Hier, de façon totalement impromptue, j'ai été invitée à venir écouter... Arthur H.
Comme me le dit souvent mon ami Will, karma, quand tu nous tiens (il dit aussi parfois des choses plus vulgaires mais ça n'est pas le propos).
Je veux dire, je me retrouve assise en face de lui dans un métro et trois semaines après, pof, concert impromptu.
Ce qui était cool, c'est que j'ai pu y emmener mes amis Julien et Chloé, or il se trouve que c'est par eux, il y a... au moins tout ça, que j'ai connu Arthur (pardon mais je laisse tomber le H, on est devenus assez intimes) (on prend parfois la ligne 7 ensemble). C'était dans leur studio mâconnais, on écoutait en boucle son premier album en broyant du noir (au départ Arthur H il ne faisait pas forcément dans le zizi panpan) (et Chloé et Julien, quand ils vivaient à Macon, ils n'étaient pas au top du moral. Quant à moi j'étais dans ma période IRM. J'en passais un par mois environ, histoire de vérifier que vraiment, non madame, pas de tumeur).
Mais je m'égare, une fois de plus.
Hier, donc, Arthur H.
La particularité de ce concert que nous avons vu, donc, c'est qu'il se déroulait au 104, un lieu à haut potentiel culturel pointu qui se niche dans le haut 19e. Pourquoi au 104 ? Parce qu'Arthur y est pour ainsi dire en "résidence", pour y répéter sa future tournée (fin de l'année, d'après ce que j'ai compris).
Et l'idée, c'était donc de permettre à son public d'assister à ses répétitions. Moyennant un prix d'entrée modique. D'y assister, mais pas seulement. Parce qu'Arthur H, il fait un peu dans le web 2.0, sauf que c'est pour de vrai. A savoir qu'il demande à la fin d'un morceau si on ne l'aurait pas préféré avec un tempo plus lent, ou alors avec une intro différente, ou bien encore si on a senti que là, il était tendu (tendu comment mon chéri chou ?). Et pour qu'on se rende vraiment compte, il rejoue la chanson, deux fois, trois fois, avec un tout petit truc en plus ou en moins, que si tu n'es pas musicien tu ne vois pas forcément la différence et en même temps, si, quand même.
J'ai trouvé ça extrêmement moderne et innovant. Et surtout, ce n'était pas feint, pas un gadget pour faire genre qu'Arthur H il se met au diapason de ses fans. Parce qu'il était vraiment dans l'interrogation et le doute et qu'il attendait réellement notre retour. Surtout, cela m'a permis d'apprécier l'étendue du boulot que représente une tournée. Pas de place pour l'approximatif ou l'à peu près. Arthur H sait exactement ce qu'il veut.
Ça c'est pour le contexte, donc.
Mais ce n'est peut-être pas le plus important. Le plus important, c'est que nous avons donc eu la chance et le privilège d'entendre avant même la sortie de l'album (en octobre) une dizaine de chansons qui le composent. Dont le titre phare, "Baba love", qui m'a collé les poils comme dirait une vieille chanteuse pop un peu nympho. A moins que ça ne soit une citation de Mia Frye.
Je ne vais pas y aller par quatre chemins, j'ai adoré. Cet album, comme le titre le laisse entendre, parle d'amour. Il y a d'ailleurs une chanson qui s'appelle "La beauté de l'amour" qui m'a mis les larmes aux yeux. Cet amour est comme un fil rouge qui m'a transporté, au rythme des mélopées tantôt très rock, tantôt électros et évoquant parfois même certains morceaux du regretté Nino Ferrer. J'ai eu envie de l'écouter sur une plage de Corse, dans les bras de mon amoureux. J'ai eu envie de connaitre déjà les morceaux par coeur, parce que c'est encore meilleur, alors.
Je suis nulle en musique, incapable de comprendre ce qu'est un arrangement, un accord ou un tempo. Mais j'ai un critère imparable pour savoir si un concert m'a plu. Si à un moment mes pensées s'évadent et que je me retrouve en train de recevoir le Goncourt ou de me faire masser les reins par Georges Clooney, c'est que c'était réussi. Rien à voir avec une quelconque appréciation musicologique, on est d'accord. Mais en gros, c'est trivial et probablement très déprimant pour un artiste qui me lirait, mais les concerts qui me restent en mémoire sont ceux qui m'ouvrent la porte des rêves. Comme si durant une heure ou deux, je quittais les contraintes et mesquineries du quotidien et que je baignais dans une félicité douce et mélodique. En gros, un bon concert équivaut pour moi à cet état merveilleux dans lequel je me trouve après le premier verre d'alcool. D'un coup d'un seul, les possibles sont à portée de main.
Hier soir, je ne vous livrerai pas le secret de mes songes, mais ils furent nombreux. Et l'heure passée tout près d'Arthur H a filé si vite que j'ai cru, lorsqu'il s'est arrêté, qu'il n'avait jamais commencé.
Ensuite, donc, le chanteur aux zizis m'a été présenté (à moins que ça ne soit l'inverse).
"Bonjour, vous ne me croirez pas mais nous étions assis dans la même rame de métro, un soir où nous allions tous deux voir le concert de Philippe Katerine", lui ai-je dit d'un trait, tout en suppliant mentalement mon ange gardien - ce con - de m'achever immédiatement. Dans le genre "bonjour, je suis psychopathe, veux-tu être mon ami ?", je ne pouvais pas trouver mieux comme entrée en matière. Ensuite j'ai enchainé sur comment ce concert de Katerine était génial d'ailleurs. Pour bafouiller dans la foulée que le sien, de ce soir, il était évidemment génial aussi, je veux dire.
hin hin hin.
Connasse.
Bref, je pense qu'à l'heure où j'écris ces lignes, Arthur H est en train de demander une interdiction d'approcher auprès du tribunal correctionnel. Glenn Close, sors de ce corps, s'il te plait.
Voilà, mon histoire avec Arthur a été comme qui dirait tuée dans l'oeuf alors qu'en plus j'avais préparé tout un tas de questions complètement inédites, du genre "à quand remonte ton dernier fou rire" ou encore "si tu étais un film (un pays, une ville, une voiture, etc)". C'est vraiment ballot.
Il n'empêche qu'il reste la musique et c'est tout ce qui compte. Ça et Georges Clooney me massant les reins. Ou me matant les seins, d'ailleurs.
Edit: Arthur H, j'en ai déjà parlé: ici (par l'homme) et ici
Edit: quelques photos de ce lieu incroyable qu'est le 104, les gens s'y entrainent pour la danse, réfléchissent à leur art, se promènent, boivent des coups. On se croirait à NY.
Ah et comme promis un coucou à Céline qui avait une belle robe à pois et à sa blondinette de copine dont j'ai, à ma grande honte, oublié le prénom...
Et un énorme merci à Coralie et W.