Dans les commentaires du billet de vendredi, on m'a demandé combien de kilos j'avais perdu et comment finalement je le vivais, cet amaigrissement. C'est amusant parce que c'était un peu le sujet de ma dernière séance avec le docteur Zermati.
"Si vous deviez ne plus maigrir, si ces dix kilos en moins étaient le maximum que vous puissiez perdre en continuant à manger comme vous le faites aujourd'hui, que ressentiriez vous ?", m'a-t-il demandé.
"ça m'irait parfaitement". C'est sorti comme ça, sans réfléchir, et je crois que c'était totalement sincère. On peut penser que 69 kilos pour 1m63 - moins 11, donc pour être exacte -, c'est loin d'être conforme aux canons en vigueur. On peut même se dire qu'au niveau de l'ambition, je suis petite joueuse. Mais je rappelle que je suis une routarde du yoyo. Et qu'à 38 ans, on n'est certes pas raisonnable en tout, mais on sait certaines choses. Du genre qu'on n'a pas été programmée pour boxer dans la catégorie des Charlotte, Vanessa ou autres Kate.
Le docteur a eu l'air un peu surpris de ce cri du coeur mais plutôt surpris dans le bon sens. Lors de notre première séance, après avoir fait l'historique de mon poids au fil des ans depuis l'âge de 15 ans, il avait en effet évalué mon "set point" (poids auquel j'ai à priori génétiquement été déterminée - truie sa race de mother nature) à 67 - 68 kilos. C'est dire qu'on touche au but, si but il y avait.
Mais malgré tout, m'a-t-il prévenue, c'est peut-être maintenant que tout commence. Tout simplement parce qu'il va falloir identifier la façon dont je gère ce qu'il appelle "le stresseur poids". A savoir la peur de reprendre les kilos perdus. D'où la nécessité de ne pas perdre finalement beaucoup trop, j'imagine. Plus on tente de se maintenir à un poids qui n'est pas "naturel", plus le stress de ne pas y parvenir est intense et plus le risque de regrossir est grand. Je précise que là, c'est un peu mon extrapolation, le docteur n'a pas approfondi mais c'est ce que j'en déduis et que je déduis de mes expériences passées.
Alors que si on se contente de son "set point", à priori il est possible de manger à sa faim et selon ses envies sans que le mécanisme infernal se mette en route.
Il n'empêche que même dans ce cas, la peur de reprendre est là, je ne vais pas m'en cacher. Si j'étais le dalaï lama, ça se saurait.
C'est pour justement gérer cette angoisse que docteur Z. m'a donné ce petit exercice à faire pour la prochaine séance: écrire ce que j'éprouverais si a) j'étais plus mince, b) je reprenais du poids. Et également ce que mes proches, selon moi, penseraient dans ces deux cas de figure.
Objectif: travailler sur l'image qu'on a de soi et l'image qu'on pense que les autres ont de soi.
Bien sûr, je n'ai pas commencé mes devoirs alors que c'est pour dans deux jours. Mais j'ai ma petite idée et promis, si ça vous intéresse, je vous livrerai le fruit de mes réflexions, ou tout au moins ce qui peut être dit ici. On a sa pudeur, hein, même si ce n'est pas toujours ce qui saute aux yeux sur ces pages.
Voilà, je me rends compte qu'au final, je n'ai pas vraiment répondu à cette question du comment je vis cette perte de poids. Pas encore. Mais ma liste à venir sera, j'en suis sûre, un bon début...
Edit: La photo est censée illustrer cette grande réflexion qui s'annonce. Ok, c'est fumeux, mais parfois je me creuse un peu la tête pour les images, hein...