Désirée et Benny sont dans un cimetière. Désirée ne tombe pas à l'eau mais pleure par acquis de conscience sur la tombe de son jeune mari mort en vélo. Benny, chef d'une exploitation agricole dans la campagne suédoise n'en finit pas de décorer la sépulture de sa maman.
Désirée est aussi fluette que benny est costaud, aussi design et intello que Benny est rustaud. Le suspense ne dure pas longtemps même si au départ Benny ne peut pas encaisser cette bibliothécaire "toute beige": ces deux là vont s'aimer comme des possédés.
ça parait mince comme trame et plutôt déjà vu. Ce qui ne l'est pas, c'est le style incomparable de l'auteur, Katarina Mazetti, qui est loin, très loin de la littérature pour poulettes trentenaires en mal de bluettes. Ses descriptions de scènes d'amour sont crues comme le saumon de la mer du nord mais font voltiger tes ovaires, à l'instar de ceux de Désirée qui dansent la sarabande dès qu'elle voit s'approcher Benny. "Couché, ça suffit", leur crie-t-elle d'ailleurs intérieurement.
Bref, l'histoire de Benny et Désirée c'est celle de deux amants qui voient se creuser entre eux le fossé abyssal des cultures et qui luttent, luttent, luttent, pour y arriver. C'est drôle, c'est fougueux et c'est triste aussi parce que c'est bien connu, s'aimer c'est compliqué, surtout quand l'un aime les naperons brodés de sa maman alors que l'autre trouve déjà qu'Ikéa c'est chargé niveau fanfreluches.
Je fais plus que vous le conseiller, je fais plus que vous supplier de l'acheter, je vous l'ordonne, parce que ce genre de bijou ne se croise pas souvent sur la route des vacances. Faites moi confiance, même l'homme a adoré.
Edit: Une phrase notamment me restera en tête. Benny parlant de Désirée: "J'ignore totalement si elle est belle ou laide, ça n'a aucun intérêt, pourvu qu'elle reste comme ça". C'est ça l'amour, non ?