Mes petits lapins, vous m'avez manqué.
Je crois même qu'on peut dire que la désintoxication a été difficile. Mais finalement, j'ai tenu le coup, même que pourtant y'avait un café internet sur mon lieu de villégiature et que je passais tous les jours devant. En même temps c'était soit je faisais QUE passer devant, soit l'homme partait faire sa vie avec une des nombreuses bombasses grecques qui ont eu le culot de croiser notre route - ou plutôt notre plage ce qui est pire - pendant toutes ces vacances.
Parce que oui, je vous le dis, les grecques sont des bombasses absolues, à tel point que ça n'a même pas été possible d'en trouver des vraiment pas belles pour pouvoir m'adonner à mon toc principal de l'été.
A savoir: "Et elle, je suis grosse pareil ou plus ?". Question perverse à laquelle l'homme a forcément intérêt à répondre avec force gestes et conviction bien présente dans la voix: "nan mais n'importe quoi, tu fais la moitié de cette fille". Et attention, pas question de se contenter d'un "meuh non" qui pourrait limite signifier qu'il n'a pas regardé, qu'il s'en fout ou qu'il n'est pas bien sûr.
Encore moins d'un "ben quoi elle est pas grosse cette fille ?", parce que dans ces cas là, ça peut donner ça:
"- Elle est pas grosse ? Tu rigoles ? Tu veux dire que je suis plus grosse qu'elle ? Super.
- Mais non, j'ai pas dit ça, tu n'es pas grosse non plus, c'est tout.
- Oui, et bien désolée, mais à partir d'aujourd'hui, navrée de t'annoncer que ton jugement ne vaut plus grand chose. Parce que si cette fille là, devant, là, n'est pas énorme pour toi, alors le fait que tu me trouves ne serait-ce qu'enrobée m'inquiète vraiment. Cette nana, elle a un cul pas possible, c'est incroyable que tu ne t'en rendes pas compte. Il fait deux fois le mien, merde !
- Putain, si tu sais qu'elle est plus grosse que toi alors pourquoi tu me demandes ? Je m'en fous, du cul de cette fille, à la fin ! Le tien me plait, c'est l'essentiel, non ?
- L'essentiel ce serait que tu me regardes vraiment. Je ne vois pas comment mon cul peut te plaire, c'est tout. Et je ne peux pas supporter l'idée que tu me trouves plus grosse que cette fille obèse. Je crois que je vais rentrer, je ne me sens pas bien. Si ça se trouve t'es un pervers."
Bon, bref, pas la peine de me dire que vraiment c'est nul de se comporter comme ça et qu'en plus c'est super dégueulasse de chercher plus grosse que soi sur la plage rien que pour se rassurer - en même temps j'ai jamais dit que j'étais une fille bien en toutes circonstances, faut savoir que le fait d'être en maillot de bain me rend comme qui dirait... nerveuse et que c'est pas parce qu'on est ronde qu'on est gentille, faut pas rêver. Inutile de toutes façons de me faire la morale puisqu'au vu de la concentration de soeurs ou cousines de Beyonce au mètre carré sur les plages cycladiques, j'ai bien été obligée de laisser à la maison mon toc estival.
En plus je vous rappelle que j'étais munie d'un Eres et qu'en Eres la femme a confiance dans son corps qui est le sien.
Sauf que mon Eres, navrée de l'annoncer à toutes celles qui auraient déjà vendu un rein pour en acheter un et qui seraient dans l'impossiblité de le récupérer, il n'a pas à proprement parler tenu toutes ses promesses, loin s'en faut. Mais j'y reviendrai parce que là ce n'est plus des appartés que je fais, c'est carrément un itinéraire bis.
Revenons donc à nos brebis. Et aux conversations hautement philosophiques qui nous ont animés l'homme et moi sur la plage cet été.
J'ai en effet pu constater durant ces trois semaines que l'homme n'a pas plus confiance dans ses pectoraux que moi dans mon postérieur. Sauf que lui est moins pervers. Ou juste plus prétentieux. Au lieu de se comparer à plus vilain que lui, il a préféré me demander tout le séjour s'il était moins bien foutu que tout un tas de chipendales grecs - parce que oui oui oui, les grecs aussi sont de véritables bombasses.
Forcément, la première fois, j'ai cru à une plaisanterie et me suis esclaffée suite à son interrogation, persuadée qu'il était conscient que bon, voilà quoi. M'enfin vu la tronche de fèta qu'il a tirée pendant les deux jours qui ont suivi, je peux vous dire que je me suis appliqué à moi même ce conseil de vie que je vous donne dans ma grande mansuétude: toujours répondre "Nooooooooooooon" quand l'homme te demande si le mec, là, juste à côté, celui avec un torse que tu voudrais en couper un carré tellement la tablette est appétissante, est plus musclé que lui. ça s'appelle mentir, certes, mais un couple sans mensonge c'est comme un kebab sans sauce blanche.
A part ça mes agneaux - rapport au kebab - mes vacances furent délicieuses. En plus d'être beaux les grecs sont adorables et tout ce qu'ils cuisinent est à se taper l'ouzo par terre.
Par ailleurs, comme je n'avais pris AUCUNE bonne résolution de vacances cette année, et bien du coup je les ai toutes tenues. Et ça c'est super bon pour l'ego.
Par exemple, je n'avais pas du tout décidé de reprendre la cigarette. Ben figurez vous que j'y suis arrivée quand même.
A refumer, je veux dire.
Sans même me forcer, ni avoir l'impression de me donner du mal.
C'est comme l'alcool. A aucun moment je n'avais fait voeu de sobriété. Et bien ça a marché.
Ne parlons pas des excès alimentaires, du sport que je n'ai pas commencé et de toutes ces choses que je ne m'étais surtout pas juré de faire et que du coup je n'ai justement pas faites...
Résultat, c'est une caro absolument pas amaigrie, le cheveu jaunasse à force de ne pas l'enduire d'huile protectrice, le foie un peu endommagé et complètement sur la paille rapport à l'absence totale de précautions prises au niveau de l'argent qui revient vers vous. Avec je le précise, une patate d'enfer. Rapport probablement à la cigarette, c'est fou comme ça rend heureux cette cochonnerie.
Pas la peine de me dire que c'est mal, je le sais très bien et de toutes façons j'ai presque déjà arrêté.
Quoi qu'il en soit, savez quoi ? Je suis drôlement contente de vous retrouver d'autant que les au-revoirs ont été un peu gâchés par la grande panne mabullienne. Alors voilà, bienvenue aux nouveaux et bon retour à la maison aux habitués.
Edit 1: Un peu d'Ouzo ?
Edit 2: Des allusions cachées à la Grèce ont été glissées ça et là dans ce texte, sauras-tu les retrouver ?
Edit 3: Oui, y'a de la pub. Je sais, je sais, je sais. En même temps, les caisses ont un peu besoin d'être renflouées, voyez-vous.