A Barcelone, les Zara sont aussi nombreux que les boulangeries à Paris. Et je ne parle pas des Mango ou Desigual qui se défendent pas mal aussi. Problème, au moment de la distribution par sa marraine la fée de l'appétence au shopping, le Churros devait être en train de faire caca (ça lui arrive souvent mais ce n'est pas le sujet).
Je savais donc que j'avais en quelque sorte un pistolet muni d'une seule balle et que je n'avais par conséquent pas intérêt à me planter. J'ai choisi la sécurité et désigné le Zara de la place de Catalogne comme étant ma target du séjour.
On m'avait en effet assuré que tout y était moins cher qu'en France, je voulais vérifier (investigation, curiosité journalistique). Je confirme, tout est pareil - color block et motifs navajo, les deux mamelles de la trendytude 2011 - et moins onéreux.
Etant déjà dotée d'un jean vert pomme et d'un tee-shirt rose tagada, je me suis abstenue de me ruer sur les jupons fushias pourtant repérés ça et là. Il faut dire aussi que je suis courte sur pattes ce qui se marie assez mal avec les longueurs aux chevilles.
J'ai malgré tout tenté une veste orange mais le churros a viré au vert et failli rendre sa tortilla sur les carrot pants imprimés ethniques (oui, vous savez, ces pantalons Johnny Clegg, symbole s'il en fut des 90s ? Et bien oyez oyez, c'est complètement dans le vent depuis deux semaines).
Je m'apprêtais à ressortir du Zara aussi bredouille que Marion Bartoli du cours central quand je l'ai vue.
LA veste à étoiles.
Attendez, pas LA veste. LA veste, c'est la Claudie Pierlot qui à titre totalement personnel me fait fantasmer depuis trois mois. En général, à chaque saison, j'ai UNE fringue qui me fait baver d'envie, pas vous ? Notez que je ne fais jamais dans l'originalité, la veste en question a été matraquée dans tous les magazines depuis le mois de janvier. Il n'empêche que j'ai poussé la tocade jusqu'à aller la regarder pour de vrai au BHV. Plus de 300 euros, la bête.
No way, vous pensez. D'autant que les étoiles ça va avec à peu près rien.
Quelle n'a donc pas été ma joie de constater que la réputation de copieuse éhontée de la chaine espagnole n'avait une fois de plus pas failli ! Bon, le motif n'est pas tout à fait le même, on est d'accord. Mais on devine l'inspiration.
Surtout, 59 euros, la petite supercherie.
Contre - j'ai vérifié depuis - 79 euros à Paris.
Je l'ai essayée et les étoiles, elles étaient autant sur moi que dans les yeux du churros (ou alors c'était des larmes de désespoir) (la veste était à deux mètres de la sortie et il venait de voir sa tentative d'évasion réduite à néant).
Ce qui a facilité la phase 2 de mon plan shopping en amoureux. Le moment où tu prends ton air le plus misérable pour annoncer que c'est trop ballot, j'ai laissé ma carte bleue à l'hôtel. "Reste à côté et ne la lâche pas, c'est la dernière dans ma taille. Je vais file chercher ma CB, j'en ai pour... une heure ?".
Il ne s'est même pas débattu. Trop content de voir son calvaire se terminer, il m'a arraché ma merveille des mains et s'est précipité aux caisses. A la sortie je lui ai roulé une pelle. Et touché un peu le zizi, aussi (j'étais d'humeur caline).
Edit: Les chaussures sont donc des Minelli et je n'ai jamais été aussi confortable dans une paire de sandales à talons. L'astuce c'est probablement cette semelle de liège, un peu la même matière que les birkenstock, qui fait comme un cocon pour mes pieds pourtant très cons (carrés, retenant l'eau comme le chameau dans le désert et cornés). Le churros, qui déteste les compensées, les a trouvées canons. "Elles font un peu pute, c'est pour ça". Bac + 5, mate le niveau.
Sans blague, j'ai marché dans Barcelone avec et zéro ampoules. dès demain je vais les acheter en kaki et en chocolat, je crois.
Oui bon, c'est flou.