C'est la deuxième année de suite que je pars en vacances à la toute fin de l'été. Si il y a un an c'était par la force des choses, Helmut étant née juste à temps pour qu'on puisse quand même faire un coucou à la mer, là c'est un peu le hasard, en réservant la location je n'ai pas fait très attention, sauf au fait que c'était moins cher pour cette quinzaine ci.
Toujours est-il que je crois que je n'aime pas trop ça, en fait, m'en aller quand pour beaucoup c'est la fin. Comme si du coup mon séjour allait prendre un goût de trop tard. Je sais bien qu'il y aura moins de monde et qu'en soi c'est merveilleux. Oui mais moi j'aime bien, je crois, la transhumance de l'été, l'effervescence du début du mois d'août, tous ces possibles qui ne se concrétisent jamais vraiment mais qui donnent à l'air une légèreté unique.
A côté de ça j'apprécie aussi de ne pas avoir ma serviette collée à celle de mon voisin de métro. Mais pour ça, il suffit en général de marcher quelques mètres, l'aoutien étant fainéant, c'est bien connu.
Je crois qu'en réalité, ça se confirme, mon côté mouton. Il ne me reste plus qu'à acheter un boyfriend jean des spartiates à talons et un sac Jérome Dreyfuss qui s'appellerait Nestor. Sans oublier le Reflex pour parfaire la panoplie de la face-hunter qui se respecte.
Sans blague, je n'ai jamais su partir en septembre ou en juin, je n'ai jamais soupiré sur l'obligation de prendre mes vacances pendant les congés scolaires. Je ne suis pas faite pour vivre à la marge, je suis une enfant de l'A7 embouteillée et même ces souvenirs des bagnoles cul à cul par une chaleur de gueux avec tension maternelle à son pic dans l'habitacle sont pour moi de délicieuses madeleines.
A bien y réfléchir, c'est sûrement cette obsession d'être "dedans", de me conformer à je ne sais quel habitus social qui m'a fait définitivement abandonner ce projet que j'eus de me mettre à mon compte. Je crois que je pourrais me désintégrer rien qu'à l'idée de ne pas vivre au même rythme que la majorité de mes concitoyens.
C'est un peu triste pour quelqu'un qui se voudrait une artiste...
Bizarre, je m'apprêtais à faire un billet pour vous dire à dans quinze jours, ne m'oubliez pas, surtout, parce que vous êtes depuis trois ans mes tuteurs et que je vous ai personnellement toujours dans un coin de ma tête, même dans un ascenseur bloqué - surtout dans un ascenseur bloqué -, un billet léger dans lequel j'aurais glissé une ou deux photos amusantes et donné quelques conseils de lecture et pof, je ponds un "moi, myself and I" des moins glamours.
Pas grave, c'est ça aussi le blog et c'est ainsi que je souhaite qu'il reste.
Rendez-vous à la rentrée, pensez-à moi demain à 14h et des patates, je prends l'avion avec toute ma troupe et comme si ma phobie ne suffisait pas, il semblerait qu'elle ait déteint sur mademoiselle chérie. Sans rire, ça ne m'étonnerait pas qu'elle demande à voir l'état des sondes pitot demain avant d'embarquer, ça promet.
Je vous embrasse, plein.