Il y a quelque temps, je vous avais narré ces deux jours improbables avec William et JB à Stockholm, sur les traces de Bjorn, l'un des quatre compères d'Abba (épisode 1 et épisode 2). Objectif: tourner un épisode de la désormais famous émission #Puzzle de OFF TV
Je ne reviendrai pas sur ma performance (au sens artistique) d'intervieweuse native. Non, je n'y reviendrai pas. Ce que je ne vous ai pas dit en revanche, pour vous ménager mes petits effets, c'est qu'avant de prendre ces douze avions pour rejoindre le pays d'Ikea et des rollmops, j'avais eu l'immense privilège de pénétrer - non, pas Bjorn - les coulisses de la comédie musicale Mamma Mia qui cartonne à Paris depuis des mois...
Bon, au cas où je ne me sois jamais étendue - non pas sur Bjorn - sur la question, le film avec Meryl Streep, je l'ai kiffé tellement que je dois l'avoir vu quatre ou cinq fois. Quand aux chansons d'Abba, elles occupent depuis toujours une place de choix dans mon coeur de mélomane avertie. En fan de comédies musicales ET d'émissions type Popstars - ah, Maxim Nucci, avant son virage indé pop folk - j'étais en outre surexcitée de voir en vrai, backstage, un groupe soudé à la vie à la mort avant de monter sur scène.
Et je n'ai pas été déçue. Je veux dire, on peut être plus ou moins sensible à la traduction en français des textes originaux, on peut être allergique au principe même des "musicals". Mais je mets au défi quiconque de ne pas être conquis par la sincérité de ces artistes qui tous les jours se défoncent, tout simplement parce que c'est leur vie, leur nécessité, leur seule raison d'avancer.
La vérité, c'était encore mieux qu'être à Baltard. Parce que là, mis à part ce jour ci précisémment, pas de caméras, pas de prime, juste le show, qui go on, again and again. Quand on est arrivés, Will, JB, alias Jean-Baptiste Brégon et moi, la troupe était en "warm up", à savoir l'échauffement (dans l'entertainment pardon mais on est assez fluent). Je me suis assise sur une chaise et je les ai regardés s'étirer, des doigts de pieds à la nuque, en musique. Parmi les comédiens, tous adorables et confondants de simplicité, certains sont avant tout danseurs et leur corps est une oeuvre d'art (tribute to Pepper, l'homme au cul céleste, que Will et moi avons regardé sans modération. Sans se rappeler non plus que j'étais munie d'un micro et que JB, à l'autre bout de la salle ne perdait pas une miette de nos appréciations aussi fines qu'un DSK au sortir de la douche ), d'autres sont surtout chanteurs et ce sont eux peut-être qui m'ont le plus bluffée, s'adaptant aux exercices et aux pas de danse sans broncher.
Quand ils se sont mis à chauffer leur voix et que leurs "a, e, i, o, u" ont empli la pièce, les yeux m'ont piqué, bien sûr. Un peu plus et je mettais mon tutu.
Voilà, vous verrez que dans ce premier numéro de mon #Puzzle à moi (oui j'ai droit à deux épisodes et le plus beau c'est qu'on est en train de réfléchir à un concept de série qui tournerait entièrement autour de ma petite personne, Pascal Nègre est hyper partant) (it is a joke) (même si bien évidemment je dis oui immédiatement, j'accepte même les caméras planquées dans mes toilettes tellement j'ai kiffé l'idée qu'on me filme pendant que je raconte mes conneries). Vous verrez, disais-je, ou plutôt vous entendrez, que j'ai un petit peu de difficultés à dire autre chose que "ouais" et "d'accord" aux personnes que j'interviewe. A tel point que depuis le visionnage quand on me parle je reste bouche cousue, la perspective de m'entendre répondre encore un "ouais" me donne envie de me lapider moi même.
Le pire c'est qu'on s'était mis d'accord Will et moi, qu'il me ferait un signe de la main à chaque ouais. Le problème c'est qu'il a lâché l'affaire et que deux mois après il en a encore une tendinite. Limite il envisage de faire passer ça en accident du travail.
Plus sérieusement, ces quelques jours de tournage, à Paris et à Stockholm, ont été pour moi comme un apprentissage. Comment tourner des images, comment raconter une histoire, comment poser des questions ouvertes... Toutes ces choses, venant de la presse écrite, je ne les maitrisais pas. J'ai eu aussi cette impression inestimable lorsqu'on travaille la plupart du temps seule, de faire partie, ponctuellement, d'une équipe. Et j'ai pris conscience que c'était probablement ce qui me manquait le plus dans ma nouvelle vie. Un grand merci, donc, à Will, qui... qui m'a fait du bien.
Edit: Juste, quand je dis "ça fait partie des quelques théâtres parisiens que je n'ai pas visités, c'est du second degré. ça ne se sent peut-être pas, parce que c'est monté, mais je jouais à la connasse de blogueuse. Je préfère préciser, on sait jamais.
Edit2: un grand, un énorme merci à Justine et Jean-Baptiste pour leur regard bienveillant.