Avant de me plonger dans les Harry Potter - non je ne les ai pas encore lus, je sais, je suis une vraie followeuse -, j'ai lu un autre livre offert également pour mon départ du boulot. La Virevolte, de Nancy Huston. C'était bon de relire, à vrai dire. En effet, depuis quelques semaines, ma tête était tellement pleine de questions, de pensées parasitantes et d'émotions contradictoires qu'il m'était strictement impossible de terminer la moindre page.
Le fait d'être arrivé au bout de ce bouquin en une soirée m'a rassurée finalement sur mon état. Je dois commencer à digérer doucement ce grand chambardement, puisque j'ai été capable de me concentrer sur autre chose. C'est là que je vois d'ailleurs la grande différence entre la lecture, pendant laquelle je suis d'une certaine manière active, et le visionnage de séries qui je le crains peut vite devenir pour moi une fuite en avant dans un monde fictif. A petite dose, je me dis que ce n'est pas si grave. Mais ce samedi qui a suivi mon pot de départ et pendant lequel j'ai enchaîné une dizaine d'épisodes de The good wife, je crois que ça revenait à peu près au même que d'avaler un tube de tranxène.
Mais ce n'était pas le sujet.
Le sujet, c'est ce magnifique livre de Nancy Huston, dont j'avais commencé il y a quelques années l'Empreinte de l'ange sans le finir. Je vais, je crois, le reprendre tellement j'ai apprécié le style de la Virevolte. J'y ai retrouvé la sobriété et l'épure de Claudie Gallay, la Claudie Gallay de Seule Venise, surtout.
Et puis cette histoire, cette femme habitée par sa danse, qui ne parvient pas à être mère ET artiste, m'a profondément bouleversée. Non que j'aie fait un quelconque transfert, je ne me vois absolument pas comme une artiste, mais je dois avouer que tout en étant incapable d'imaginer devoir un jour faire ce choix aux dépens de mes enfants, cette femme, par la grâce d'une écriture qui ne juge jamais, je l'ai comprise. Comme j'ai ressenti physiquement le manque éprouvé par ses filles.
Vous l'aurez compris, La Virevolte n'est pas le plus gai des livres et il peut rebuter quelques âmes trop sensibles. Mais c'est une de ces réflexions sur la création et la maternité qui ne pouvait que me passionner. Merci Julie et Nico...