Alors d'abord, merci beaucoup pour vos mots, une fois encore, vos messages sont autant d'encouragements à poursuivre cet exercice.
Sans transition, un "J'aime" du mardi, donc.
J'aime les premiers bonshommes de Rose, apparus d'un coup d'un seul après des centaines de gribouillis censés incarner "une fée dans le ciel sur son cheval" ou "un bus qui part à la montagne". J'aime qu'ils aient systématiquement un nombril ET des boucles d'oreilles.
J'aime cette écharpe de ma copine Fanny, achetée dans une petite boutique de la rue de Charonne. C'est un truc tout con, une sorte de foulard-collier qui vous habille à mon avis n'importe quelle tenue. "Non mais regarde, quand je l'enlève, je suis sapée comme une merde", tentait de me réconforter Fanny, qui n'est, je vous l'assure, JAMAIS habillée comme une merde (je venais de geindre qu'elle était hyper classe alors que moi mon plat censé être très chic ressemblait à du vomi). Comme je disais hier à Violette, je manque totalement de vocabulaire en mode mais j'aime par dessus tout ces accessoires ou vêtements qui vous font passer de "bien habillée" à "elle a vraiment du style". Tant que j'y suis, j'aime les robes à pois et tout particulièrement celle de ma copine Chloé. Je crois que ce que je trouve magnifique surtout c'est le rouge à lèvres qui pète avec une robe noire à pois blancs. Ça marche aussi avec du bleu marine.
J'aime les club-sandwich. Celui-ci vient du Delmas Café place de la contrescarpe et il est drôlement bon, bien qu'un peu cher (l'endroit est merveilleusement placé mais honteusement onéreux de toutes façons). D'une manière générale je crois que je pourrais me nourrir essentiellement de clubs sandwichs, c'est dramatique.
J'aime la tour Eiffel. J'aime l'idée qu'elle prenne à chaque fois une autre dimension en fonction de l'endroit où on l'aperçoit. Parfois, elle n'est qu'un point au loin et c'est comme un petit miracle. Parfois, elle se fait furtive par la grâce d'un trajet sur la ligne 6. Parfois elle surgit au détour d'une rue - je vous conseille la rue saint-dominique pour cela, vous levez la tête et pof, elle est en face de vous alors que vous ne vous y attendiez pas. Et puis là, depuis l'entrée de l'Unesco, elle trônait, majestueuse, sans obstacle quasiment, pleine lucarne. Le matin, une ombre dans le brouillard, le soir illuminée, clignotant pour fêter l'imminence du week-end. Lorsque les twins étaient petits, nous habitions au dixième étage d'un immeuble dans le 11ème arrondissement dont le seul intérêt résidait dans la vue imprenable sur tout Paris. Avant de se coucher, ils disaient bonsoir à la tour Eiffel.
J'aime le cake citron pavot de chez Cojean, le meilleur du monde. Un jour, peut-être, je vous en raconterai le secret.
J'aime - et c'est donc ma dernière fachionerie en date - ces baskets compensées achetées en solde la semaine dernière. Elles me rappellent si besoin mon inconstance totale quand il s'agit de la mode. J'ai du hurler avec les loups dix mille fois cet automne que jamais, never, je ne porterais ces horreurs - inventées au départ par Isabel Marant au prix aberrant de près de 400 euros -, insulte à notre intelligence. Et puis je les ai vues sur les blogueuses mode. Et puis je les ai trouvées de moins en moins affreuses. Et puis pof, persistance rétinienne. Objet de désir. Frustration. Barrage psychologique du prix. Never, jamais, no way, pas ce prix là. Et ce jour là, une petite boutique rue Mouffetard, un erzatz, des Ash, pas données données mais le quart du prix quand même. Et ce jour là, je ne sais pas pourquoi, je me trainais une mélancolie qui me collait aux basques sans que je parvienne à en identifier la cause. Alors je me suis dit que si ça se trouvait, me jucher sur sept centimètres de talons sans même m'en apercevoir, ça me remonterait les fesses à défaut du moral. Croyez moi ou non mais ça a marché. Inutile de préciser que le churros est sans voix.