordre. Un ordre de miss, bien sûr.