Récemment, j'ai reçu une proposition de Wonderbra pour recevoir une "parure" de leur nouvelle collection à condition d'en parler ensuite ici - forcément hein, rien n'est gratuit en ce bas monde, faut pas rêver.
Comme d'autres blogueuses l'avaient reçue aussi, cette proposition, on s'est demandé si on allait ou non accepter. Mes copines - que je ne citerai pas parce que tout de même, je me dois de protéger l'intimité de leurs nichons - hésitaient grandement, l'une parce qu'elle était moyennement fournie à ce niveau là, l'autre à cause du contraire et les deux parce que parler de leurs seins sur Internet, bof.
A ce moment là, je me suis rendu compte que je devais avoir comme un problème au niveau de ma pudeur...
Non parce que personnellement, la seule chose qui me faisait hésiter, c'était que je n'aime pas trop l'idée de DEVOIR écrire un post sous prétexte qu'on m'a DONNE quelque chose. Mais parler de mes seins, je m'en fiche comme de la bite à ma marraine.
Qui n'en a pas, en passant, hein.
De bite, je veux dire. Ma marraine. Oh, faut suivre un peu.
Bref, je ne sais plus trop où je voulais en venir, peut-être d'ailleurs que je ne voulais en venir nulle part si ce n'est au fait que je m'interroge en ce moment sur ma possible perversion exhibitionniste.
Peut-être est-ce dû au fait que j'ai récemment découvert qu'à mon bureau tout le monde ou presque est au courant pour ce blog.
Et que par conséquent tout le monde sait, entre autres faits d'armes glorieux, que je suis une militante de la masturbation féminine.
Par exemple.
ça devrait probablement me rendre malade de honte et me faire raser les murs. Bon, ok, lorsque ma petite collègue qui rougit facilement m'a avoué, écarlate, qu'elle connaissait mon site, j'ai accusé le coup, repassant mentalement en revue mes derniers billets en tentant de me souvenir de ce qui pourrait éventuellement être la cause d'un licenciement futur en cas de découverte par un membre de mon agence plus haut placé dans la hiérarchie.
Et puis en fait, très vite, je me suis aperçue que je m'en fichais.
D'abord parce que je ne parle pas de mon travail et que c'est la seule raison pour laquelle je pourrais être mise en difficulté.
Mais surtout, parce que quelque part, la Caro de Pensées d'une ronde... ce n'est pas tout à fait moi.
Bon, d'accord, mes seins se sont VRAIMENT barrés de mon Erès dans la mer Egée.
Et ma fille a VRAIMENT vomi tout son quatre heures sur mes bas de contention lors du vol Paris-Athènes du 5 août - ouais j'ai 36 ans et je mets des bas de contention pour deux heures d'avion. J'ai peur de la phlébite, voilà. Et de tout un tas d'autres choses vu que je suis hypocondriaque à enfermer. Ouf je l'ai dit, j'avais l'impression de vous cacher un truc.
Bref, encore une fois je pars dans des digressions qu'à côté les itinéraires-bis c'est des lignes droites.
Mais vous voyez ce que je veux dire, non ? Je veux dire que du moment où mes histoires s'impriment sur votre écran, elles ne m'appartiennent plus. Et que les mots sont autant de remparts entre le monde extérieur et ma réalité. Donc pour finir parce que je sens que toi là bas, au fond de la classe je commence à te gonfler grave, à tous ceux qui se demandent comment et pourquoi je m'obstine à raconter ici ma vie dans ce qu'elle a de plus intime, je voulais juste dire aujourd'hui qu'en fait, il y a toujours dans mes posts ce tout petit quelque chose inventé qui fait que je ne me sens jamais nue.
Tout ça pour dire que je ne sais pas encore si je vais accepter la proposition de Wonderbra - non parce que franchement, s'il y a bien quelque chose dont je n'ai pas besoin c'est d'un truc qui ferait paraitre mes seins encore plus gros - mais que je vais probablement continuer à vous parler de ces petits riens et de ces grands touts qui parfois se nichent sous la couette ou sous un oreiller. Et que tant que je ne me sentirai pas indécente, je continuerai, parce que je crois que la vraie vie, souvent, elle est là.