Samedi, nous sommes tombés dans une faille spatio-temporelle. En vadrouille à Lyon puis en Ardèche, dans le si bien nommé petit village de Saint Desirat, nous avons résolu le mystère qui tient en haleine la région parisienne depuis des mois: le soleil n'est pas mort, il s'est simplement réfugié au sud de la Loire. A la faveur des 40 ans 30 ans de mon ami Jeff, nous avons donc profité de la présence de l'astre précieux et enfin éprouvé des sensations estivales. Ici, nous confiait le père de Jeff, "pour avoir sa carte d'électeur, il faut avoir au moins un cerisier". Un abricotier, à la rigueur, ça peut passer.
"En Ardèche on n'a pas de train mais on fait du bon vin", avait quant à lui l'habitude de fanfaronner Jeff quand on le cherchait un peu trop sur ses origines patelines.
De fait, connu surtout pour ses gorges et sa très touristique petite ville de Vallon Pont d'Arc (toutes proportions gardées bien sûr, on ne parle pas de Palavas les flots non plus, mais ce point de départ de la descente de l'Ardèche est à peu près aussi fréquenté l'été que Châtelet les Halles aux heures de pointe), ce département minuscule qui pour beaucoup évoque des contrées désertiques squattées par des hippies jamais redescendus de leur trip, est aussi le pays de cocagne pour celui qui aime les fruits et les vins de côteaux. Saint Joseph, Vionnier, Condrieu, Syrah, que ces noms chantent à mes oreilles... Un peu moins cela dit depuis hier où mon foie semble ne pas vraiment goûter la petite plaisanterie qui lui a été infligée samedi. C'est d'ailleurs totalement embrumée que je vous poste cette carte postale bien verte.
Je reviendrai plus longuement demain, si tant est que j'ai retrouvé mes esprits et qu'entre temps je sois parvenue à écrire deux longs papiers à rendre pour hier.
Bonne journée.