Je suis une inconditionnelle de New-York. Enfin, surtout dans les livres ou les films, n'est-ce pas, parce que mis à part un bref séjour il y a sept ans très exactement, durant lequel j'ai eu a) froid à me damner b) le mal de mes petits dont je ne m'étais jamais autant éloignée (la terreur quand j'ai réalisé que s'il leur arrivait un truc il me faudrait une journée minimum pour les rejoindre, je ne vous raconte pas), je ne connais donc pas très bien la ville.
Mais tout de même, je me souviendrai toute ma vie je pense d'un cosmopolitan siroté en haut de "The View", le bar du Marriott, perché en haut d'un building à Time Square et qui TOURNE. Oui, parfaitement, qui tourne et que du coup on peut admirer toutes les hauteurs de la ville, comme dans un manège, un peu. Attendez, ça ne tourne pas assez vite pour avoir l'estomac retourné, c'est imperceptible, c'est merveilleux, c'est whooooou. A l'intérieur, ça fait ambiance lost in translation, version touristique et un peu plus cheap, avec buffet à volonté all inclusive et tout et tout, mais enfin, tout de même.
L'homme, mon ami Jef et moi, on était comme des fous d'avoir découvert de manière impromptue cet endroit et on se prenait pour des personnages d'un bouquin de Jay mc Inerney. Si on ne nous avait pas délogés, je pense qu'on y serait encore à tenter de repérer les gratte-ciel par rapport au plan qu'il y a sur les serviettes du bar.
Bon, on est d'accord, ils n'y vont pas, les personnages de Jay Mc Inernay, à the Wiew, c'est un peu comme si les branchouilles parisiens allaient prendre un drink en haut de la tour montparnasse. Même pas en rêve.
Bref, tout ça pour dre que j'adore New-York, ou peut-etre encore plus l'IDEE de New-York.
Du coup (oui, j'en arrive au fait), j'ai dévoré le dernier bouquin justement de Jay Mc Inerney. "Moi tout craché". Un recueil de nouvelles écrites entre le début des années 80 et maintenant. C'est passionnant de voir le style de l'auteur évoluer, c'est incisif, c'est assez désespéré, c'est très sexuel aussi. Je suis sans voix devant le talent de cet écrivain qui brosse des portraits en quelques pages, crée une atmosphère, raconte une histoire à partir de trois fois rien.
On ne peut pas s'identifier aux héros, ils sont de ceux, donc, qui ne fréquentent sûrement pas The view, qui sniffent des saladiers de coke comme si c'était vraiment du sucre glace, qui se pintent à toute heure et qui baisent comme ils éternuent. Il n'empêche que finalement, les questions qu'ils se posent ne sont pas loin d'être les mêmes que nous, comment aimer longtemps, comment ne pas vieillir, que choisir entre famille et passion, à quoi bon tout ça, quoi.
Voilà, je vous le conseille, on voyage pour quelques euros, on pénètre dans un univers d'auteur, un vrai.
Edit: J'avais déjà parlé de cet auteur, ici