J'en parlais, j'en rêvais, Istanbul l'a fait. De quoi parle-je ?
Des Ugg.
La plus grande avancée pour la femme après le lave-linge.
On est d'accord, c'est laid. Et cher. Sauf à Istanbul. Et non, ce ne sont pas des fausses. Tout au moins j'en ai décidé ainsi. Attention, je ne suis pas niaise au point de les avoir achetées au Grand Bazar où des dizaines de leurs cousines voisinaient avec des faux Prada tous plus distingués les uns que les autres. Non, moi mesdames et messieurs, je suis allée dans un vrai magasin, dans une rue qui n'a pas grand chose à envier à la rue de Rivoli. Et l'étiquette les annonçait au prix d'ici, sauf qu'elles étaient soldées à - 70%. Résultat: 60 euros la paire de shoes en mouton retourné.
On est sceptique ?
Moi aussi, un peu.
Mais j'ai un certificat d'authenticité.
Que personne ne vienne me miner le moral en m'expliquant que les VRAIES Ugg se vendent sans certificat d'authenticité. Ces bottes, c'est mon père Noël à moi et c'est tout. L'essentiel c'est d'avoir la foi. Il y en a bien qui continuent à croire que Marie s'est retrouvée avec un polichinelle dans le tiroir par l'opération du saint-esprit. C'est tout de même beaucoup plus tordu que d'imaginer qu'en Turquie on puisse trouver des Ugg à plus que moitié prix.
D'autant qu'ensuite, j'ai eu tout le loisir de les tester et si ce n'est pas du mouton australien c'est donc son cousin. Parce que sur le Bosphore où ça meulait veulu, j'étais à poil dedans sans éprouver le moindre inconfort. En gros, le haut de mon corps était quelque part en Alaska pendant que mes panards se la coulaient douce à Cabo Beach. A deux pas de Jen et Courtney. Qui doit absolument arrêter la toxine botulique, soit dit en passant, sous peine de se retrouver avec les yeux au dessus de sa frange.
Bref, entre mes pattes d'ours et moi ce fut love at first sight et les sarcasmes par milliers du churros n'y pourront rien changer. Même le fait qu'il m'appelle Tchoupi une journée entière ne m'a pas ébranlée. Pour me venger, toutes les cinq minutes je m'inquiétais de l'état de ses pieds à lui. "Et là, par exemple, sur une échelle de un à dix, tu la situes où, ta froidure des orteils ? Parce que moi personnellement, c'est la fête du string, y'a mon auriculaire qui vient d'enlever le haut, c'est te dire".
Ça ne l'a même pas excité, le fait que je sois topless dans mes pompes. Mais vous dire que je m'en souciais comme des états d'âme de Manuel Besson Vals (le con) est en deça de la vérité. Entre sex appeal et confort, mon choix est fait.
Ok, on en reparlera quand je ne pourrai plus les enlever de peur de décimer tout le 13e arrondissement. Il paraitrait en effet que c'est inévitable quand on a un "problème" de sudation pédestre. Ce qui est hélas un peu mon cas.
En attendant, je signe pour la vie, jusqu'à ce que la mort nous sépare, et j'envisage de tout lâcher pour monter un business avec le vendeur stambouliote, champion du monde des cost killer de Ugg. Je suis prête à faire la mule pour passer la frontière même si je sais que physiquement ce sera difficile. Non parce que là y'a un filon, je le sens.
Depuis le temps que je rêve de trouver LA bonne idée qui fera de moi une femme plus riche que Marck Zuckenberg et Steve Jobs réunis, je crois que j'y suis. Whooooo !
Edit: en plus il se passe quelque chose de très fort entre mes boots et mon sac. C'est d'un émouvant. Attends, si ce n'est pas une érection de lannière, je ne m'y connais pas.