Il y a deux jours, j'ai rêvé d'être une petite fille de six ans. Ok, ça m'arrive assez souvent, dès que j'ai un léger souci, de vouloir redevenir un bébé. Mais là, c'était pour une toute autre raison. Je vous raconte ?
Donc on est lundi et ce jour là, j'en ai gros sur la patate, rapport à un certain chiffre avoisinant les 31%, mais je n'en dirai pas plus, ce blog est redevenu un espace apolitique de gauche.
Sur les coups de 16h, alors que je suis en train d'écrire un article haletant sur la recherche irlandaise en matière de nanotechnologies, deux collègues de sexe masculin reviennent en ricanant de leur pause clope dans la cour de l'immeuble.
Moi, toujours prête à lacher fissa mon boulot pour cancanner cinq minutes, je les interpelle avec la classe qui me caractérise:
- "Qu'est qu'y a ?"
Les deux compères me répondent toujours en ricanant mais avec l'air de pas y toucher:
- "Nan, rien, on vient juste de voir un truc rigolo dans la cour de l'immeuble, près du parking"
- "Ah ouais, quoi ?"
- "Ben y'a Yannick Noah qui est en train de recharger sa batterie de moto, juste devant l'entrée des bureaux"
- "Ah, d'accord'.
Constatant que les deux rigolos n'ont rien à me mettre sous la dent à part un bobard même pas bien raconté, je me remets à plancher sur mes nanotechnologies. Quand soudain je suis prise d'un doute. Je relève alors la tête et j'interpelle les compères qui s'éloignent vers la salle de réunion.
-"Hey les mecs !" (je ne me départis jamais de ma classe)
-"Ouais, quoi ?" (eux non plus, en même temps)
- "C'est des conneries bien sûr ?"
- "Quoi ?"
- "Ben le coup de Yannick Noah".
- "Ah, ça ?"
- "Ouais, "ça"" !
- "Beh non".
- "Comment ça "beh non" ? Vous... voulez dire que... que, juste derrière le mur, là, il y a Monsieur Sloggi ? Non mais vous êtes lobotomisés ou quoi ? Vous comptiez vous barrer sans me dire que c'était pas une blague ?"
- "Ah ben on croyait que tu t'en foutais, c'est pas non plus Tom Cruise, hein".
Bon, vous imaginez que dans la seconde qui a suivi ce dialogue surréaliste j'ai ignoré jusqu'à l'existence sur cette terre de ces deux crétins et que je me suis précipitée dehors, suivie d'une belle brochette de collègues alertées par mes cris de mouette en rut.
Et nous voilà dans la petite cour déserte - enfin presque - pour une pause clope improvisée.
Sans clopes.
Dix greluches appuyées contre un mur, en train de contempler le spectacle le plus érotique qui leur ait été donné d'observer depuis THE scène de Dirty Dancing quand la nunuche se transforme en danseuse de peep-show avec Patrick Swayze et son pantalon moulant. Yannick, THE mister Sloggi, en train de recharger sa batterie de moto. Son jean épousant au milimètre près les formes adorables de son fessier mythique et son débardeur faisant ressortir des épaules galbées et dorées à point.
Oui, dorées.
Maintenant que je suis restée dix bonnes minutes à quelques centimètres de lui je peux vous l'assurer, Yannick est doré. Il IRRADIE.
Non mais sérieusement, la pub pour le coca light avec les nanas qui attendent le livreur, véritable bombasse digne d'une couverture de Têtu, à côté, c'est Candy.
Bon, ça ne vous dit pas pourquoi j'ai eu envie d'être une petite fille de six ans. Patieeeeeeeence.
Voilà pourquoi. Alors qu'on faisait donc semblant de se parler avec mes collègues tout en se rinçant l'oeil que s'en était véritablement indécent, une petite fille de six ans environ et sortie de nulle part, est arrivée en trottinant, un crayon et un petit carnet à la main. Yannick venait de terminer et s'apprêtait à repartir pour son pays, le pays de Yannick - parce que bon, j'ai ma théorie, un être aussi beau ne vit pas "en vrai" parmi nous, j'en suis sûre - quand la mignonne s'est approchée en demandant un autographe.
Là, il l'a regardée, il a souri - franchement, je ne me doutais pas que les dents du bonheur ça pouvait être aussi sexuel - et il lui a demandé doucement, de sa voix veloutée: "comment tu t'appelles ?". C'était la voix de Yannick. Incroyable comme en fait on la connait, sa voix, avec ce petit accent d'on ne sait où. Ensuite il a griffonné quelque chose et l'a embrassée.
Moi je dis, la vie est mal foutue. Parce que cette enfant n'a certainement pas profité de ce baiser comme une femme de 36 ans au top de sa séduction aurait pû le faire. Et je ne pense pas spécialement à moi.
Edit: Moi je dis, quand même, si ça c'est pas un instant Nutella, un signe envoyé par le Dieu de la sexitude pour me dire "Aie confiance, la vie vaut d'être vécue même avec Sarkozy à la tête de la France", et bien je ne m'y connais pas.
Ok, ça c'était juste pour bien montrer que si je veux, je parle politique.