Plus d'un an. Plus d'un an que j'écris ici tous les jours ou presque. ça n'a l'air de rien mais pour moi qui suis une dilettante patentée, c'est énorme. J'ai toujours été du genre à commencer des journaux intimes tous les deux mois sans jamais m'y tenir. Alors ce blog, en soi, c'est presque un miracle.
Plus d'un an à attendre, fébrile, vos réactions. A trembler d'être allée trop loin dans le sexe, trop loin dans l'intime, trop loin à gauche, trop loin dans le grand cri.
Plus d'un an à me nourrir de ces échanges, à regarder avec obsession - surtout les premiers mois - la courbe des statistiques. Je vous assure, il faut avoir tenu un blog pour connaitre ce sentiment de satisfaction stérile qui s'empare de soi quand on constate qu'on a doublé son nombre de visiteurs. J'ai beau mépriser la télévision et toute la philosophie mercantile qu'elle véhicule, je suis prise au piège de l'audimat, au même titre que Claire Chazal, Laurence Ferrari ou Virginie Efira.
Bref, plus d'un an.
Et alors ?
Alors aujourd'hui, je fatigue.
Je dirais même plus, je ME fatigue.
J'ai cette impression désagréable de tourner un peu en rond(e), de tomber dans le cri préfabriqué, de racoler parfois en parlant de cul - vous voyez, même là, en pleine introspection, je ne peux pas m'empêcher de glisser un mot adoré de google - ou d'être tellement apolitique de gauche que j'en deviens pénible.
Alors du coup, je crois que je vais faire une petite pause.
Pas forcément très longue, ou alors si. Je ne sais pas trop en réalité. Juste essayer de prendre un peu de recul, de me m'atteler sérieusement aux quelques projets sur lesquels je me suis engagée à tenir mes délais - sans me bananer sur les dates de rendu si possible - et aussi peut-être d'écrire sans attendre l'approbation de lecteurs invisibles.
Voilà. Aujourd'hui je crois que je suis tombée dans le piège tendu à toute personne commençant à avoir un tout petit peu de notoriété - en ce qui me concerne je crois qu'on peut parler de célébrité mais ma modestie légendaire m'en empêche. Ce piège, c'est cette obsession de plaire qui grandit jour après jour et finit par dénaturer ce qu'on est, qui on est.
Alors je vais recharger un peu mes batteries, redescendre sur terre, aller cueillir des champignons - euh... ça non en fait - m'occuper de mes loulous, etc etc etc.
Ah et puis aussi, je vais me marier. Sans vouloir transformer ça en événement interplanétaire, il faut malgré tout se pencher un peu sur la question, histoire que ça ne soit pas totalement catastrophique niveau organisation.
Ce n'est pas un adieu, tout juste un au-revoir. Si ça se trouve, le manque sera tellement fort que dans deux jours je suis là.
Ou pas.
Je vous embrasse fort.
Edit: Pour les apolitiques de gauche qui comme moi sont légèrement obnubilés par tout ce qui se trame en ce moment du côté de l'Elysée, je conseille la lecture de deux blogs qui me permettent aujourd'hui de croire en des jours meilleurs.
Le premier, c'est le blog de François Mitterrand qui vous parle de l'au-delà. Oui je sais, à première vue c'est étrange mais sans savoir qui se cache derrière, je pense que c'est quelqu'un de très bien informé. Et le style est très mitterrandien...
Le deuxième, c'est le Big Bang Blog, cornaqué par Daniel Schneidermann, ma référence journalistique du moment. Si vous aimez ses chroniques dans libé, vous apprécierez ses billets sur le net. Très utile pour lire entre les lignes et comprendre que désormais il va falloir chercher la vérité tous seuls comme des grands, sans compter sur la télé pour nous la donner...
Edit 2: La photo, c'est parce que pas mal de gens m'ont demandé par mail de la montrer, du fait que Bien dans ma vie était difficile à trouver ailleurs qu'en France ou dans certaines contrées éloignées de l'hexagone. Comme je n'aime pas trop l'idée de montrer ma bouille, elle ne restera pas très longtemps, une journée, je pense. Ce n'est pas exactement celle qui est dans l'article, mais je l'aime bien et puis c'est la première que le photographe, l'adorable Fabrice Guyot, m'a envoyée après ce mémorable shooting.
Edit 3: Pour le coup de la célébrité, je déconne, hein !