Aujourd'hui, j'ai envie de parler des filles qui dessinent. Je sais, ce n'est pas un scoop que sur la blogosphère, y'a des sacrés talents. Et d'ailleurs, j'en ai déjà un peu parlé à travers, par exemple, le blog de Cathy. Mais si j'en fais un billet ce matin, c'est parce que très franchement, c'est un truc qui pour moi relève de la magie noire, de savoir dessiner.
Non parce que moi, un bonhomme, c'est un rond pour la tête, un trait pour le corps, une barre horizontale pour les bras et deux autres en biais pour les jambes. Et encore c'est vraiment parce que j'ai des enfants et qu'il m'a semblé IMPORTANT de leur montrer comment on tenait un crayon que je m'évertue encore à commettre de telles horreurs.
J'avoue, c'est un talent que j'aurais aimé avoir. Je trouve que parfois les mots sont durs à trouver, que la courbe d'un sourire est beaucoup plus explicite que de longues phrases. Seulement voilà, il n'y a aucun espoir en ce qui me concerne. Pour être plus précise, il n'y a aucun espoir en ce qui concerne une quelconque aptitude manuelle. Aucun meuble IKEA ne peut espérer tenir droit après être passé par moi. Aucun intérieur n'a l'allure d'un petit chez soi harmonieux en raison du désordre quasi maladif que je sème après moi. Aucun balcon n'a l'air d'un petit jardin intérieur rapport aux plantes qui crèvent sur mon passage. Etc etc etc... A mon avis, j'ai un souci dans mon rapport à l'espace...
Bref, du coup, j'adore aller flaner sur les pages de ces douées du pinceau et devant certains de leurs dessins, je me sens toute petite. Je vous livre ici ma petite sélection, totalement subjective:
- Il y a bien sûr BubbleCannelle, qui m'a fait l'honneur de cette bannière, et dont j'apprécie l'esprit Kawaï japonisant. Et aussi sa simplicité et son regard distancié sur elle même. Bubble, je t'aime.
- Il y a Cathy, sorte de miroir inversé, au trait brut et à l'humour noir mais qui me transperse à tous les coups. Et en plus, cette semaine, on parle d'elle dans Telerama. Ouah.
- Il y a Pénélope qu'on ne présente plus mais qui sait en un croquis raconter une scène de la vie quotidienne mieux que je ne le saurais en dix pages. Son dessin sur la fille qui reçoit ses impôts pour la première fois m'a fait éclater de rire.
- Il y a Luria et son trait enfantin, qui peut changer de registre d'un jour à l'autre. Girly le mardi, sombre le mercredi, poétique tout le temps.
- Et puis, last but not least, il y a Garance. Un moment que je veux vous dire tout le bien que j'en pense. Et puis elle a fini par être reconnue avant que je ne le fasse. Et ensuite, on s'est connues. Alors vous savez comment c'est quant on se connait. On devient pudique. Et puis on se dit qu'il y a des évidences et qu'on a pas besoin de dire ces choses, puisque justement, elles sont évidentes. Un peu comme ces élèves très sages et très douées à qui la maitresse ne fait jamais de compliments parce que ça va de soi. Sauf que non. Parfois, ça va sans dire mais encore mieux en le disant. Alors voilà, Garance dessine des femmes un peu hors du temps, des parisiennes élancées au visage toujours doux. Et la cerise sur le croquis, c'est qu'elle écrit aussi, avec la même finesse. Moi je dis, ça n'est pas un hasard si Garance, ça rime avec élégance. Et même si parfois c'est très pointu parce que Garance elle est fondue de mode, il y a toujours un petit quelque chose qui nous renvoie à ce qu'on est toutes, des filles un peu fragiles.
Edit: Le dessin, il est de Garance. Et si jamais ça te posait un souci que je l'ai pris, dis-le moi, je l'enlèverai, hein ?