Hier matin, j'ai reçu un mail totalement inattendu qui disait en substance: "bonjour caroline, ce soir il y a la fashion week party de Elle, on a quelques places pour les blogueuses et ça nous ferait super plaiz' que tu viennes". Signé Marion Wyss, community manager de Elle.fr. A savoir la merveilleuse jeune femme qui, il y a quelques semaines, m'avait mise dans les blogs préférés de la rédaction du même Elle.fr.
Minute je me la pète.
Même pas honte.
Bon, sur le moment, je me suis dit que merde, soit tu es invitée depuis trois mois et là d'accord, soit c'est bien gentil, mais les queues de budget, très peu pour moi.
Ok, on repasse en mode honnêteté, j'ai répondu dans l'instant que wouhaou, à bientôt 29 ans, presque 40, je venais d'être invitée à ma première fashion week party, quoi. Merci merci merci, combien je vous dois ?
Après, j'ai appelé ma copine zaz et je lui ai dit que y'avait moyen d'aller boire des coupes dans un bel endroit, le palais de Tokyo. Ma copine Zaz, as usual, elle a dit, banco, je fais péter la scenic et on y va.
J'avoue, je me suis assez rapidement posé le problème de la tenue. Qu'allais-je choisir dans mon dressing pour briller dans cette assemblée pleine de beautiful people ?
Hum.
A vrai dire, la prise de tête n'a pas duré des heures, c'est l'avantage quand dans ta penderie tu as environ deux pantalons corrects et une robe bustier d'été.
Je ne surprendrai personne, c'est le skaï qui l'a emporté haut la main. Avec les violettes vertes qui ont donc fait leur première sortie officielle.
J'ai bien pensé copier Garance et aller m'acheter un trench noir sous lequel j'aurais mis mon body dentelle retrouvé miraculeusement et c'est tout. Problème: zéro créneau possible entre le solfège de grande chérie, la sieste d'helmut (plutôt crever que de ne pas profiter de la seule heure d'oisiveté de ma semaine, moment totalement consacré au visionnage de mes séries préférées), le récitage de la chronologie qui va de - 8 000 000 avant jésus-christ à l'invention de l'imprimerie pour le contrôle en histoire de la même grande chérie et l'emmenage à l'escalade du machin et de son copain téo.
Ok, va pour le skaï, le t-shirt noir et les chaussures vertes.
Après, j'ai cuisiné du chou avec des saucisses polonaises, achetées dimanche pour copier Zaz (je m'inspire beaucoup des autres, on l'aura compris, je cherche toujours le fournisseur de personnalité).
A 19h55 j'ai cherché des feuilles blanches pour imprimer l'invit. N'en trouvant pas, j'ai piqué une page dans le cahier du machin. Avec la certitude d'avoir trouvé un concept. L'invit pour la fashion party sur une feuille d'écolier.
Vers 20h30, on est donc parties avec zaz et la scénic, direction le palais de tokyo. Dans la voiture, ça flatulait sévère dans mon ventre et je me suis dit que je serais sûrement la seule fille de la soirée qui venait de se taper du chou braisé.
Une fois arrivée, j'ai rectifié. J'étais la seule fille de la soirée à s'être alimentée avant de venir. Correction: la seule fille à avoir mangé depuis moins de dix jours.
Franchement, ça grouillait d'affamées.
Par contre, les gens étaient très souriants. A peine installées dans la place, avec zaz on s'est pointées au bar pour une coupette. Et là, un jeune homme charmant muni d'un appareil photo de professionnel (bon ça ne voulait pas dire grand chose, le reflex c'est à priori le nouveau sac chanel) et d'un accent américain (enfin, plutôt, il parlait carrément américain) nous a saluées zaz et moi comme si il nous connaissait. Et nous a tendu deux flutes de Piper.
Putain, j'ai dit à zaz.
C'est le sartorialist.
Zaz savait pas trop ce que je voulais dire par là et si il fallait avoir peur ou quoi.
Moi je n'étais pas certaine à 100% non plus donc je n'ai pas osé lui demander "are you scott ? because I'm a friend of garance you know".
Bref, du coup je me suis contentée de bredouiller "thank you for the champagne".
Ensuite il a disparu, ce qui me fait penser que ce n'était pas lui, sinon il nous aurait shootées, ça va de soi. Nevermind, cet homme était absolument charmant et d'une élégance rare. A nous qui étions d'absolues nobodies, il a donné la sensation délicieuse d'être des ladies.
Après on a vu Frédérique Bel, la fille de la minute blonde de Canal +, qui était un peu perdue mais qui sait très bien prendre la pose devant les photographes, c'est un vrai métier, je peux vous dire. Avec Zaz on n'a pas très bien réussi en revanche. ça m'étonnerait qu'on se retrouve dans les dernières pages de Voici.
A un moment, une jolie blonde m'a fait des sourires de loin et moi je lui ai répondu niaisement en disant à Zaz que j'étais bien embêtée, que j'aurais voulu remercier celle qui m'avait invitée mais que je ne savais absolument pas à quoi elle ressemblait. Que par exemple, genre, ça pouvait être cette jeune femme. Ou pas. Et que j'en avais un peu marre de sourire bêtement au cas où, au risque de passer vraiment pour une demeurée.
Il s'est avéré finalement que Marion était la jolie blonde à qui j'avais fait mes grimaces de myope, un peu gênée parce que je prenais des photos pile poil à ce moment là et que je devais ressembler à ce que j'étais: une spectatrice.
Heureusement on a fini par tailler le bout de gras et ce fut le moment le plus sympa de la soirée.
A égalité avec la pause clope sur la terrasse du palais de tokyo, avec vue de malade sur la tour eiffel qui clignotait. A ma gauche, Valérie Toranian discutait avec Franz Olivier Giesbert. A ma droite, Sophie Fontanel et pas bien loin Nathalie Rykiel. En face, le sosie de Guillaume Canet sauf que ce n'était pas lui.
Voilà, on a bu trois coupes, on a regardé tout ce beau monde, écouté deux trois conversations et on est reparties comme des Cendrillons. Avec la sensation plutôt agréable d'avoir assisté à une fête certes très parisienne, mais de gens plutôt très normaux. Sauf que plus habitués que nous à être perchés sur de hauts talons.
Et qui en fin de fashion week mangent du risotto et des bonbons haribos.
What else ?
Edit: la photo de moi a été prise avant que je parte, par un churros affamé qui avait surtout envie de manger du chou. Ceci expliquant cela. Et si j'ai une pose de prostituée (n'ayons pas peur des mots) c'est parce qu'il n'arrêtait pas de raler que je n'entrais pas en entier dans le cadre. Cet homme sait décidément parler aux femmes. Il n'est pas prêt d'avoir une gâterie.
Edit2: Billet écrit à 00h00 dans un état d'ébriété avancé, on me pardonnera. Ou pas.
Edit3: Je compte concourrir pour le top des photos de soirée les plus pourries de l'année. J'ai à mon avis pas mal de chance d'arriver loin devant.