Mercredi, juste avant de partir pour Bordeaux, j'ai reçu un colis.
Un livre.
Pas n'importe lequel, non. Le premier ouvrage littéraire auquel je participe, rien de moins.
Je veux dire, bien sûr, il y a eu les Courges et mes petites plasanteries sur ce qu'on peut faire "en cachette" et de 90 façons différentes. Et loin d'en avoir honte, j'en suis au contraire très fière parce que bien que légers et sans prétention, ces bouquins sont le fruit de longues heures à pianoter sur mon canapé. Ils m'ont amusée, ils m'ont payé une jolie robe de mariée, ils m'ont fait rigoler et je trouve que c'est déjà pas si mal.
Mais là, "Paroles de femmes", je dois dire que c'est autre chose.
Déjà, parce que l'objet en tant que tel est magnifique. Un bel ouvrage, comme on dit. La couverture notamment, est une photographie signée Boubat, un artiste que je vénère depuis que j'ai vu une exposition sur lui à la merveilleuse Maison européenne de la photographie.
Et puis, et surtout, parce que dans ces paroles de femmes, il y en a une qui vient du fond de moi. Ce fameux texte qui m'a valu un article dans "Femme actuelle" cet été et une séance photo avec Mike Tyson, rappelez vous...
Ce texte est l'un des premiers que j'ai écrits pour ce blog. Lorsque bloguer n'avait pour moi comme seule finalité de coucher sur un papier virtuel les états d'âme d'une ronde en souffrance. Lorsqu'il n'était question ni de régie pub, ni de concurrence acharnée, ni de wondermachin, loréaltruc ou autres "cadeaux" empoisonnés.
Dire que je regrette cette période serait faux et surtout la preuve d'une sacrée mauvaise foi puisqu'après tout il ne tiendrait qu'à moi de refaire le chemin à l'envers. Je ne nie pas l'excitation de faire partie d'une aventure collective, la naissance d'un média génétiquement modifié. Je ne crache pas dans la soupe aux euros des pavés publicitaires.
Mais ce livre, lourd et débordant de témoignages de femmes de tous âges et de toutes conditions m'a rappelé l'essentiel: ce que j'aime, c'est écrire. Et lorsque cette écriture, avec toutes les insuffisances stylistiques et les maladresses qui la caractérisent, touche quelques âmes égarées sur ces pages, je SAIS que les heures passées à trouver le bon mot n'ont pas été vaines.
Oui, ce livre m'a remis en quelque sorte sur la bonne voie, celle du plaisir d'écrire, tout simplement. Et puis il m'a rendue fière. Fière d'être l'une de ces femmes qui parlent, fière que cette "sortie de l'eau" cotoie d'autres textes, poignants, émouvants, amusants.
Voilà. J'avais envie de partager ça avec vous, vous dire merci pour ce chemin que nous faisons ensemble. Merci d'avoir fait vivre mes mots, tout simplement.
Edit: Je ne suis pas sûre que ce soit nécessaire de le préciser mais comme je ne veux pas qu'il y ait un quelconque malentendu, la participation à ce livre ne m'a pas rapporté un centime et ne m'en rapportera aucun quel que soit le nombre d'exemplaires vendus. Et vous savez quoi ? ça n'en a que plus de valeur. Ce qui ne veut pas dire que gagner des sous soit pour moi sale ou dévalorisant, on est bien d'accord.