Ceci est un mea culpa. Hier, je suis, je crois, tombée dans le panneau du politiquement correct. J'ai foncé tête baissée, faisant mentir Hachette: je suis en réalité une courge. Oui, j'avoue, j'ai pêché par naiveté en pensant que vraiment, ce petit film publicitaire était d'utilité publique. En fait, après avoir lu vos commentaires, je me suis juste rendu compte que j'avais été vite en besogne et que voilà, j'avais été totalement truffe. Un vrai jambon, pour filer la métaphore culinaire.
Parce que oui, Dove fait définitivement de la pub. En se servant de ce qui est le plus sensible chez nous - je dis "nous" au sens générique, j'ai conscience que toutes ici vous n'avez pas d'enfant - notre culpabilité maternelle.
Et aujourd'hui, je réalise. D'où qu'un publicitaire me dit que JE dois parler à ma fille ? Hein ?
D'où qu'on nous donne une leçon de "comment élever sa fille" dans un monde qui nous matraque en effet de toute part ? D'où surtout, c'est une marque de cosmétiques - à laquelle en plus je dois vous le dire, je suis allergique au sens propre du terme, à savoir que ça me file des plaques et des boutons - qui vient m'expliquer tout ça ?
Et d'où je suis assez cruche pour m'en faire le relais ?
D'où, hein ?
La réponse, je l'ai bien sûr. je me suis faite eue. Parce que voilà, cette culpabilité existe et qu'ils ont su frapper au bon endroit. Maintenant, le seul point positif est d'avoir pu parler de "ça", de nos peurs de mères et de nos enfants qu'on voudrait étreindre et protéger de la souffrance.
Alors qu'au fond de nous, on le sait bien qu'ils se cogneront aux murs comme nous nous sommes cognés. Et que notre rôle de mère consiste peut-être justement parfois à les laisser se cogner...