C'est chancelante et nauséeuse que je tape ce billet. Après deux jours à pleurer ma maman que j'ai mal au ventre et à prier le ciel de connaitre à nouveau cette curieuse sensation qu'on appelle la faim, j'ai le maigre espoir de revenir à la vie, juste à temps pour m'enfiler de bon coeur toasts au foie gras et autres joyeusetés.
C'est sûr, l'avantage c'est que j'ai gratté un peu de crédit pour les inévitables kilos de la noël.
Mais là où je vois que dites-donc, j'ai bien changé, c'est qu'en réalité je n'en ai cure.
Non mais si, je vous jure, moi qui bénissait mère nature cette truie à la moindre alerte de gastro pour les quelques centaines de grammes dont je pourrais me délester, je me fiche éperdument cette fois-ci de savoir de combien j'ai maigri. Aussi, et c'est encore mieux je trouve, je n'angoisse pas pour ces fêtes. Je ne saurais l'expliquer, mais je crois que j'ai lâché l'affaire. Attention, pas complètement, je me pèse toujours aussi régulièrement.
En réalité, ce qui s'est passé, c'est que ma femme de ménage a involontairement pété ma balance. Mais bien pété hein. Je la soupçonne d'être montée dessus et de ne pas avoir apprécié ce qu'elle y voyait (ma femme de ménage et moi sommes un peu pareilles sur ce plan).
Bien sûr, j'en ai racheté une. Mais le modèle que j'avais n'étant plus en rayon, j'ai opté pour la gamme au dessus, celle qui soit-disant peut calculer aussi ta masse de gras et de muscles inside.
Le drame.
Non seulement cette petite trainée nous a tous gratifiés d'un bonus de deux kilos, mais elle m'a carrément mis dans le rouge niveau gras. Pire: à chaque fois que je perds un peu, elle me stigmatise (parfaitement) d'un gros "moins de muscles" qui s'affiche en rouge. Bien sûr, si jamais je reprends, bim, c'est de la graisse que je suis allée récupérer. Si ça continue avec elle j'aurai la même composition que le Brillat Savarin.
Et bien croyez-moi ou pas mais tout ça m'a complètement... détendue du gland. Comme de toutes façons elle surpèse, je ne sais pas trop ou j'en suis, donc je me fie à mes vêtements qui ne semblent pas serrer plus qu'avant. Et bizarrement, alors que ces derniers temps j'avais à nouveau, parfois, des angoisses incontrolables sur le sujet, ça m'est passé. Je n'irai pas jusqu'à vous conseiller d'investir quelque 50 euros dans une balance un poil secouée (non mais 45% de matière grasse, l'autre) mais peut-être qu'il me fallait ça, perdre mes repères.
Bref, je n'avais absolument pas l'intention de vous parler de ça, l'idée était dans un premier temps de m'excuser pour l'absence totale de billets cadeaux, bouquins et best-off sur le blog. Alors même que je vous avais demandé votre avis sur la question. Preuve s'il en est que je ne parviens absolument pas à planifier quoi que ce soit sur ces pages.
Je sais qu'il est désormais un peu tard mais comme j'ai très mauvaise conscience, voici une liste non exhaustive des livres que j'offre le plus souvent. Ils ne sont pas tous récents, ne sont pas d'une originalité folle mais je sais qu'avec eux, je ne me plante pas. Jamais eu de réclamations.
- A une fille qui aime les histoires de filles: "Les divins secrets des petites yayas" de Rebecca Wells
- A une fille qui aime les grands espaces américains et les histoires d'amour très tristes: "Dalva", de Jim Harrison
- A quelqu'un qui veut rire: "Le chameau sauvage" de Philippe Jaenada et "Sheila levine est morte et elle vit à New-York" de Gail Parent
- A quelqu'un qui se masturbe beaucoup: "Portnoy et son complexe" de Philippe Roth
- A toute personne qui ne les aurait pas lues: "Les chroniques de San Fransisco" d'Armistead Maupin
- A quelqu'un qui aime les histoires qui se passent à New-York: "Trente ans et des poussières" et "La belle vie" de Jay mc inerney et aussi "Tout ce que j'aimais" de Siri Hustveldt
- A un garçon qui aime les polars (ça marche aussi pour les filles évidemment): la série des mcKenzie et Genaro de Denis Lehane (prières pour la pluie, un dernier verre avant la guerre, etc)
- A n'importe qui réfléchit beaucoup au sens de la vie: "D'autres vies que la mienne", d'Emmanuel Carrère et "Rien ne s'oppose à la nuit" de Delphine de Vigan
- A quelqu'un qui aime les sagas et l'accent québecois: "Les chroniques du plateau du mont royal" de Michel Tremblay (découvert grace à Despé, grâce lui en soit rendue)
- A une (pré) ado: "Quatre soeurs" de Malika Ferdjouk (en livre ou en BD, signée Cati Baur et franchement géniale)
- A un (pré) ado: "Le livre des étoiles" d'Erik Lhomme
- Aux enfants qui aiment les livres jolis, qui apprennent des choses et sur lesquels on peut écrire: n'importe quel opus de l'épicerie de l'orage, petite maison d'édtion marseillaise créée par un couple adorable et rock and roll.
Voilà, je reviens demain pour un dernier billet pour la route. Après, je ferai une pause d'une semaine, je crois, parce qu'à force de me convaincre qu'en free lance, pas de vacances, j'ai la désagréable impression de ne jamais débrancher. Et je crois qu'à force, ça n'est pas très bon.
Ah et sinon, donc, avant que je sois mourue, j'ai consenti à accompagner le churros et les enfants voir les vitrines de Noël (alors même que je ne cautionne pas du tout la Lagerfeld touch de cette année). Résultat: objectivement, celles des Galeries Lafayette sont très belles mais n'ont rien de la magie enfantine des automates de mon enfance (que j'allais regarder au centre commercial de la Part Dieu). Quant à celles du Printemps, les poupées Karl sont ridicules et les autres, plutôt jolies aussi mais si je veux voir de la pub pour Chanel, je vais... avenue Montaigne. Bof, donc.