Parfois, il arrive des événements imprévus.
Ce blog par exemple. Quand je l'ai commencé il y a deux ans ou presque, c'était juste pour trouver un moyen de me débarrasser de toutes ces douleurs ressenties à force de ne pas aimer ce corps trop gros. Et puis il y a eu un premier commentaire. Puis un second. Puis un troisième. Et à force, écrire ici est devenu une drogue. Lire vos mots aussi. Mais ça n'était pas prévu que cela devienne aussi important.
Ecrire une pièce de théâtre, ça non plus ce n'était pas prévu. Se faire enfler par un soit-disant producteur véreux et pervers non plus. Qu'une solution se profile finalement et qu'on puisse peut-être enfin la jouer sur une toute petite scène parisienne encore moins. Mais je n'ai rien dit hein. Parce que tant que ce ne sera pas totalement sûr, je préfère faire genre que c'est foutu. Oui c'est de la superstition. Et aussi une certaine conscience du ridicule.
Me casser la figure trois fois dans la journée vendredi, ce n'était pas programmé. Faire cramer les steacks hachés non plus.
Passer un mois de novembre à avoir l'impression d'être frappée d'un mal mystérieux, n'en parlons pas.
Voir un trait bleu apparaître à l'endroit où j'étais bien persuadée qu'il n'y avait aucune raison qu'il en apparaisse un, autant vous dire que "pas prévu" est un sous-évalué comme terme.
Ouaip. Ce n'était pas prévu.
Mais à priori, ce week-end là, à Trouville, après que je sois sortie ivre morte des Vapeurs suite à une surconsommation évidente de calvados, les spermatozoïdes de l'homme ont décidé de faire un gros doigt à la méthode Ogino. Voire de jouer à Koh Lanta. Et de genre attendre patiemment pendant SIX jours qu'un ovule se pointe.
A ce jeu là il y en a un qui a manifestement gagné.
Le pactole.
En gros, voilà un week-end qui n'a pas fini de nous coûter bonbon. D'ailleurs autant vous dire que l'homme a définitivement rayé de la carte toute la région allant grosso-modo du Touquet à Grandville et qu'à peine le mot Normandie est prononcé son visage se couvre de pustules purulentes.
Bref, voici ce qui depuis quelques semaines m'empêchait d'être totalement ici. Entre les nausées permanentes, la fatigue proche du coma et les mille et une questions qui m'assaillent en permanence, j'ai un peu de mal à rassembler mes idées. Mais aujourd'hui, cette étoile de 8,9 mm a trouvé sa place. Dans ma tête. Non parce que dans mon corps autant dire que l'intrus a déjà bien pris ses aises. Limite on pourrait penser qu'il s'est aménagé un loft si j'en crois les gens qui se lèvent dans le métro SPONTANEMENT alors que THEORIQUEMENT a 8 semaines de grossesse, on n'est pas censé voir quoi que ce soit...
Voilà, huit semaines c'est peu et c'est beaucoup. Huit semaines c'est plein de peut-être, de pas sûr et de on verra bien. Mais je ne me voyais pas non plus vous le cacher encore quatre longues semaines. Quatre semaines à l'issue desquelles on sera certains que le têtard s'est définitivement accroché...