Parmi les légendes urbaines, il y a celle consistant à nous faire croire que les vacances permettent de faire des provisions de repos. Alors qu'il est évident qu'en matière de sommeil ou de sérénité, le compte épargne n'existe pas.
Non parce que personnellement, il ne m'aura fallu qu'une journée de boulot pour retrouver cette pesanteur abominable qui te tombe dessus lors du trajet de retour, quand tu sais que tu vas devoir t'enquiller deux changements et 18 stations avant d'arriver chez toi. Et qu'une fois rendue, tu devras checker ce qu'il y a à bouffer (du surimi, super, miaaaam), écouter les récits ultra détaillés (les enfants ne SAVENT pas aller à l'essentiel) de tes gamins, consoler la pus petite qui toute à la joie de te retrouver vient de se manger l'escalier et une fois tout ça torché (au propre comme au figuré), aller te coucher en priant tout ce que le ciel compte de divinités pour qu'Helmut ne reprenne pas ses bonnes habitudes de frichti à 4h du mat'.
C'est donc particulièrement vaillante que j'écris ce billet, peinant à croire qu'il y a trois jours encore mon seul dilemme consistait à savoir si on faisait le barbecue à midi ou le soir. Tout ça me semble tellement loin que je ne suis même pas sûre de pouvoir vous faire un compte-rendu de ces vacances idylliques. A moins que ce ne soit parce qu'en réalité on n'a tellement rien branlé durant ces deux semaines que même en brodant à mort vous risqueriez de mourir d'ennui avant la fin de ce message.
Je vous propose donc de vous faire part de quelques fugaces pensées à J+1 de la rentrée, tout en illustrant le post de quelques clichés fleurant bon l'ambre solaire. On appellera ça le pot pourri de la rentrée.
C'est parti, donc, en vrac et pas dans l'ordre:
- Alors qu'elle était propre tout l'été, maniant le pot comme les blogueuses leur reflex, Rose se pisse dessus douze fois par jour depuis qu'on a atterri à Roissy. Soit elle a décidé de nous faire chier... soit elle a décidé de nous faire chier.
- Non contente de cette régression sphinctérienne, la charmante a instantanément repris son rythme d'avant vacances, se réveillant à nouveau la nuit comme en 40. Soit ça confirme qu'elle ne supporte pas bien qu'on vaque à nos occupations professionnelles, soit elle déteste sa maison. Soit elle veut nous faire chier. Dans tous les cas on est contents de ne pas avoir annulé le rendez-vous chez la psychologue, en laquelle nous fondons des espoirs certainement insensés.
- La même enfant, quand on lui demande comment elle s'appelle, répond "gâteau". Soit elle est demeurée, soit elle veut nous faire chier.
- Je balance entre une envie totalement irrépressible de m'acheter une cape camel et une envie de vomir dès que je vois des fringues camel dans les magazines. Je ne sais pas encore ce qui va l'emporter : mon aversion naturelle pour le beige ou mon absence de personnalité qui me fait aimer ce que les rédactrices de mode veulent que j'aime.
- Le churros est allé chez le coiffeur pour sa rentrée de mercredi. Il ressemblait à Mike Brant. Maintenant il a la même coupe qu'Igor Bogdanof. A moins que ce ne soit Grishka. Dieu merci son menton n'a pas poussé pendant l'été.
- Je suis en train de lire le Club des incorrigibles optimistes, et ça commence super bien, c'est cool parce qu'il est énorme.
- Intriguée par l'hystérie collective que semble susciter le site de vente en ligne Asos - the place où il faut acheter ses sapes pour un outfit parfait selon toute la blogospherista et tout un tas de féminins -, j'y ai passé un certain temps hier pour noyer mon chagrin de n'être plus en train de m'interroger sur l'heure du barbecue. Résultat: je ne tiendrai jamais un blog de modasse, rien, mais alors RIEN ne m'a fait envie. Je dirais même plus, j'ai trouvé que tout était affreux. Du coup j'ai twitté cet amère constat et plein d'autres filles m'ont dit qu'elles pensaient pareil. Soit mes followeuses sont ringardes, soit c'est les autres. Je préfère la deuxième option.
- Par contre je suis passée devant le princesse Tam Tam de la rue saint dominique et je suis tombée en amour de leur collection avec des étoiles. Je veux tout: le body, les culottes, les soutifs. Dans toutes les couleurs. Je songe à me faire interdire l'accès de la boutique.
- J'ai été très émue par l'image d'unité et de cohésion qu'ont donnée les socialistes à La Rochelle.
- Par contre je reste assez sceptique sur leur stratégie consistant à faire encore trainer les choses pendant un an au lieu de choisir dès aujourd'hui la personne qui foutra la pâtée à Napoléony. Je veux dire, on n'est pas censés à un moment tirer des leçons des erreurs passées ?
- J'aimerais bien qu'on arrête de lapider médiatiquement Eric Woerth. Alors que franchement, on a vu, dans Match, cet été - celui où que sur la couverture on dirait que Jauni il est en train de faire sous lui -, que c'est un honnête homme qui s'habille en Quechua et qui crèche dans un immeuble extrêmement modeste à Chamonix. Alors ça va maintenant.
- Bientôt, sur PDR, il y aura de la chronique culinaire. Ouais, exactement, une guest va venir vous proposer tous les mois un billet sur les basiques de la cuisine, sur comment cuisiner les figues ou sur faut-il ou non éplucher la rhubarbe. Elle s'appelle Bérénice et je vous promets qu'elle va vous plaire. Donc si vous avez des questions à poser, des envies de recette, des desideratas, en somme, faites péter vos comms.
- Last but not least, Sous les mots, ma sculptrice adorée, aurait besoin d'un gros service. Elle doit exposer ses oeuvres magnifiques à Hyères du 15 au 20 septembre. La personne qui devait la loger ne peut plus et Solange aka Souslesmots, n'a pas vraiment les moyens de se payer une semaine d'hôtel. Donc si parmi les millions de lecteurs de ce blog il y en avait qui habitent dans le coin et qui pouvaient lui offrir l'hospitalité (c'est une jeune femme adorable et bien sous tous rapports et qui en plus invitera ses hôtes à l'exposition), ce serait vraiment sympa. Vous pouvez lui écrire à cette adresse si vous pouvez l'héberger, même une nuit ou deux : [email protected]
Voilà, je crois qu'on aura rarement vu plus décousu comme billet, c'est à prendre ou à laisser mes biquets. D'autant que j'ai probablement grillé toutes mes cartouches et que ce n'est pas gagné gagné que je vous en livre un autre d'ici les deux mois à venir, il semblerait en effet que la rentrée ne rime pas vraiment avec brièveté...
Allez, cette fois-ci je m'arrête. Même si je voulais aussi vous confier un grand bonheur: hier j'ai rentré ma chemise dans mon pantalon.