Comment rebondir aujourd'hui après vos mots d'hier ? Comment vous remercier sans tomber dans la démagogie facile ou la mièvrerie ? Je retiens de cette vague de commentaires l'impression d'un énorme calin collectif, un bain d'ondes positives dont je me souviendrai quand ce sera difficile. Parce que je sais que ça le sera parfois. Pour l'instant ça l'est une heure sur deux. Le reste du temps je suis sur un nuage, à deux doigts de me déguiser en poney en criant "au revoir patron".
Comme je n'ai pas pu répondre hier à vos questions ou remarques, je précise deux trois choses en vrac. J'ai en effet la chance immense d'avoir un churros compréhensif. A moins qu'il en ait tout simplement eu ras le bonbon de m'entendre lui exposer les pour et les contre de ma décision. Par ailleurs, nous avons les moyens de voir venir un peu les choses et au pire de vivre sur son seul salaire (modestement cela dit). Parce que non, je ne toucherai pas le chômage, ce qui me troue un peu le fondement. J'ai bossé quinze ans d'affilée, je crois que les cotisations je les ai bien versées. Et simplement parce que je démissionne, c'est peau de zib. Ça m'a toujours mise en rogne, cette règle. Parce que par définition, quand tu t'en vas d'un boulot, c'est parce que tu n'en peux plus, pour une raison ou une autre. Et que nombreux sont ceux qui s'arrangent pour maquiller ça en licenciement. Pourquoi serait-on plus légitime pour toucher des indemns quand on s'est fait virer (pour faute) que lorsqu'on décide de changer de voie ?
Quoi qu'il en soit, je ne vais pas refaire le monde et de toutes façons mon ambition n'est pas de toucher des allocs. Ça tombe bien, tu me diras.
Pas de rupture conventionnelle non plus, ce qui m'aurait permis d'être adoubée par pôle emploi, parce que ma boîte les refuse systématiquement, c'est comme ça et pas autrement. Dommage, j'aurais gagné quelques piécettes en prime. Mais l'argent n'est pas ce qui me motive dans la vie. Là aussi ça tombe assez bien, rapport que je viens de signer pour une grande incertitude à ce niveau là. Adieu Monoprix de l'avenue d'Italie, je t'aimais, tu sais.
J'aurais pu, j'imagine, tenter de négocier aprement, voire jouer le tout pour le tout et faire un abandon de poste. Mais il se trouve que j'aime mon boulot et la quasi (tout est dans le quasi) totalité des gens avec qui j'ai bossé. Et que si j'ai appris une chose en quinze ans de vie professionnelle, c'est qu'il ne faut jamais insulter l'avenir. Partir en bons termes est le meilleur conseil que je pourrais donner à ceux qui veulent mettre fin à un contrat. Le monde est petit, petit, si petit, qu'on s'aime ou non d'un si grand amour...
Dernière précision, je suis touchée et portée, même, par vos souhaits de voir un jour un roman de moi dans les librairies. Je le souhaite ardemment mais je n'ai pas pris cette décision dans cet unique but. Je n'ai pas confiance en moi autant que vous en moi et cette page là de ma vie je ne sais pas si elle s'écrira. En revanche, je vais essayer. Tout en travaillant pour des journaux, à la pige, qui me font rêver.
Le premier d'entre eux, celui par qui peut-être tout a commencé parce que sa rédactrice en chef m'a accordé le bien le plus précieux en ce bas monde, à savoir sa confiance, est Psychologies magazine, dont je sais que certains d'entre vous l'apprécient et le lisent. Quand je dis que tout a commencé par Psycho, c'est parce que suite à l'article qui était paru sur moi dans ce mag, j'ai contacté la rédactrice en chef et lui ai confié mon souhait d'écrire pour eux. Après avoir fait connaissance, j'ai très vite été chargée d'un premier papier. Sur un sujet pas trop éloigné de mes préoccupations: "Ma fille, son poids et moi".
Je ne vous dis pas l'émotion quand j'ai ouvert le numéro de janvier dans lequel figure ce papier de cinq pages, orné de magnifiques photos de cette maman et sa fille, adorables et magnifiques femmes que j'ai eu le plaisir d'interviewer. C'est en écrivant cet article, en interrogeant les mères, les psys, les nutritionnistes, que j'ai été touchée par cette évidence: c'est ÇA que je veux faire. Attention, je n'ai pas dit que j'allais écrire tous les mois dans ce journal. J'adorerais, mais pour l'instant, je me considère en période de probation et chaque article est pour moi un défi à relever. Il y a des gens qu'on n'a pas envie de décevoir. Mais je suis vraiment, vraiment heureuse de pouvoir pour la première fois vous en dire un peu plus sur ce que je fais dans ma vie de tous les jours. Je voulais mettre de la cohérence, ne plus être "planquée" au boulot, "planquée" sur mon blog. D'autres collaborations excitantes sont en voie de se concrétiser, je vous en dirai plus quand ça sera fait.
Bref, tout ça pour dire que si le coeur vous en dit, achetez le numéro de janvier de Psychologies magazine, en plus c'est Valeria Bruni Tedeschi en couv et autant je n'adore pas sa soeur, autant elle, je la kiffe.
Promis, dès lundi ce blog reparlera de choses très profondes.
On dissertera sur la frange.