Bon c'est pas tout ça mais je suis vraiment dégoutée, je voulais aller écouter Orelsan aux Francos et pof, censuré le bougre. Cali et moi on a décidé du coup de retenir notre respiration jusqu'à ce que le garçon puisse pousser sa crotte chanson.
Non c'est vrai quoi, même Frédéric Mittrand l'a dit, Orelsan, c'est ni plus ni moins le Rimbaud d'aujourd'hui, alors quid de sa liberté d'expression ?
Et en plus l'art c'est pas fait pour être beau, qu'est-ce que tu crois, l'autre ?
Sans rire, je ne sais plus quoi penser de cette histoire. Je maintiens que ce chanteur pond des textes qualifiées de poétiques par certains et qui me semblent quant à moi de simples incitations à la haine.
Ok, il ne chante plus "Sale pute" sur scène. La belle affaire. Dans une autre chanson il parle de "mari-trintigner" une nana. Classe. Par ailleurs, moi les explications selon lesquelles sa hargne dans sale pute doit être interprêtée comme un délire de mec trompé et largué, ça ne me convainc pas. Parce que sorry mais même cocu et dégouté, je ne trouve pas super normal qu'on puisse avoir ne serait-ce que des pensées pareilles (avorter à l'opinel la pêcheresse, par exemple).
Bref, que certains festivaliers n'aient pas envie de programmer ce chanteur ne me parait pas non plus devoir systématiquement s'apparenter à la de la censure, après tout une programmation est forcément sélective. Après, que les politiques fassent pression pour qu'on lui rive son clou et parviennent à le faire zapper de l'affiche, oui, on peut en effet parler de censure.
Et franchement, je n'aime pas cette idée. Je rappelle au tout venant que je suis de gauche, merde.
Je l'aime d'autant moins qu'on en vient à comparer le rappeur à Vian ou Brassens alors que s'il te plait. Je me demande du coup si ça n'a pas un effet contre-productif, si finalement on lui ouvre pas un champ des possibles bien plus vaste que si on avait fait mine de l'ignorer, un peu comme quand un enfant fait bien exprès de fiche du bouzin pour que tu gueules et qui s'arrête quand tu fais genre que tu t'en branles.
Je sens que j'ai fait avancer le débat moi, c'est puissant.
Si je devais résumer, personnellement je suis toujours aussi scandalisée par les paroles immondes de cette chanson et pas une seule seconde séduite par un soit-disant talent poétique d'Orelsan. Après, le censurer systématiquement n'aura à mon sens pour seule conséquence de le médiatiser encore un peu plus. Et ça, à mon avis, c'est plus que pas souhaitable. Mais de grâce, Cali et ses copains qui trouvent que la guerre c'est mal et qui sont contre la mort, partez en vacances.