Quand je pense que j'avais imaginé avoir plus de temps pour ce blog une fois libérée de mes obligations. C'était sans compter toutes ces séries, aussi.
Non, sans blague, c'est vrai que ces deux dernières semaines ont été finalement bien chargées, j'avais définitivement dit oui à trop de gens en même temps.
Du coup, je suis crevée.
Et non, il ne faut voir ici aucune suggestion salace sur une quelconque partouze qui m'aurait laissée sur le carreau.
Bref, ce rythme à trouver, je le cherche, il y a des jours avec et des jours sans et je commence petit à petit à m'habituer à l'idée que tant que je resterai indépendante, c'est le mieux que je puisse espérer (le pire étant qu'il n'y ait que des jours sans, je veux dire).
Voilà, ce n'est donc pas pour aujourd'hui, ce long billet hilarant et/ou poignant. Mais je voulais malgré tout vous faire partager cette réflexion.
Il y a deux jours, Stéphanie, de BigBeauty, a écrit un très bel article, très juste, très sincère, qui m'a pris aux tripes. J'ai toujours beaucoup apprécié le positionnement de Stéphanie, sa façon d'être simplement elle, sans revendication particulière, sans faux-semblant non plus (dans une interview qu'elle m'avait livrée, elle le disait sans ambages: "je suis grosse, c'est tout"). J'ai toujours apprécié donc, que tout en n'étant pas "fat power", elle appelle systématiquement un chat un chat, donnant sa taille de soutien-gorge ou de pantalon avec le naturel dont elle sait faire preuve. Pour l'avoir rencontrée deux ou trois fois, je peux vous assurer sans mentir moi non plus que la première chose qu'on voit chez elle, ce n'est ni son poids ni son look incroyable mais son sourire ultrabrite (je VEUX les dents de Stéphanie) et son regard qui se plante directement dans le votre. Après on réalise qu'elle est super bien sapée, la hyène.
Bref, Stéphanie ne parle pas d'ordinaire de son passif avec les régimes, les kilos et la bouffe. Et puis dernièrement, elle a participé à un concours sur Arte du meilleur look et s'est pris des insultes à pas piquer des hannetons. Des insultes qui dit-elle, lui passent au dessus du cigare mais qui lui ont donné envie de rappeler quelques évidences dont celle-ci: non, ce n'est pas tous les jours faciles, en 2011, d'être "plus size". Tout simplement parce que la discrimination est partout, des rayons de Zara aux entretiens d'embauche en passant par les fauteuils d'Air France que d'aucuns aimeraient bien faire compter double en fonction de la taille de votre fessier.
Je ne vais pas la paraphraser, allez la lire, ça vaut mieux. Mais je tenais à dire ici que je m'associais entièrement à son propos. Et aussi que je l'admire. Pour son parcours fulgurant de ces derniers mois, bien sûr, mais surtout pour ce qu'elle raconte sur son corps. Un corps qu'elle a haï et qu'un jour, elle a regardé, touché, carressé, en décidant, ce beau matin, de cesser la guerre.
Ça m'émeut d'autant plus que c'est quelque chose que j'ai été tout bonnement incapable d'accomplir pour l'instant. Je veux dire par là que je me réveille tous les matins, heureuse de sentir les os de mes hanches. Et je sens, au plus profond de moi, que je ne devrais pas.
Edit: ah et pour voter pour BigBeauty sur le concours d'Arte c'est ici: http://fashion.arte.tv/retro-chic-6/?p=1229