Mary est australienne, elle a une dizaine d'années, une tache de vin sur le front couleur caca et ressemble à Nana Mouskouri. Elle adore le lait concentré et son poulet qu'elle a sauvé de l'abattoir. A l'école, souvent, les enfants font pipi sur son déjeuner et se moquent de sa veste dont les boutons sont remplacés par des pinces à linge.
Max a 50 ans, est New-Yorkais, il est obèse, s'habille en jogging 365 jours sur 365, aime les poissons rouges et souffre d'autisme, ou plus précisément du syndrome d'Asperger. Il porte un casque avec des yeux dessinés dessus pour faire fuir les corbeaux et mange des hot-dogs au chocolat dès qu'il est angoissé.
Tout de suite, je sens que vous vous dites qu'il y a plus fun comme pitch.
Et vous avez tort. Parce que par la magie d'une correspondance entammée par Mary un jour de désespoir (en plus de la tache de vin, Mary a une maman qui aime un peu trop le cherry et un père taxidermiste qui s'intéresse essentiellement au troufion des oiseaux qu'il empaille), ces deux là vont devenir amis.
Leur relation va être cahotique, faite d'incompréhensions mutuelles et de trahisons involontaires, mais va durer au fil des lettres et des barres de chocolat envoyées d'un bout à l'autre du globe terrestre.
Mary and Max, c'est un film d'animation né d'une histoire vraie, le réalisateur, australien, ayant lui aussi un correspondant américain "Asperger" depuis des années. Ce qui lui a fait dire à la fin de l'avant-première à laquelle j'avais été invitée par Alexiane et Pingoo, que des deux personnages, celui qui lui ressemble le plus c'est Mary.
A ce moment là j'ai eu envie de lui faire un calin. Parce que c'est sexy un homme qui avoue qu'à l'intérieur de lui il y a une petite fille qui ressemble à Nana Mouskouri.
Voilà, je vous recommande chaleureusement ce film, qui n'est ni un wallace et gromit, ni un blockbuster de chez Pixar, ni un film d'animation qui vous laisse bouche bée devant les miracles de la technologie.
Mary and Max, c'est le résultat de cinq années de boulot démentiel pour faire vivre ces personnages pas glamours pour deux sous et qu'on aime pourtant à la fin d'amour. C'est un film plein de marrons et de noirs et de blancs, avec comme seules touches de couleur le rouge des langues ou du pompon offert par Mary à Max. C'est aussi une bande originale qui se mêle parfaitement à l'histoire. Bref, il faut y aller, parce que ce genre de cinéma ne peut survivre qu'avec un public assidu...
Je vous laisse avec la bande annonce...