Ce n'est un secret pour personne et surtout pas pour toi ma crotte, mes cheveux c'est ce que j'ai de mieux.
Ce doit être pour ça tu me diras que la semaine dernière, dans un élan suicidaire, j'ai tout coupé.
Enfin... "J'ai".
On me comprend hein.
Par "j'ai", il faut entendre la coiffeuse - ou plutôt la "senior manager" de chez Coiffirst, the place où tu dois faire twister ta chevelure si tu es in the wind of the fashion.
Je ne sais pas toi mais personnellement, je ne sais jamais expliquer ce que je veux exactement quand je suis dans le salon de coiffure. M'enfin bon, il me semblait avoir assez clairement dit "pas trop court non plus, hein", après les vagues consignes jetées négligeamment (quand tu es chez coiffirst, tu n'arrives pas avec la photo d'Emmanuelle Seigner, c'est loin mais alors trèèèèès loin d'être rock and roll je vous ferai dire) sur le mode: "ben, en fait, ils sont assez abimés, parce que j'ai eu un bébé y'a pas longtemps (plutôt crever que de reconnaitre que ça fait déjà 5 mois alors que de toute évidence le temps n'a pas d'emprise sur mon corps), je les perds par poignées, alors je me disais qu'un carré mi-long plongeant un peu décoiffé, ça serait pas mal".
Après, je ne me souviens plus de rien.
Juste qu'à un moment, j'ai trouvé ça super beau.
Deux secondes plus tard, la psychopathe du ciseau qui sommeille en TOUTE coiffeuse (et ça vaut AUSSI pour la hair-consultante du spot le plus trendy de Paris) avait sévi et je me retrouvais avec les tifs au menton.
Plus court c'était plus un carré, hein.
Evidemment, comme à chaque ratage capillaire, au moment fatidique du passage de miroir derrière ma nuque (dégagée la nuque, ça on peut pas dire le contraire) je me suis extasiée sur comment c'était trop magnifique de beauté.
La senior consultante, elle, faisait rien qu'à répéter: "ça pour du changement, c'est du changement, n'est-ce pas ?".
Ah ben si.
Truie.
Après, une fois délestée du quart de mon revenu mensuel, je suis allée pleurer. Non sans avoir au préalable appelé ma copine Zaz et l'homme pour les avertir que ça y était, cette fois-ci je m'étais bel et bien fait hara-kiri au niveau des cheveux.
Non mais sérieux, toi tu y arrives à dire à la coiffeuse que ce qu'elle t'a fait c'est vraiment moche ? Moi non. De même que malgré un self training d'enfer avant d'entrer dans le lieu de perdition, j'accepte systématiquement le soin en plus/le quart d'heure conseil maquillage/la mousse pour entretenir mes boucles (pour saisir la portée comique de ces derniers mots, jette à nouveau un coup d'oeil à la photo) ou la manucure.
Parfois, je tente un "non merci" super poli à la question inévitable du shampouineur: "je pose un petit masque ?". Mais la dernière fois, je me suis pris dans les dents que je faisais comme je voulais mais qu'il ne faudrait pas me plaindre si les produits du balayage (je te rappelle que je suis une vrai blonde sauf que mes cheveux semblent l'avoir oublié au fil des années) finissaient par attaquer le cuir chevelu avec à la clé une alopétie presque assurée.
"Ah bon ben en fait d'accord, alors, hein, fais péter le masque à 50 euros".
Y'a pas, j'adore aller chez le coiffeur.
Voilà, c'était mon dernier billet pour l'année 2008 et j'avais envie d'y mettre un peu de moi, la photo c'est pour ça. Ne te fatigue pas à me dire que ça me va trop bien, en fait je m'y suis faite, en plus l'homme trouve que c'est excitant que je ressemble à Vic Beckham.
Après gavage.
Mais ça c'est de saison.
Edit: Peut-être que ce geste jusqu'au boutiste est le premier pas d'un long chemin vers l'accomplissement personnel. Ou pas.
Edit2: La photo a été prise avec mon téléphone ce qui explique la qualité +++
Edit3: Toi aussi tu l'as remarqué mon foulard ? J'en suis folle et il m'a coûté la modique somme de 9 euros à Monop'. Et ça crois-moi c'est un vrai cadeau que je te fais en te livrant mon secret.
Edit4: En fait je reviendrai demain te souhaiter un bon nouvel an