"C'est une révolution", "Quand j'ai vu ça, j'ai pleuré de joie", "Enfin une femme qui me ressemble", etc etc etc. Ces effusions de joie de lectrices ébahies sont rapportées par la rédactrice en chef du Glamour américain après la publication de photos de la top Lizzy Miller.
Pourquoi tant d'euphorie ? Parce que la demoiselle est soit disant... grosse. "Size plus", comme ils disent, aux states.
Ce que j'en pense ? D'abord que c'est tant mieux que ces photos aient été publiées, parce qu'en effet, la top est moins parfaites que ses congénères, et à priori pas (trop) photoshopée, confère les vergétures qu'on aperçoit.
De là à parier sur une révolution pour les grosses du monde entier, alors là je m'insurge. Parce que si cette femme est l'incarnation du fat power, je veux bien bouffer du slim fast jusqu'à overdose. Ce que je vois en la regardant, personnellement, c'est une bombasse souriante qui semble assumer un ventre flappy. Je suis prête à parier qu'elle a été plus grosse dans une autre vie et qu'elle a maigri sans parvenir à faire fondre cette petite bouée. Résultat, un mini tablier ventral qui n'a cependant rien à voir avec le mien, plutôt Bocuses'style que Cyril Lignac, on va dire, pour tisser la métaphore.
Bref, un gros buzz, qui une fois de plus va bien servir la cause... des féminins. Et en même temps, si on veut être optimiste, le signe qu'il y a une demande de la part du public. Tout simplement parce que la population mondiale grossit et qu'elle ne se reconnait vraiment plus dans les femmes désincarnées qu'on leur sert à tous les repas. Alors si cette pression fait un peu évoluer la presse et le milieu de la mode, on ne va pas faire la fine bouche. M'enfin j'attends de voir si la tendance est réelle ou si les Lizzi Miller, et autre Crystal Renn ne sont vouées qu'à servir d'alibi fat-friendly à des rédactrices de mode en quête d'une bonne conscience à bas coût.
Quoi qu'il en soit, pitié, qu'on ne dise pas que Lizzi Miller est grosse, ça me donne envie de bouffer mon carnet alimentaire.