Alors tu ne vas pas le croire mais ce week-end, j'ai pris l'avion.
Si.
Avec ma mini poulette et l'homme.
Et même pas on était obligés.
Juste on a fait un aller-retour Paris-French Riviera pour un mariage à Toulon.
Et allaitement oblige, je n'ai pas eu recours aux psychotropes.
Ni à l'alcool.
Sauf que bien sûr ça, c'est faux.
J'adorerais que ça ne soit pas le cas, pourtant. Mais enfant ou pas, l'avion, ça craint. Et quand en plus l'hôtesse vient t'expliquer dès le début du vol que ça va secouer grave tout le trajet et PARTICULIÈREMENT LORS DE L'ATTERRISSAGE - là où tu as statistiquement le plus de chances de te crasher - et bien ça craint vraiment.
Mais bon, ça s'est bien passé.
Même si on a été à deux doigts de se faire embarquer à Orly pour tentative d'attentat à la couche.
Que le premier qui ose me soutenir que les cacas des nouveaux-nés sentent bon, soit condamné à changer les fesses de mon trésor adoré sur un fauteuil d'une salle d'embarquement bondée, et on en reparle.
Je passe aussi sur le rot de compétition internationale que choupette nous a fait par la suite, probablement pour exprimer sa joie de faire son baptême de l'air. Passées les premières secondes durant lesquelles les passagers interloqués ont contemplés, incrédules, l'auteure minuscule d'une telle déflagration, la gêne s'est dissipée.
Après tout, c'est la nature hein.
Ou pas, tu me diras.
A part ça, Helmut - on envisage de l'emmener à la prochaine fête de la bière à Münich, on se dit que c'est important pour elle de faire la connaissance d'autres personnes comme elle - a été impeccable.
C'est simple, elle a têté mon sein sans interruption du décollage à l'atterrissage - on m'avait dit que pour ses oreilles c'était mieux et tout compte fait, pour celles des autres passagers aussi - et entre deux bruits intestinaux heureusement couverts par les réacteurs elle a roupillé. A croire que c'est du calva qui coule de mes nichons.
Moi en revanche, donc, je me suis particulièrement distinguée, gémissant comme une damnée au moment où l'avion a pris son envol et pleurant lors de la descente.
Mais c'est quand une hôtesse s'est mise à hurler après une dame qui venait de se lever malgré l'interdiction - qu'en ce qui me concerne il aurait fallu bien plus qu'une envie pressante pour tenter l'expérience - que j'ai réellement paniqué.
Non mais où t'as vu que ça perdait son calme, une stewarde ?
Ben à part dans "Vol 747 en détresse", je vois pas. Et encore.
En général, alors même que l'avion va s'écraser, les hôtesses trouvent toujours une bonne vieille guitare pour venir jouer un dernier air à la petite fille leucémique qui voyage seule vu que ses parents sont morts dans un accident de voiture.
Sans jamais montrer qu'elles aussi ont peur.
Alors là, forcément, j'ai légèrement décompensé. D'autant qu'avec un nourrisson sur les genoux, va faire l'oeuf.
Impossible.
Et que pour couronner le tout, l'homme a eu le mal de mer. Je ne te dis pas l'allure de la famille Ricoré en sortant de l'engin de malheur. Moi, débraillée, le soutien gorge d'allaitement même pas raccroché, Helmut pleine comme un oeuf, la crête de travers et l'homme, vert, accroché à son sac à vomi. Une vraie pub pour Air France.
Bref, on a fait sensation au mariage.
Le point positif, c'est que Miss Aérophagie 2008 a été super sage. Rapport à son overdose de lait, elle a roupillé toute la soirée.
Le point négatif c'est qu'à peine on a été rentrés à l'hôtel, sur les coups de 2h du matin - appelle moi Cathy Guetta -, l'effet de la drogue s'est estompé.
Et c'est là que la VRAIE fête a commencé.
C'était la grosse ambiance à l'hôtel Ibis, je peux te dire. Quand je pense qu'il y en a qui dépensent des fortunes pour de la cocaïne ou de l'extasy alors qu'il suffit de pondre un gosse pour tenir jusqu'au bout de la nuit, je me marre.
Voilà, le retour s'est passé sans problème vu qu'on l'a effectué dans un état second. A vue de nez, on devrait se remettre de ce petit week-end d'ici un mois ou deux.
Y'a pas à dire, un enfant ça ne change rien à ta vie.
Ou si peu.
Je te laisse, Helmut vient de sévir à nouveau, il faut que j'aille ouvrir les fenêtres.