Si vous êtes friands d'humour un peu scato, que vous aimez les histoires de copines sur fond de mariage à l'américaine, que les histoires d'amour improbables qui finissent bien vous collent la larmichette et que vous kiffez John Hamm, alias Don Draper dans Mad Men, je vous invite plus que chaleureusement à aller voir "Mes meilleures amies". Franchement c'est ce que j'ai vu de mieux en matière de comédie romantique américaine depuis... depuis trèèèès longtemps.
Sachant que je suis un peu une toquée du genre mais très rarement satisfaite (un peu comme pour les parts de flan, à bien y réfléchir. Je me laisse toujours tenter mais trouve à chaque fois quelque chose à y redire: trop mou, trop fade, trop sucré, pas assez travaillé au niveau de la pâte, etc).
Là, j'ai ri bruyamment (j'ai le rire gras), j'ai chouiné (et je suis une uggly cryer, comme l'une des héroines du film) et j'aurais voulu que ça continue tellement c'était chouette d'être en compagnie de ces filles déjantées.
Parce que c'est là tout le talent du réalisateur. Il a réussi à faire un film trash et subversif sur la base d'un scénario des plus classiques: deux amies d'enfance, l'une se marie et demande à l'autre, gaffeuse et looseuse notoire, de s'occuper de son enterrement de vie de jeune fille, en tant que demoiselle d'honneur. Arrive au débotté une soudaine meilleure copine de la mariée, miss perfection qui réussit tout ce qu'elle entreprend, au grand dam de mademoiselle boulette.
Ce qui est assez fort, c'est que le personnage principal n'est pas la mariée mais bien son amie d'enfance un peu barrée. Ce sont ses histoires d'amour à elle sur lesquelles on s'attarde, avec un Don Draper beauf et queutard, versus un soupirant un peu maladroit dont le sex appeal va finir par se révéler peu à peu.
Surtout, la bande des demoiselles d'honneur est une sorte d'association anti sex and the city, composée d'une fleur bleue complètement niaise, d'une quarantenaire blasée et détestant ses gamins, d'une nympho au physique pas facile facile et enfin des deux ennemies, cinglées l'une et l'autre à leur manière.
Le film vaut le coup ne fut-ce que pour cette scène de tourista collective dans les salons immaculés d'un magasin de robes de mariées.
Bref, si vous voulez avoir la banane, courez-y. Et en plus, si on y fait bien attention, c'est toute une critique en règle de la société du fric et de la performance qui se trame en fond. Et puis il y a du John Waters dans tout ça, moins trash quand même, mais on sent l'héritage et ça fait du bien, cette insolence...
Après, si vous détestez l'humour un peu lourd, passez votre chemin, vous n'allez pas aimer !