Tout à l'heure, je revenais de l'école de musique où je venais de déposer ma grande. Cette fois-ci pas de crise d'Helmut, et pour cause on est juste un peu partis deux heures à l'avance histoire que mademoiselle Pinochet puisse y aller A PIED (comme quoi l'éducation ce n'est pas compliqué, tout est affaire de compromis et d'un peu d'organisation) (quoi que je ne suis pas sûre que "compromis" soit le bon mot quand finalement ce sont toujours les mêmes qui cèdent) (à savoir moi).
Je remontais donc l'avenue des Gobelins, la menotte d'Helmut dans la mienne. Il bruinait un peu, on chantait "il pleut il mouille, c'est la fête à la grenouille" et on criait pshiiiit à des pigeons idiots. ça n'a duré que quelques minutes (après elle a voulu que je lui achète un crunch au bureau de tabac et j'ai refusé) (pour faire passer la crise j'ai promis un bout de pain à la boulangerie) (le problème c'est qu'à la boulangerie elle a voulu un millefeuille) (jamais à court d'arguments je lui ai fait miroiter un carré de chocolat à la maison) (comme deux carrés ça ne suffisait pas, je viens de la coller devant cette pétasse de Dora). ça n'a duré que quelques minutes, donc, mais ce bref instant m'a rappelé pourquoi j'endure tout le reste.
Parce que je crois qu'il n'y a rien de meilleur que de courir après des pigeons idiots en serrant fort une petite main qui colle. En chantant "il pleut il mouille" c'est encore mieux.
Edit: Plein de pensées à Lily et son spoutnick qui fait bip-bip.
Edit 2: Zaz a des coeurs à vendre et ils déchirent...