Rigolez, rigolez, je suis toujours là. Ben ouais, la petite a manifestement décidé de rester jusqu'à sa majorité dans les jupes de sa mère. Même pas peur.
Alors j'attends, j'attends, j'attends...
Et toutes les nuits j'ai l'impression que c'est la bonne, rapport à quelques coups de couteaux sympatoches dans les reins. Et systématiquement, une fois que l'homme a été dûment réveillé, que les paquetages des aînés ont été checkés, que les derniers détails de l'exode nocturne - enfants emmenés à pied chez ma copine zaz qui habite à côté ou presque, appelage de taxi, rassemblage des dernières analyses de sang ET de la carte de rhésus sanguin et patin coufin -, oui, une fois toute la répète du défilé du 14 juillet réalisée, pof, plus rien, juste une énorme envie de dormir.
Enfin en ce qui me concerne, hein...
Parce que l'homme, lui, doit gérer la redescente d'adrénaline. Adrénaline secrétée à l'instant même où la phrase fatidique est prononcée: "je crois que c'est bon, là, elle arrive". Il a beau dire que non non non, pas de problème, il est zen, vu la façon dont tout son sang semble alors migrer dans ses pieds, je suppute une légère appréhension.
Voilà, donc je suis toujours là, moyennement vaillante, ne voyant plus mes pieds, chiant des épinards à force de bouffer du fer à double dose - chez moi le fer ça donne crampes d'estomac et caca très très mous, amis de la poésie bonjour -, et récemment enceinte des pieds. Merci l'été.
Histoire de me préparer à ce que tout ceci se termine, je me fais des petites listes de tout ce que je ne vais pas regretter lorsque que Pimprenelle se sera décidée (= dans 18 ans, donc).
- Etre en sueur après avoir enfilé ma culotte.
- Avoir le choix le matin entre trois paires de Birkenstock et constater que mes petons ont définitivement pris la formes de ces oeuvres d'art teutons.
- Mettre huit heures à digérer une part de quatre quart.
- Passer plus de temps aux toilettes que dans mon canapé.
- Avoir besoin d'une aide pour sortir de ma chaise longue.
- Voir trente-six chandelles au bout de deux minutes dans une file d'attente.
- Redouter tous les matins d'atteindre les trois chiffres sur la balance.
- Pisser dans un gobelet en plastique et le trimbaler toujours au mauvais endroit à l'hôpital.
- Laver la salade scrupuleusement (donc ne plus en manger depuis neuf mois) et faire carboniser mes steacks.
- Choisir le menu brochettes au japonais pendant que mes enfants s'enfilent des sushis au saumon.
- Avoir besoin d'un chausse pied pour m'extraire de ma baignoire.
Voilà, demain je ferai la liste de tout ce que je vais regretter et elle sera sûrement longue aussi...