Mardi, j'ai été invitée par l'Olympia. Rien que ça. Le plus beau c'est que j'ai été à deux doigts de louper la soirée, j'avais en effet confondu la date. Et comme le mardi c'est jour de bouclage pour le churros, il a fallu trouver en express une solution de garde pour les nains.
Ce détail réglé, nous nous sommes rendues, Zaz et moi, dans la salle mythique, pour écouter Yael Naim. Si vous ne la connaissez pas, son tube interplanétaire rendu célèbre par la pub pour le Mac book Air n'a pas pu vous échapper. "I'm a new soul, la la la la la la la la la la la la la la" (je sens que ça va être un jeu d'enfant cette histoire de traduction simultanée).
J'avais tellement accroché avec ce titre que j'avais acheté l'album. A dire vrai, j'en avais retenu une seule autre chanson, en hébreu, avec "Paris" à la fin du refrain. (Pour la translation en hébreu on va attendre un peu en revanche).
Avant le concert, j'étais donc curieuse de voir si cette impression en demi-teinte allait être confirmée ou si la demoiselle était de celles qui explosent sur scène.
Verdict: la demoiselle est de celles qui explosent sur scène.
Dès son apparition elle a su m'emmener avec elle. Son sourire, déjà, éclatant, sa joie au sens pur du terme d'être là, étaient de bon augure. Raffraichissant au pays des chanteurs et musiciens blasés dont on sent que parfois, le live est un passage obligé censé compenser la baisse des ventes de disques. Yael Naim kiffe grave et on ne peut qu'y croire. Ou alors elle est très bonne comédienne et après tout, on s'en moque.
Et puis il y a cette voix, tellement puissante et douce. Il y a l'exil qui s'invite dans tous les morceaux, le pays quitté, l'odeur des orangers, les plages en bordure de ville, les amis qui manquent et la famille qui appelle au retour. Il y a Paris, aussi, shalom, Paris.
Voilà, ce furent deux heures de poésie, dans un décor féérique, des ombrelles flottant au dessus de la scène, des guirlandes de fleurs lumineuses, des tableaux d'une nature luxuriante en fond. Et une entente parfaite de la chanteuse avec ses musiciens, donnant l'impression d'assister à une soirée entre amis, une soirée à laquelle on serait les bienvenus.
Alors que j'étais entre le sourire et les larmes tant certaines chansons m'ont touchée, je me faisais la réflexion que les concerts, c'est un peu comme les échappées belles le temps d'un week-end. On oublie trop à quel point ça fait du bien. Littéralement.
Moi je dis merci l'Olympia, pour l'invitation et les places en loges s'il vous plait. Je n'avais jamais eu cette sensation d'être à quelques centimètres de l'artiste et je dois bien avouer que ça va être compliqué désormais de retourner au poulailler. Avec Zaz on s'est dit que si ça se trouve en plus, on était assises exactement à l'endroit ou Johnny Depp s'installe quand il vient écouter Vaness'. D'une certaine manière nos fesses se sont peut-être touchées, en somme. Whow.
Edit: L'Olympia m'a invitée parce que la salle souhaite faire savoir qu'il est systématiquement possible d'acheter les places de concert auprès d'elle plutôt que dans les distributeurs classiques, type Fnac, Virgin etc. L'argument mis en avant étant que l'Olympia dispose en plus des meilleures places. A en juger par celles dont j'ai bénéficié, j'ai tendance à le croire. Et autant le préciser au cas où, je n'ai pas été payée pour l'écrire. Enfin, sauf à considérer que cette invitation est une sorte de rétribution. Mais la seule chose qui m'a été demandée en retour était de signaler cette possibilité d'acheter les billets chez eux, pas d'écrire un billet ni de vanter les mérites de la salle. Une salle que personnellement j'ai toujours adoré, pour sa beauté, sa légende et son accoustique à nulle autre pareille.
Merci Zaz pour les photos que j'ai scandaleusement piqué chez toi !