A l'heure où vous lisez ce billet, nous sommes tous les cinq dans un avion qui nous emmène à Toulon. Trois petits jours de fugue en bord de mer, un tour au Lavandou pour voir Zaz, son roi des Nachos et sa tornade fleurie et puis direction Hyères, pour une grosse réunion de famille.
C'est ma grammy, celle qui dit "rudement" et "ravissant", qui a décidé qu'au lieu de nous réunir - ses enfants, petits et arrières, au bas mot une soixantaine d'allumés - à Noël quand il fait froid, moche et que tout le monde en a plein le dos du saumon fumé, elle nous inviterait désormais une fois par an dans le midi, dans cette maison qui fut celle de mon arrière-grand mère et qui aujourd'hui appartient à des grands oncles qui ont la gentillesse de la prêter pour un week-end.
Je suis née à quelques encablures, à l'hôpital de la Valette, et ai passé mes premiers mois dans un cadre légèrement moins luxueux, mes parents, jeunes, très jeunes, étaient à l'époque amoureux mais sans le sou. Il n'empêche qu'à trois jours j'étais sur la plage de Maraveire, avec comme unique protection, un fichu sur la tête. Parasols, crème solaire ? Vous plaisantez ! à ce moment là, on n'en parlait pas de tout ça. Sûrement qu'on avait tort, mais ce que j'en garde aujourd'hui, alors que ma vie toulonnaise ne dura qu'une dizaine de mois, c'est un amour inconsidéré pour les plages, toutes les plages...
Et quand j'atterris sur le tarmac de Hyères, tout, la lumière, les odeurs, les bruits, tout, me rappelle que je suis de là. Je n'ai aucune illusion sur la vie dans le sud, j'en connais les limites une fois le rêve estival terminé, je sais l'atmosphère souvent pesante de ces stations balnéaires clinquantes et rich-friendly. Pourtant, je donnerais cher pour y finir ma vie, un jour...