Je suis censée être en vacances de blog, tu vois un peu comment je tiens, hein.
Bon, vous m'en voudrez pas, je vais être brève, tu m'excuseras.
Donc.
Plusieurs d'entre vous m'ont alertée sur la dernière lubie de monsieur monmari.
Le ratiboisage de congé parental. Sous prétexte que c'est du gachis, toutes ces femmes qu'on force à s'arrêter de travailler.
Dis-donc, superman, c'est ton blog ou c'est le mien, que je lui ai répondu.
Mais c'est qu'on est plus maitre en sa demeure moi je te le dis ! Et si j'ai envie de parler du fait que cet été le vernis c'est orange ou rien ? Et va pas me mettre du tangerine, hein, ça c'est complètement dépassé. On est en plein dans le revival du orange, le basique y'a que ça de vrai, c'est la crise.
Bon, non, d'accord, en fait j'ai envie d'en parler du congé parental. Mais j'aimerais bien qu'on me laisse un peu décider tu vois ? Sinon qu'est-ce que j'en fais de toute ma créativité qui ne demande qu'à s'exprimer ?
Plus sérieusement, c'est juste que je voulais avoir le temps d'y réfléchir pour ne pas balancer un gros "putain, merde, quoi, le congé parental, bordel".
Avec toute la subtilité dont je suis capable en ce moment.
En même temps c'est efficace.
Bon, en fait, laisse moi te dire que je n'ai pas eu le temps de me pencher beaucoup sur la question rapport à ma vie assez complicated en ce moment. Du coup je vais parler avec mon coeur.
Ce qui m'a d'abord gênée aux entournures, c'est qu'en effet, les études montrent que le retour au boulot après trois ans de congé parental c'est pas super easy pour les femmes. Et que j'ai personnellement toujours trouvé l'idée du "salaire maternel" assez réac et moyennement féministe.
Sauf que bon, là c'est la petite bourgeoise privilégiée qui parle.
Et que dans la réalité de la vraie vie, ce qui se passe, c'est que pour les femmes qui gagnent le SMIC et qui font un boulot aussi épanouissant que caissière par exemple (sans mépris, c'est juste que pour moi c'est l'esclavage moderne les temps partiels des caissières) , le congé parental c'est l'occasion de souffler pendant trois ans. Et accessoirement de ne pas foutre l'intégralité de sa paye dans la garde d'enfants.
Et qu'en général, pour ces métiers qui demandent peu de qualifications ou de diplômes, ce n'est pas très difficile de retrouver son boulot. Parce que je ne veux pas dire mais c'est compliqué de placardiser une caissière ou une femme de ménage.
Bref, l'argumentaire du présipotent ne tient pas deux secondes. Parce que le congé parental pour la plupart des femmes qui y ont recours est tout simplement un canot de survie.
Pour elle et pour leur enfant.
Là où c'est vraiment très malhonnête c'est de présenter la réforme comme un cadeau qu'il nous fait à nous les femmes qu'on oblige un flingue sur la tempe à prendre un congé de trois ans. Alors que ne nous voilons pas la face, la plupart du temps c'est la fête du slip de se barrer trois ans quand on fait un boulot de chien. Ou que tout simplement on a fait le CHOIX de s'arrêter pour s'occuper de son bébé.
Surtout, surtout, putain, c'est vraiment l'urgence, hein. C'est vraiment LA mesure qui va sortir la France de la crise, on n'en doute pas une seconde. Une fois que les feignasses seront de retour au boulot et que les allocations qu'on leur donnait - une fortune, que dis-je, une manne, pensez donc, 800 euros dans le meilleur des cas - seront fourguées à je ne sais quelles banques ou entreprise du secteur automobile à la dérive, d'un coup le CAC 40 va se prendre une érection de derrière les fagots.
Mais que n'y avait-il pensé plus tôt le Sarko !
Allez, moi je dis demain on dérembourse définitivement toutes les pilules et on arrête le dépistage du cancer du sein. Non parce que c'est pareil, ça coute un bras, les mammographies, qu'est-ce que vous croyez, toi ? Tout ça au final pour quoi ? Quelques années de vie en plus ? Mais pensez à la collectivité mesdames, putain, bordel.
Edit: Il y a Marie-Laetitia qui a fait également un article sur le sujet, allez-y !