On pourrait penser que débarrassée de mes trois enfants, j'aurai du temps, plein de temps, pour vous concocter des billets aux petits oignons. Mais bien évidemment, ce n'est pas du tout le cas, en vertu du vieil adage de qui peut le plus peut le moins mais pas inversement, moins j'en fous... moins j'en fous.
Que celles qui sont perdues lèvent la main.
J'ai néanmoins quelques avis sur tout et probablement sur rien et comme ça ne me suffit pas d'être d'accord avec moi même, je vous les jette en vrac, comme une poignée de pétales de roses sur un lit de jeunes mariés.
- "Bâtisseur", "visionnaire", "grand homme", "attachant", "consensuel" (si si), "grand élu", "libre", etc. Non, ces qualificatifs n'ont pas été employés par la classe politique à l'occasion de l'anniversaire de la mort de Jaurès ou de Mendès-France. C'est bien du monsieur qui n'aimait pas trop les tronches "pas très catholiques" qu'on parle, l'inénarable Georges Frêche. Dire que j'ai eu cette pensée, naïve, à l'annonce de son décès: "han, ils vont être bien emmerdés au PS pour réagir, avec tout ce qu'ils lui avaient mis dans la figure y'a peu". Ben non, pas emmerdés pour deux sous. Et à droite ? Pas mieux. J'ai noté deux voix dissonnantes: Cohn Bendit, qui explique qu'il comprend la peine de ses amis mais que lui l'a toujours trouvé exécrable. Et Christophe Girard, adjoint au maire de Paris, qui dit peu ou prou la même chose. Entendons nous bien, je n'avais pas vraiment d'avis sur Georges Frêche. Si ce n'est qu'il semblait assez mafieux dans son comportement. Mais ce bal des faux cul est une pierre de plus portée à l'édifice des abstentionnistes, si on veut mon avis.
- Je viens de commencer le dernier Houllebecq et comme à chaque fois, très agréable impression de fluidité. Cet homme écrit bien. Et il est drôle. En 50 pages, il m'a eue. Même si je sais aussi que ce n'est pas de ces livres qui me feront pleurer. D'où probablement ma préférence pour un Carrère. Mais quand même.
- Je tiens à vous faire part de mon jugement définitif concernant la marque American Vintage: certes tout est adorable et donne envie de faire l'amour avec sur soi simplement une nuisette transparente en voile de cachemire. Mais. Mais pour 90 euros, tu as une soit-disant robe en voile de cachemire qui se transforme en serpillère en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Idem pour les t-shirts qui se détendent comme s'ils avaient fumé des pétards toute la nuit, quand ils ne se déchirent pas comme du papier de soie. Bref, on ne m'y reprendra plus. Même si la collection de cet hiver me fait baver d'envie.
- Chez Verbaudet ils font des fausses docks pour les petites filles qui sont juste à tomber et pas très chères pour le coup.
- Paraitrait que y'aurait des sondages secrets mais que l'Elysée a quand même le droit d'en parler pour la simple raison que c'est elle qui les a fait, qui indiqueraient que dans les JOURS à venir, l'opinion va se retourner contre le mouvement de contestation contre les retraites. Parait. Bon, pour l'instant Nicolas est sous la barre des 30% de satisfaction. Mais c'est comme les dépots de carburant, ça. ça ne veut absolument rien dire, pauvres manants.
- Cette nuit j'ai été fichue de me réveiller à 5h, convaincue d'entendre pleurer Rose. Je pense que ça s'inscrit dans ton capital génétique, ces saletés.
- Y'a moyen de bien rigoler dans le Elle de cette semaine avec les leçons de savoir-mode d'Inès de la Fesse, dont on fête comme chaque année le retour en hype. J'adore qu'elle m'explique comment être rock. Je ne sais plus où j'ai lu cette phrase, je crois dans un courrier des lecteurs des inrocks après un dossier sur les nouveaux rockers bcbg qui s'habillent en Burberry, mais j'ai trouvé ça excellent: "Je ne sais pas très bien ce que c'est d'être rock aujourd'hui, mais je suis sûr d'une chose, un rockeur, un vrai, ne sait pas où se trouve Colette ni même qu'il s'agit d'un magasin".
- A ce propos je vous signale que la nouvelle version des Inrocks est vraiment bien.
- On a vu "La vie au ranch" avec zaz. Zaz a pas trop aimé, je suis moins sévère. J'ai trouvé les actrices excellentes, j'ai aimé leur trashitude, le fait qu'elles ne soient pas sublimes. J'ai pris un gros coup de vieux devant cet instantané d'une jeunesse qui se cherche, pendant cette période si particulière de l'après-bac.
Edit: la photo n'a rien à voir avec le schmilblick, je savais pas quoi mettre. Mais bon, elles me font rire ces petites mains, c'était cet été, ils s'étaient enfermés dans un placard, rose ne voulait plus en sortir