La semaine dernière, le churros et moi on est allés au spectacle, un vendredi soir. Un truc de fou pour nous. La conjonction de tous un tas d'éléments favorables, la lune en capricorne, le baby-sitter dispo, pas d'urgences au boulot, des métros à l'heure, etc.
Il pleuvait, on a mangé à l'arrache avant le spectacle et on savait à peine ce qu'on allait voir.
Mais comment dire ?
On était heureux. Proches de l'orgasme à vrai dire. Sans pénétration.
Vendredi dernier, donc, invités par Alexiane (celle des bougies) nous sommes allés voir Hélène Ventoura, qui joue, seule, dans "Le dernier numéro".
Je rectifie: on est allés voir un ange.
Un clown-ange.
L'histoire ? Un jeu contre l'oubli. Un cabaret dans lequel les artistes viennent jouer leur dernier numéro, puis meurent. Mais avant de passer de l'autre côté, ils donnent le meilleur d'eux mêmes, pour faire rire. Contre l'oubli.
Dit comme ça, je peux imaginer que ça ne vous évoque pas grand chose. Et très franchement, il est difficile de vous en raconter plus, tellement tout se joue sur un rythme insufflé par cette jeune femme frêle et gracieuse qui semble danser sur un fil durant une petite heure. Elle a été formée chez Fratellini et on sent qu'elle vient en effet du cirque. Mais plus qu'un clown ce serait une funambule.
Le dernier numéro se joue tout en haut du lucernaire, dans une salle sous les combles qui s'appelle le Paradis. Coïncidence. Mais peut-être n'y en a-t-il pas, de coïncidences.
On aurait envie qu'à la sortie du théâtre, il neige.
Bref, c'est un spectacle que je reommande aux rêveurs, aux amateurs de poésie, à ceux qui rient aux blagues absurdes comme celles des oeufs au plat dans une poele. L'un dit à l'autre: "Il fait chaud, non ?". Et l'autre sursaute et s'écrie: "Ah ! Un oeuf qui parle !".
Si parmi vous il y a des amateurs, je vous propose de gagner des places. Pour le soir de votre choix dans le mois à venir. Trois gagnants, six places. Parce que c'est mieux d'aller au théâtre à deux. Et que le resto du Lucernaire est drôlement sympa. Même que par soirs de chance, on y croise Jacques Gamblin.
Sluuurp.
Pour gagner, une seule règle: se faire tirer pas le churros. Ce qui en soi est un présent.
Bonne journée amis poètes...