Bon, comme je sens que cette préparation de mariage vous passionne - ah bon, pas tant que ça ? M'en fous, vous allez en bouffer, aucune raison que je sois la seule à devoir m'intéresser au plan de table et à la dimension des napes - j'ai décidé de vous tenir au courant des derniers avancements.
Premièrement, après avoir constaté que le lait hydratant qui fait bronzer et même parfois maigrir - si si - puait sur moi autant que l'autobronzant de base - doit y avoir un truc avec ma peau je vois que ça - et qu'en plus le produit semblait migrer étrangement vers mes coudes et mes genoux avec un effet "terre battue" totalement de saison, j'ai décidé de braver ma peur et de tenter l'expérience des UV.
Autant le dire de suite, je déteste ça.
Je passe les dix minutes de chaque séance - trois au total pour l'instant - prostrée dans mon sarcophage fluo à craindre pour ma vie. Et si les néons se détraquaient ? Et si ma peau finissait par coller au matelas en plastique ? Et si le couvercle se bloquait et que je ne pouvais plus jamais sortir ? Et si... Bref, c'est rien de dire que je ne me sens pas totalement dans mon élément.
Ok, j'avoue, à la fin de la première séance j'ai eu des envies bizarres de dessous léopard, de lunettes griffées Dior et d'un sac en croco avec "saint tropez" écrit dessus. Et ça, ça me fait très peur. Imaginez qu'au terme des dix séances je me transforme en Cathy Guetta, voire en Fiona Gélin ?
Ma mère ne s'en remettra pas.
Autant vous dire qu'en plus forcément, je suis toujours aussi blafarde. En même temps, l'esthéticienne carotte qui s'occupe de moi m'a prévenue que si je refuse de rester plus de dix minutes dans le caisson et que je ne fais qu'une séance par semaine, je n'arriverai jamais à avoir le teint qu'elle arbore, elle.
A ses yeux je le vois bien, je suis la cancre des UV. En même temps, dois-je vraiment me fier à une femme orange ?
Voilà. A part ça, les tentes que mes parents, dans un souci de ne pas faire les choses à la dernière minute comme ils en ont d'ordinaire l'habitude, ont monté dans le jardin en mars dernier n'ont finalement pas résisté à l'orage de lundi. En même temps, les braves bêtes avaient tenu le coup plus de trois mois ce qui à mon avis constitue un record.
En attendant, la seule chose qui semblait prête pour le grand jour gît lamentablement dans le jardin on ne peut plus vert - le premier qui me parle d'une éventuelle sècheresse dans le lyonnais se prend une claque - de la maison familiale.
Le traiteur est quand à lui à deux doigts de renoncer à s'occuper de nous étant donné le peu de professionnalisme dont nous faisons preuve - en même temps moi je croyais que c'était lui le professionnel mais à priori je me suis trompée, à chaque entrevue on a l'impression de passer un entretien d'embauche. Et il est manifestement consterné que chacune de ses questions suscite l'étonnement le plus sincère de mes parents, incapables d'apporter ne serait-ce qu'un début de réponse. Non, on ne connait pas les dimensions des tables, non, il n'y a pas d'électricité dans le hangar - qui servira d'arrière-cuisine -, ah bon, il faut lui dire quels alcools exactement on prévoit de servir à l'apéritif ? Non on n'a pas fait de plan détaillé des décorations florales, ah, il faut prévoir des bouteilles d'eau ? Non, on ne sait pas s'il y aura des végétariens, ah, on ignorait que pour chaque personne il fallait compter 60 cm de largeur de nappe, et j'en passe.
Bref, à l'heure où je vous parle rien ne dit que ce mariage ait lieu un jour.
Quant à la robe, le dernier essayage est pour ce soir et Olivier semble soulagé que notre relation touche bientôt à sa fin, je crois que mon message désespéré de vendredi n'y est pas pour rien. Je tremble donc un peu à l'idée de la tête qu'il va faire quand je vais arriver tout à l'heure, flanquée de mes copines Zaz, Mimi, Chloé et Stéphane qui n'ont pas encore toutes vu la robe et qui tiennent absolument à donner un avis. Entre les filles hystériques et moi qui suis au bord du nervous breakdown je crains le drame. A la place du yorkshire, je me planquerais.
A suivre...