Il y a des endroits qu'on a rêvés des années durant, pensant qu'ils ne seraient jamais à portée de main. Des lieux dont ont se dit pour se rassurer qu'ils ne sont de toutes façons certainement pas aussi beaux que les photos retouchées des agences de voyage.
Et puis les années passent et un jour, par la conjonction d'heureux hasards et parce qu'on est de ceux qui préfèreront toujours l'immatériel d'un voyage à la sûreté de la pierre, nous y voilà, sur cette plage irréelle, plus belle encore qu'elle ne l'était dans ce magazine. Parce que les clichés ne peuvent vous faire entendre le bruit du vent ni vous faire sentir la moiteur exquise de l'air. Je repartirai sans doute sans rien connaitre précisément de l'Ile Maurice, parce qu'il est vain d'imaginer en une semaine saisir la réalité d'un endroit qui nous est à ce point étranger. Mais je sais d'ores et déjà que mon corps a imprimé cette atmosphère du bout du monde, cette impression d'être au carrefour de l'Afrique et des Indes et ce vertige d'un ciel en mouvement perpétuel.
Ce souvenir viendra s'ajouter à d'autres, nourrissant mon goût pour la nostalgie. Je m'entends déjà dire que "cela me fait penser, tu sais, à Maurice...". Sans bien sûr parvenir à ressentir parfaitement cette félicité d'alors. Le bonheur est fuyant mais parfois, il se laisse effleurer.
Bonne journée.