J'ai enfin récupéré mon appareil photo et pu essayer mon nouvel objectif, cadeau de mes trente-dix ans. Je vous préviens donc qu'il va y avoir du zoom et du cliché sous toutes ses formes. On ne s'excite pas pas, je ne vais pas me la jouer Garance Doré, ce n'est pas que je ne voudrais pas ni que je craigne de ne pas avoir assez de talent pour ça - j'ai décidé de miser à fond sur l'estime de moi - mais j'ai un léger problème de timidité.
A savoir que je n'ose pas vraiment demander aux gens si je peux les immortaliser pour mon blog. Je ne sais pas, je me dis que rien qu'à me regarder ils risquent de s'apercevoir que je ne suis pas très pointue.
Dans tous les sens du terme.
Mais ça ne va pas m'empêcher de courir après les images en faisant d'élégants et raffinés pas chassés.
Surtout, j'ai la chance non négligeable de disposer de matière première à domicile. Comment ne pas craquer devant cette parodie de blogueuse mode que m'a offerte Helmut dimanche sans même que je ne le lui demande ? Et ce grattage de fesses à la fin, ça ne serait pas un peu transgressif ? Et par conséquent complètement 2011 ?
J'ai enfanté une punk. Ou une cagole.
La différence est ténue.
Non mais tu notes la position des jambes ? Si il n'y a pas du sang de blogueuse qui coule dans ses veines, je suis kate middleton.
Sinon j'ai eu des pivoines pour la fête des mères. Et aussi des jolies petites bricoles fabriquées par la chérie.
(j'ai une grande sensibilité pour tout ce qui est natures mortes. Je trouve que c'est apaisant)
Le machin ?
Oh, comment dire ? Parti le samedi soir chez le voisin - celui des brocolis -, il est passé en coup de vent le lendemain matin pour demander s'il pouvait aller passer la journée avec son copain à la base nautique de chais plus où. Devant l'air scandalisé de son père et de sa soeur - ils avaient préparé une petite sauterie en mon honneur et le machin était théoriquement au courant -, il a eu un air sincèrement étonné.
"Tu n'as rien oublié ?", lui demandai-je alors qu'il avait déjà un pied dehors.
Il a froncé les sourcils et s'est concentré.
Pour répondre, l'air légèrement emmerdé: "Heu, si, mon blouson. Sais pas où il est".
"Non, pas ton blouson", j'ai répondu, un poil désarçonnée (est-il hilarant ou complètement crétin, cet enfant ? Ou tout simplement... ailleurs ?). "Réfléchis...".
"Ahhhhh ! Je sais."
"Oui ?" (tout de même)
"Mes chaussures spéciales pour aller dans l'eau. Mais je ne sais pas où elles sont non plus. C'est pas grave"
J'ai alors préféré mettre fin aux devinettes histoire de ne pas découvrir qu'il avait également égaré sa casquette, son cartable, son carnet de correspondance ou que sais-je encore. Ce que j'ignore ne me fait pas mal, c'est désormais mon nouveau mantra.
Surtout, ne plus lui demander sous aucun prétexte ce qu'il a oublié. Sachant qu'à priori, il n'y a aucune chance qu'il réalise que c'est la fête des mères, mon anniversaire ou celui de son père.
"Il ne viendra jamais nous voir à la maison de retraite", a lâché un brin désabusé le churros, en fermant la porte derrière lui.
"Si, pour vous demander de l'argent", a glissé non sans pertinence sa soeur (ma préférée).
Edit: Bon et sinon, c'est pas juste un peu de la hype que la tricoteuse elle soit passée au grand journal ? J'y suis pour rien mais peux pas m'empêcher de penser qu'en fait si. C'est mon côté égocentrique. Merde, quoi, big up à la tricoteuse masquée !