Je crois que j'ai la militance (militation ?) sensible. Je veux dire, j'ai regardé en live sur mon ordinateur dans une fenêtre de 5 cm sur 10 environ le discours de François Hollande au Bourget dimanche, tout en rédigeant des papiers ultra galvanisants sur les éco-campus.
Et bien au moment de la séquence sur l'égalité, quand il s'est mis à scander le mot, avec des accents de plus en plus mitterrandiens, je vous jure, je n'étais plus qu'un énorme sanglot.
C'est monté, monté, monté. Et RIEN QUE DE VOUS L'ECRIRE ÇA ME LE REFAIT.
Je crois que je suis complètement irrécupérable. Je ne pourrai JAMAIS être journaliste politique. (Je ne rencontrerai donc jamais Nicolas (soupir) Domenach). Non parce que le lendemain, je regardais l'édition spéciale sur canal (un jour je vous ferai un billet "vis ma vie trop glamour de free lance", ça va déménager) et il y avait Renaud (petit soupir) Dely qui s'est offusqué quand Ali Badou lui a demandé s'il avait vibré. "J'ai regardé les gens vibrer, je suis journaliste", a-t-il répondu.
Et il a RAISON. On ne peut pas être au four et au moulin.
Bien sûr, il a totalement le droit d'être pro-hollande au plus profond de son coeur. Mais quand on couvre un meeting, il faut je crois un minimum de recul.
Je n'en aurai jamais aucun. Je commence à chialer quand je prends le métro pour y aller. Les haies d'honneur pour accueillir le candidat me donnent envie de rouler des patins à tous les militants, c'est tout cet amour, ça doit me provoquer un déséquilibre hormonal. Et quand la star arrive, même quand il s'agit d'un homme pas à proprement parler renversant, je suis... renversée.
Et alors si d'aventure il a un minimum de talent oratoire comme François Hollande dimanche (seigneur, l'égalité), je me lyophilise. (mais ça me l'a aussi fait avec Ségolène Royal) (même Patrick Bloche m'a tiré des larmes une fois).
Bref, je suis perdue pour la cause du journalisme politique et croyez moi je le regrette. Ou alors il faudrait qu'on me colle au suivi de la droite. Mais imaginez que je sois prise du même engouement en voyant Xavier Bertrand fendre l'assemblée ? Imaginez qu'en réalité toutes ces émotions ne doivent rien à mes convictions et tout à mon désir d'être emportée par la foule ? Je ne pourrais plus jamais me regarder dans une glace, ensuite. Femme de peu de foi, va.
A part ça, donc, l'égalité, l'égalité, l'égalité. (ÇA ME LE REFAIT ENCORE)
Et dernière chose, en revanche, ce lipdub, là, où on a l'impression que les gens du PS ils n'arrivent pas à taper dans leurs mains, il faut l'enterrer, les gars. C'est un coup à se retrouver encore plus ridiculisés que Rama, Brice et Rachida qui voulaient "changer le monde".