Ce week-end j'ai refait ce chemin tant de fois emprunté lorsque j'étais enceinte de Rose, qui mène de la place d'Italie à la maternité de la Pitié Salpétrière. C'était pour aller voir mon amie qui attendait patiemment que sa mini locataire daigne pointer sa bouille après avoir fissuré la bulle. Il faisait un temps magnifique et il régnait dans les allées de l'hôpital un calme presque estival. Sans surprise, j'ai été submergée d'émotions contradictoires. La joie de rencontrer bientôt cette petite fille toute neuve, la nostalgie de ces jours bénis passés à materner mon iroquoise, la tristesse née de cette certitude que plus jamais, l'empathie pour tous ces inconnus allongés dans ces chambres aux fenêtres fermées et qui n'avaient pour la plupart rien à fêter ce jour là. Tous ces sentiments entremêlés ont fait monter des larmes sucrées salées. Le goût de la vie, peut-être, tout simplement.
Plus tard dans la soirée, la petite fille tant attendue est née et il n'est resté que le bonheur et le soulagement que tout se soit bien passé. Welcome on earth...
A part ça, un petit up and down ?
- Up: Le redémarrage des séries télés. Qui pourrait être un down tant je sais que chaque épisode qui tombera dans mon escarcelle viendra bouleverser mon planning déjà souvent très aléatoire. Mais comme pour toute addiction, replonger la tête la première dans la came est absolument jouissif. Je suis au taquet pour Will et Alicia, héros vraiment trop abstinents de The good wife...
- Up: Tant qu'à parler des séries, j'ai regardé cet été Mildred Pierce. On se disait avec une amie que Kate Winslet avait ce truc qui fait que les femmes l'aiment autant que les hommes, non ? En tous cas je recommande chaudement.
- Up: Cette tribune de Nancy Houston dans Libé que ma copine Maud m'a signalée. Ou comment parler de la prostitution sans putasserie.
- Up: La ténacité de Gérard Davet, journaliste au Monde, mon Pulitzer à moi pour cette année. Avoir été la cible de repérages téléphoniques de Claude Guéant ne l'a pas empêché de continuer son boulot. C'est à lui notamment que l'on doit les dernières révélations sur Brice Hortefeux, l'homme qui murmurait à l'oreille des conseillers de Sarkozy mis en examen. Pour avoir touché du doigt, dans mon autre vie, la violence des pressions exercées par le pouvoir sur la presse, je suis d'une admiration sans bornes. Il reste quelques journalistes politiques dignes de ce nom et l'un d'eux officie au Monde.
- Up: le Sénat qui passe à gauche. (je ne pensais pas un jour pouvoir écrire cette phrase sans la faire suivre d'un gigantesque LOL).
- Down: La retraite politique d'un grand homme, Robert Badinter, dont le mandat sénatorial a pris fin hier. Je n'ai pas été toujours d'accord avec lui sur sa vision de l'affaire DSK mais je n'oublierai jamais cette première décision de la gauche en 1981. Troy Davis serait vivant en France. Il y a trop peu de raisons d'être fière d'être française pour se permettre d'en négliger une.
Bonne semaine.