Alors ça y'est, les quatre jours expérimentaux viennent de se terminer. Ne t'inquiète pas, ô toi ma lectrice mince, promis dès demain il y aura de la moderie, de la beauté ou même peut-être de la fesse au programme. Mais là, je veux quand même faire un petit point sur cette aventure que je suis en train de vivre avec ma nouvelle amie:
La faim.
Elle et moi, on a donc fait connaissance un beau matin de septembre. On s'est reconnues et on ne s'est pas beaucoup quittées depuis trois jours, toutes émotionnées qu'on était de ces sensations pour ainsi dire nouvelles.
Parce que oui, je dois le dire, c'était un peu nouveau pour moi d'attendre le quasi évanouissement pour m'alimenter. Du coup, tel Gérard Jugnot descendant la piste sur un ski pour bien comprendre à quoi ça sert d'en avoir deux, j'ai en effet "bien compris" que la faim et l'envie de manger sont deux sensations totalement différentes.
Attends, évidemment que je sais ce que c'est d'avoir la dalle.
Sauf que je suis du style à crier sur tous les toîts que je vais m'évanouir au premier gargouillis d'estomac.
Hors là, la consigne, c'était d'essayer d'attendre.
Mes conclusions, les voici en vrac. Je veux quand même préciser que je ne suis pas en train de me transformer en nutritionniste en ligne. Ce qui est valable pour moi à l'instant T ne l'est pas nécessairement pour d'autres avec un passé différent, une histoire particulière. Je ne fais pas de proselytisme et je ne prétends pas que la méthode Zermati est la bonne ou en tous cas la seule qui vaille. Je veux juste y croire un peu en ce qui me concerne parce que c'est pour ainsi dire ma dernière chance, tout le reste ayant été testé et non approuvé.
Bref, donc, après 4 jours à zapper le petit dèj ou en tous cas à le repousser au max, voici ce qui me vient à l'esprit:
- C'est le premier matin que c'est le plus difficile.
- Le thé que je bois habituellement sans vraiment le savourer est devenu comme un nectar de jouvence.
- Les trajets en metro/bus à jeun ne me réussissent pas vraiment.
- C'est plus facile de mi-jeûner chez soi le week-end qu'au boulot, ne serait-ce que parce qu'on peut s'allonger en attendant que ça passe. Aussi, on se lève plus tard, c'est toujours ça de pris.
- Manger du gratin dauphinois à 16h30 te fait passer pour une boulimique à tous les coups, tout le monde n'est vraisemblablement pas informé que les diktats de l'alimentation sont à dégager d'un bon coup de botte et que le corps doit être écouté comme un ami.
- Pour la vie familiale c'est compliqué de zermater.
- C'est vrai que petit à petit on se cale finalement sur les repas normaux, hier soir j'ai mangé avec faim en même temps que tout le monde. Comme les bébés, en somme finissent par faire leurs quatre repas. Au bout de plus ou moins de temps, suivez mon regard. Mais c'est une autre histoire.
- J'ai perdu 3 kilos, pas loin de 4 depuis que j'ai commencé à voir Zermati (trois semaines environ), dont un bon gros kilo (celui qui fait presque 4 en somme) durant ces 4 jours. Tout ça en mangeant des croissants, du jambon cru, du cake au chocolat ou un bô-bun. Mais exclusivement avec les crocs chevillés au corps et dans des quantités relativement raisonnable, la satiété et moi étant devenues comme des soeurs.
- Savoir qu'on a le droit de manger ce qu'on veut nous pousse finalement à choisir aussi des aliments plus diététiques. C'est bizarre mais c'est comme ça, ce qui n'est plus interdit semble perdre de son intérêt.
- Quand on a très très faim, en effet, la satiété est plus facile à identifier. Ne serait-ce que parce que les gargouillis et crampes stoppent au bout d'une dizaine de minutes.
- Avoir faim est à la fois très désagréable et assez jouissif, surtout si tu commences à visualiser tes capitons en train de se faire dégommer.
- Je ne sais pas si c'est vrai que le croissant du matin mangé à 11h30 alors que tu es au bord de l'inanition est immédiatement auto-détruit et consummé par notre corps en panne d'essence mais le fait est qu'on a la sensation de digérer beaucoup plus facilement un aliment mangé avec faim. Moi qui suis sujette aux brûlures d'estomac je n'en ai pas eu une seule pendant quatre jours.
- Prendre en guise de première collation de ta journée un apéro "pinard/pata negra" à 13h30 ce n'est pas super recommandé pour tout ce qui est dignité humaine et tenue de l'alcool. Quand en plus tu fais ça en compagnie de gens très respectables que tu connais à peine, à savoir les parents d'un copain de ton fils, tu peux t'exposer à des regards lourds de sous-entendus le lendemain sur le chemin de l'école.
Voilà, désormais je vais reprendre une activité normale, ou pas. Je me demande si je ne vais pas tenter de continuer à ne pas ou peu petit-déjeuner tant que la faim n'est pas là. A voir...