J'ai lu récemment, je ne sais plus où, que le meilleur appareil photo c'est celui qu'on a toujours sur soi. J'aime beaucoup ce genre d'affirmation qui me déculpabilise totalement de prendre 90% de mes photos avec mon Iphone 4. J'ai en effet un reflex et deux très bons objectifs, que j'utilise dès que je suis en vacances ou que je veux avoir des clichés en bonne résolution, des gros plans ou des images en intérieur. Mais la plupart du temps, c'est donc mon téléphone qui fait la blague, comme diraient les queens des fashion blogs.
Certes on est très loin d'un résultat de pro, mais ne nous leurrons pas, même lorsque je me sers de mon Nikon, il n'y a guère de place pour le doute non plus.
J'ai aimé cette phrase, donc, qui faisait écho à une anecdote rapportée par une pro justement, venue récemment chez moi pour m'immortaliser (je vous en reparlerai, rien de sensationnel, juste un petit papier dans psycho qui nécessitait mon portrait). Cette photographe, adorable de surcroit (mais que je déteste un peu parce qu'elle a fait le choix avec son mari d'aller vivre en Corse et que j'ai beau être altruiste je n'en suis pas moins minée par la jalousie) me racontait donc qu'il y a quelque temps, elle était partie shooter un procès très médiatisé. Etant du genre petite pas bien épaisse, elle s'était retrouvée complètement coincée derrière une armée de gars de deux mètres auxquels s'ajoutaient trois mètres de matos. Bien qu'ayant négocié de passer devant, il lui était malgré tout impossible de cadrer son sujet, la faute aux caméras qui la dépassaient. En désespoir de cause, elle a alors sorti son Iphone, dégainé son appli Hipstamatic et shooté à la volée à bout de bras, espérant qu'elle parviendrait à avoir quelques images (quand tu es free-lance tu recèles d'imagination pour ne pas avoir fait 2000 bornes à tes frais pour que dalle). Résultat: elle a fait plus de pages que prévu dans son canard, avec des clichés totalement différents de toutes ceux de ses collègues ultra-équipés et hyper testostéronés.
J'aime vraiment la morale de l'histoire, ça me rappelle une fable de La fontaine, je ne suis pas sûre de savoir laquelle à vrai dire, mais quelque chose qui se terminerait pas "on a toujours besoin d'un plus petit que soi, car tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle y trouve un Iphone".
Le rapport avec ma modeste tentative de street staïle (mais en intérieur) du jour ? Mmmm... Pas énorme, si ce n'est qu'il en va peut-être du style comme de la photo. Parfois, il ne sert à rien de chercher midi à 14h. Un jean qui pour une fois tombe plutôt pas mal, un tee acheté il y a deux ans chez Primark à London (AVANT QUE TOUTES LES MODEUSES PARLENT DE CE TEMPLE A PAS CHER) et mes bottines de chez Monop (mais qui rappellent un peu celles à 400 boules d'Isabel la pas marrante): je crois que ça, c'est vraiment moi. Rien qui justifierait une érection du sartorialist, rien qui ne révolutionnera la police de la fashion des magazines féminins, mais une tenue qui me fait sentir en phase. Et qui a, faut-il également le préciser, obtenu l'aval du churros: "il te fait un beau cul ce jean". (Je suis consciente que ça ne se voit pas sur la photo).
Parfois, la meilleure tenue, c'est peut-être celle qu'on a quasiment toujours sur soi, si ça se trouve.
Edit: Au cas où certaines se le demanderaient, le jean est de chez Gap et en vrai il est marron tirant sur le mastic. Ça faisait des années que je n'avais pas acheté un fut chez Gap, les jugeant très chers, mais je pense y revenir rien que pour leurs différentes longueurs de jambes. Etant à la limite du cul de jatte (à moins de prendre un bermuda j'oublie les pantalons 7/8è), c'est absolument rarissime pour moi de trouver des jeans auxquels je ne dois pas enlever la moitié.