Aujourd'hui ma poulette, j'ai envie de te parler de mon fond de teint.
Oui, je sais, je brise un mythe, tu as probablement cru jusqu'à maintenant que j'étais le genre de fille super nature qui n'a pas besoin d'artifices pour séduire.
Et bien ma chérie, au risque de te décevoir, ce n'est pas le cas.
Pour la simple et bonne raison que sans fond de teint, j'ai non seulement une mine de bidet mais également une peau... difficile. Enfin, moi je dirais plutôt une peau de merde mais les esthéticiennes, elles, disent "difficile", voire "mixte". Les plus gentilles disent "réactive".
En gros, j'ai hérité du genre d'épiderme qui fait qu'à 36 ans j'en suis toujours à acheter mon maquillage en pharmacie. Au rayon Lutsine. Qui n'a aucun secret pour moi.
Le genre qui fait aussi que jamais je n'ai pu acheter autre chose au Club des créateurs de beauté que les produits Cosmence. Alors que mon rêve c'était l'embellisseur abricot de chez Agnès B. Que j'ai testé une fois. Pas deux je vous le garantis.
Bref, depuis l'arrivée, en cinquième, de mes seins 95 C et de mes règles dans la foulée, je suis accompagnée de mes petits copains les comédons qui une fois par mois voir plus, sont en floraison. Et du coup, tous mes produits de beauté portent un nom avec "ac" dedans. Comme acné.
Et pour ma peau "difficile" qui ne se contente évidemment pas d'être grasse de partout mais qui se paie en plus le luxe d'être sèche et irritable en certains endroits histoire de bien compliquer les choses, un fond de teint est indispensable.
Mais attention, bien sûr, pas un fond de teint lambda, ce serait trop simple. Un fond de teint sans gras. Non comédogène et sans parfum. Glamour comme un bas de contention. Un fond de teint orthopédique. Les Chanel, Dior, Lancôme et compagnie, tu oublies. Non, moi, la seule marque avec laquelle mes hormones génétiquement modifiées ont décidé de s'entendre, c'est Clinique.
Clinique. Rien que le nom déjà, ça sous-entend que tu as un problème. Le packaging est à l'avenant, plus sobre tu meurs. Et les textures sont tellement pas comédogènes que si tu laisses le flacon ouvert plus de dix minutes, ça se transforme en platre. M'enfin je ne crache pas dans le fond de teint, avec Clinique je n'ai pas de boutons et je n'ai pas l'air de m'être nettoyé le visage avec ma plaquette de beurre dès la mi-journée.
Enfin ça c'était jusqu'à il y a quelques mois.
Parce que figures-toi que j'ai la sensation que quelque chose se passe dans mon corps. Attention, ne t'emballe pas, je ne me retrouve pas subitement avec la peau lisse et veloutée d'une jeune fille en fleurs. 20 ans d'acné, ça laisse des souvenirs à vie. Surtout quand on est une warrior du bouton et qu'on a toujours éprouvé une drôle de jouissance à transformer la moindre tête d'épingle en cratère boursouflé.
Mais tout de même, cela fait deux fois de suite que je vais dans un beauty center - t'as vu comme je maitrise le grand-briton ? - et que l'hôtesse beauté ne m'envoie pas direct acheter du bi-actol . Pour la bonne raison qu'à part deux trois petites imperfections, mon visage est quasi vierge de boutons.
Bon, je suis contente mais je ne saute pas au plafond parce que m'est avis que si mes hormones hytériques ont raccroché leur tablier c'est probablement pour mieux préparer leur prochain coup: la ménopause. Mais comme je suis néanmoins d'un naturel plutôt optimiste, j'ai décidé de profiter de cette petite fenêtre de tir. Je sais, je sais, à 36 ans on est loin de la ménopause. Mais vu la période post-puberté que je viens de me taper je n'exclus rien et préfère me préparer psychologiquement aux bouffées de chaleur dès 38 ans.
Donc, samedi, comme j'étais au printemps, je suis allée chez MAC. Ok, on ne rigole pas, j'ai trouvé le moyen de me diriger vers une marque avec "ac" dedans. Mais c'est un hasard. Si j'ai choisi MAC c'est parce que ça et là je lis que c'est le must. En plus, tout ce packaging noir, ça me change. Un peu comme si tu avais mis des scholl toute ta vie et que d'un coup tu te retrouves avec des Louboutin.
La vendeuse, elle m'a regardée et de suite elle m'a dirigée vers un fond de teint compact qu'elle m'a convaincue d'acheter avec un pinceau parce que franchement, c'est "une hérésie de se maquiller à l'éponge, qu'au pinceau c'est beaucoup plus uniforme et que chez MAC c'est un peu la marque de fabrique". De toutes façons, elle aurait pu me raconter que les pinceaux étaient très bons pour la digestion je l'aurais crue tellement j'étais excitée et flattée à l'idée d'entrer dans le club très fermé des femmes MAC.
Donc, et je sais que je suis abominablement longue, j'ai acheté ces merveilles - 60 euros tout de même le fond de teint plus le pinceau en poils de cul d'ours blanc ou un truc comme ça - et à peine rentrée chez moi je me suis attelée à la tache.
Bon, le coup du pinceau c'est juste une arnaque. Peut-être que les vraies filles, celles dont l'adolescence n'a duré que les cinq années réglementaires, savent se peindre la figure correctement mais personnellement, je suis ni plus ni moins pas programmée pour. A part me coller un poil dans l'oeil je n'ai pas vaiment réussi à faire quoi que ce soit avec.
En revanche, appliqué à l'éponge - fournie avec le boitier ce qui confirme mon intuition selon laquelle le coup du pinceau c'est louche parce qu'à quoi bon prévoir une éponge si c'est si nul ? - je dois avouer que le résultat est bluffant. C'est simple, je SENS que ma peau est douce sans même la toucher. Etrange impression. Comme si j'avais un voile en soie qui gommerait toutes mes imperfections. Et tout au long de la journée, ça ne bouge pas. En plus, la teinte est parfaite, de la couleur même de ma peau mais en mieux quand même. Ben oui, acheter la nuance "bidet", ça ne fait pas rêver, hein.
Bref, voilà, mon conseil beauté c'est - et reprends ton souffle c'est bientôt terminé - celui-ci: si t'as un peu de sous et que tu veux perdre dix ans sans te faire piquer entre les deux yeux, achète-toi un fond de teint de qualité. Moi je te parle de MAC, mais après tout, je suis bien persuadée qu'ailleurs ils en font des biens aussi. Le principe, c'est toujours le même, se traiter comme une princesse, de temps en temps. Et s'offrir parfois, le meilleur.
En revanche, tu peux faire l'impasse sur les poils de cul d'ours polaire.
Edit: Je me souviens que Deedee avait parlé du pinceau et qu'elle n'avait pas du tout été convaincue non plus...