EDIT DE 10h28: Merci à Zaz pour les photos bien plus réussies que les miennes et que j'ai par conséquent rajoutées à la fin de ce billet... (il y en a des vachement belles chez elle aussi)
Hier après avoir envisagé de regarder les résultats à la télé - en grande partie pour se délecter de la tête déconfite de Jean-François Copé -, on a finalement décidé sur un coup de tête à 18h45 de partir à la Bastille (bien qu'ayant fait le serment de ne pas regarder twitter, j'avais depuis 15h30 des infos plutôt rassurantes quant à l'issue du scrutin). Nous voilà donc partis, mes parents venus en voiture de Lyon pour l'occasion, Zaz, Frédé et leurs filles et bien sûr le churros, les twins et Rose, gavée de doliprane avant de partir histoire de juguler la fièvre du dimanche soir.
On n'a pas regretté notre choix, faire péter le champagne à l'ombre du génie de la Bastille c'était une expérience inédite. Et puis les pommes d'amour, les churros (le miens et ceux qui se mangent), les sandwiches à la saucisse et aux oignons, les sourires entendus, les échanges spontanés, les embrassades avec des inconnus.
On était contents, quoi. Pas sûre toutefois que ma fille ainée ne se remette du "rends nous les 50 millions Ducon" braillé par son grand-père, lequel a la voix qui porte. Je crois qu'elle n'assume pas sa famille. Ou alors elle est de droite. "Je comprends ton enthousiasme maman mais tu n'es pas obligée d'être vulgaire", m'a-t-elle sermonnée après mon doigt d'honneur en direction de Marine Le Pen (à moins que ce soit Nadine Morano).
Rose n'a pas bien compris pourquoi elle ne pouvait pas faire un bisou à Chanfois Hollangue et s'est inquiétée de la perspective que Karsozy aille en prison. La grande de Zaz, pas du tout endoctrinée, a quant à elle hurlé "pends-toi" au sortant qui parlait sur les écrans géants. Ensuite elle a demandé si c'était maintenant qu'on lui coupait la tête.
La phrase de la fin fut ce cri du coeur de mon père un peu plus tard dans la soirée chez nous. Alors qu'on lui proposait du vin, il s'est exclamé: "Ouh là non, j'ai beaucoup trop bu, j'arrête l'alcool, je reste au champagne". Moi je dis ça va être un quinquennat pétillant.
Voilà, je vous laisse avec quelques photos de cette joyeuse épopée, ceci signe la fin de mes billets de campagne, pour le bonheur des uns et la tristesse des autres. A moins que ça ne soit l'inverse.
J'ajouterai juste que cette soirée, bien que très douce, n'avait malgré tout pas le goût espéré. Il en manquait un à l'appel et tout était un peu, du coup, dépeuplé. Ou comment faire le douloureux apprentissage que rien n'a vraiment d'importance si ce n'est la vie.