Alors voilà. Après avoir dit "oui", il a fallu penser à la robe. Pour certaines, j'imagine que penser à "ça", c'est un plaisir, une joie, un fantasme. Pour moi, jusqu'à ce que je rencontre mon magicien, c'était une angoisse, une peur, une obligation. Non mais il faut me comprendre. Imaginez qu'à 36 ans, je viens à peine d'oser mettre une robe noire - plus proche de la housse que du fourreau, qui plus est. Par conséquent, franchir le pas de la meringue c'est comme qui dirait assez paniquant. D'autant que je n'en ai JAMAIS rêvé. Si, c'est vrai. Beh ouais, c'est comme ça, moi le coup du mariage et des flon-flons, ça n'est pas dans mes gênes. D'ailleurs, je dois bien vous l'avouer, même aujourd'hui, à quelques semaines du jour J, je m'y intéresse... de mon mieux. Attention, que les choses soient claires, je suis ravie. Et sûre. De moi. Et de lui. Et aussi de nous. Mais je n'y peux rien, la couleur des bouquets sur les tables, le déroulement exact de la journée, le choix des dragées et toutes ces choses, comment vous dire... je m'en balance. Je ne vois qu'une explication, j'ai pas le gêne de l'organisation d'un mariage. A mon avis il doit être fourni en package avec ceux du chignon parfait, de la chemise blanche sans tache jusqu'au soir, de la penderie bien rangée et des stylos qui ne coulent jamais. Et moi, ce pack là, manifestement, mes géniteurs ont oublié de le commander au moment de la conception.
Par conséquent, autant vous dire que le fait que dans un mois il y ait de grandes chances que je me présente en robe blanche ou presque à la mairie pour dire oui, ça tient du miracle. Et à l'origine de ce miracle, il y a une rencontre.
Je vous raconte ?
Alors voilà. Un lundi de janvier, je trouve à la fin du Elle l'adresse d'un styliste spécialisé en robes de mariées qui oeuvre dans un atelier privé. L'article est court mais élogieux et vante l'accueil charmant du monsieur. Par curiosité et pour échapper à la perspective d'entrer dans un magasin plein de montgolfières en chantilly pour m'entendre dire par une adepte du 0% qu'en tailles 44 - 46, madame, ce modèle on ne le fait pas, je cède à une impulsion passagère et appelle le monsieur. Sa voix pleine de sourires me botte. En deux minutes rendez-vous est pris pour la semaine suivante.
Je clame dans la foulée sur tous les toîts que j'ai trouvé ma robe de mariée même si je suis plus ou moins consciente que je présume légèrement de mes forces et surtout de celles de celui que bientôt j'appellerai Olivier.
Le jour du rendez-vous en revanche je trouve des tonnes de raisons pour ne plus y aller. J'ai grossi d'au moins douze kilos c'est une évidence, je suis une antiquité à moi toute seule, il va croire que je viens pour ma fille, en plus je ne suis pas épilée et avec un peu de chance je pue des pieds.
J'appelle alors une amie pour l'informer que finalement je renonce à la robe de mariée, je trouverai bien un truc blanc chez H&M et au pire j'irai devant monsieur le maire en robe noire et leggings.
L'amie en question, douce et magnanime, que je nommerai tout simplement H. pour préserver son anonymat, sait trouver les mots qu'il faut: "Tu ramènes tes fesses à 13h30 comme convenu. Si tu n'y es pas tu n'es qu'une poule mouillée. En plus je te frapperai avec des étiquettes qui grattent jusqu'à la fin de tes jours, espèce de cruche en leggings".
Réconfortée grace à la force de l'amitié, je brave ma peur et accepte le défi. Ok, en vrai je m'aperçois que j'ai moins peur d'essayer un fourreau que d'affronter la colère de H.
Je la retrouve donc devant la porte de l'atelier, ainsi que J, appelée à la rescousse pour s'assurer que je ne m'enfuirai pas en loucedé. Encadrée de mes deux gardes du corps, je sonne à la porte de celui qui va bientôt changer ma vie...
(Si c'est pas du teasing de la mort qui tue, je ne m'y connais pas).
A suivre, donc...
Edit: J'ai enfin réussi à rapatrier de mon ancien blog le minute par minute de la demande en mariage, au cas où certains voudraient y accéder, c'est là
Edit2: Et la suite du minute par minute est ICI