Et voici donc une sixième chronique de Marje, toujours aussi dense, toujours aussi pleine de promesses de lectures. Je la remercie une fois encore pour le temps qu'elle passe à rédiger tout ça, le soin qu'elle prend à trouver des ouvrages qui plairont à toutes sortes d'enfants (et de parents). Je lui ai dit par mail mais je le répète ici: Marje, le jour où tu auras l'impression que tu peux prendre ton envol sous quelque forme que ce soit, je te laisserai partir avec d'immences regrets mais sans amertume, tant je sens que ces chroniques peuvent être le début d'autre chose de plus grand. Bon, pas tout de suite hein, je ne suis pas pressée du tout ! Et si c'est jamais, ça me va aussi...
Ah et sinon, juste, en ce qui concerne mes enfants (qui suivent avec assiduité les conseils de Marje et dénichent aussi quelques perles à la bibliothèque), la chérie est actuellement plongée dans une série qui ne doit pas lui faire bien mal aux cheveux mais qui a le mérite d'être illustrée en couv par Bretecher (je me dis que ça ne peut pas être complètement nul): "Le journal intime de Georgia Nicholson". Elle adore. Le machin quant à lui a donc éclusé tous les Bottero et se relit tous les "A comme association" avant que le dernier ne sorte et s'enfile des Naruto en veux-tu en voilà (merci les repas au resto, cf la photo ci-dessus). Quand à Rose, elle reste fan des "Princesse coquette" mais aussi de "C'est moi le plus fort".
Voilà, je vous laisse avec les conseils avisés de Marje...
Il y a quelques semaines, et pour la première fois, j’ai reçu un ouvrage en tant que chroniqueuse littérature jeunesse. L’auteur est une lectrice de Caro, je suis touchée que l’on me fasse confiance. J’ai été émue de lire ce livre envoyé par l’auteur. Il n’y avait pas eu d’intermédiaire entre ce récit et moi. Je ne l’ai pas choisi, il est venu à moi. Pas besoin de vous dire que je l’ai lu religieusement, j’ai pris des notes et puis j’ai oublié de noter me laissant embarquer par l’histoire, les personnages !
Une voleuse au
Maxi racket – S.Turoche –
Editions Thierry Magnier – 2012 – 4.85 €
Sam est un jeune garçon qui vit seul avec sa maman. Très occupée par son travail, elle confie la mission du ravitaillement alimentaire à son fils qui débute ses vacances. Las des tartines, Sam a envie d’un grand bol de CrokoChocs. Ce matin, il décide d’aller au supermarché du coin pour faire les courses. Sam, débrouillard et malin, scrute toutes les promotions, compare tous les prix car il n’aime pas se faire avoir (grâce à lui, je sais qu’il faut acheter le paquet de Patatass en format familial !). Entre deux rayons, il aperçoit une vieille dame dont les charentaises sont assorties à son caddie à roulettes mais surtout son œil saisi le mouvement de la mamie qui remplit ses poches d’imperméable de paquets de Gatada, de saucisson à l’ail et de Miaou-Miam au saumon. Sam n’en revient pas ! Il observe et suit la MamieVoleuse dans le magasin jusqu’à ce que celle-ci l’attrape et lui demande d’aller voir ailleurs car sa présence nuit au trafic de cette Mémé braqueuse. Sam décide de revenir chaque jour afin d’en savoir plus, il veut découvrir qui est cette mamie aux tartans. Revêche à souhait, la redoutable voleuse n’a pas l’intention de lui faciliter la tâche ! Un beau récit court mais dense. Les personnages sont généreux. Les enfants peuvent tout à fait s’identifier au jeune Sam. Et tout comme lui, on veut absolument savoir qui est cette vieille dame ! Les dialogues sont très réussis. Bravo Sarah, je déplore juste le format court de la collection car j’aurai aimé suivre le chemin de Sam, Diallo et de MamieVoleuse car je suis sûre que ce drôle de trio peut nous offrir de belles aventures.
Il y a quelques jours, j’ai de nouveau reçu un ouvrage en tant que chroniqueuse … Je vous le réserve pour ma prochaine chronique ! Mais si vous êtes pressées : n’hésitez pas : Valentine, une année pas comme les autres – Z.Zedeffe – http://editionszeldazedeffe.wordpress.com
On
peut aussi se réjouir de cette liste de littérature jeunesse
proposée aux enseignants de collège sur le très sérieux site
Eduscol. Je suis contente de «revoir» la littérature jeunesse mise
à l'honneur : liste
de lecture pour les collègiens.
Au
Salon du livre jeunesse, je me suis arrêtée sur un stand qui
proposait des badges choupinous … Mes yeux sont tombés aussi sur
les ouvrages proposés par cet éditeur : l’Epicerie
de l’Orage. J’avais repéré un carnet dont le titre me
faisait déjà froid dans le dos : le collège. Eh ! Oui, mon
ToutPetit rentre au collège cette année. En plein mois d’août,
afin de préparer au mieux sa rentrée, j’ai donc commandé ce
livre-carnet qui m’avait interpellée au Salon. Mon ToutPetit,
surnommé GrandGrand, qui me mange sur la tête et dont la voix prend
des intonations qui me laissent perplexe, s’est emparé du fameux
carnet et sans que je lui explique que cet ouvrage était en deux
parties : page de gauche, c’est un documentaire sur le collège,
page de droite, c’est un carnet pour noter ses impressions,
émotions, expériences. Il a commencé à griffonner (oui, mon fils
aîné griffonne, il n’écrit pas au sens propre du terme, il
pattedemouche quoi !). Peu enclin aux écrits intimes, carnet de
croquis et cahier d’activités, j’ai été surprise qu’il
prenne ce carnet à cœur. Il a passé deux heures à lire, sourire
et à me commenter les informations trouvées. Nous avons pu aborder
plein de sujets auxquels je n’aurais pas pensé comme les activités
extrascolaires, le financement de ses études au collège, le réseau
segpa, les évolutions du collège au fil du temps ! J’ai moi-même
lu ce livre-carnet et j’avoue que j’aurais aimé avoir ce carnet
pour mes années collège. Au fil des années, Il permet à l’enfant
de relire ses impressions, de réaliser que ses idées ont peut-être
changé ou au contraire qu’elles se sont confirmées. « C’est
pas un collège, c’est un grandissoir. On rentre petits, on ressort
grandis ! ». Gros coup de cœur et après quelques googlisations,
Caro
aussi (NDLR ouais et en plus il se trouve que ce sont des gens vraiment chouette qui sont à la tête de cette maison au si beau nom...!
Le collège – A.Claquelin – 36 p.
Epicerie de l’Orage – 2011 – 10.50 €
Avant
de commencer réellement ma chronique, je tiens à remercier
chaleureusement Caro qui m'invite içi et me laisse carte blanche !
(Même si ma carte bleue s'enflamme après certains de ses billets).
Et Catherine, ma correctrice fidèle qui me tient à la virgule près.
Dans mon quartier il y a – 10 p.
Hélium – 2012 – 9 €
IMAGIER/VIE QUOTIDIENNE/VOCABULAIRE/VILLE
Mon PetitPetit est dans la phase « kescec’est » sans arrêt, pout tout, pour rien et surtout pour retenir mon attention, j’en suis bien consciente. J’ai choisi ce livre pour qu’il découvre des illustrations pleines d’objets et de détails. Dans ce livre, ses kescec’est trouvent leur utilité car effectivement certains objets, lieux lui sont inconnus. Dans mon quartier présente 5 lieux de vie : la caserne, la quincaillerie, l’épicerie, la bibliothèque, la pizzeria. Chaque double page permet d’exposer à gauche, une vue sur la ville, à droite la devanture d’un lieu. L’enfant doit soulever le volet représentant la façade pour découvrir l’intérieur et tous les objets spécifiques à ce dernier. Chaque objet est légendé et nous oblige, nous lecteurs, à proposer un vocabulaire varié. Eh oui, un pot à épices sans légende serait devenu une boîte en ce qui me concerne, tout comme, un écrou, un clou, une vis seraient devenus des outils. Le volet ( un flap) déplié propose des questions simples sur le lieu visité ou sur la vie de l’enfant, pour la bibliothèque, les questions sont Vas-tu à la bibliothèque ? Quelle est ton histoire préférée ? Et ta comptine préférée ? Lorsque j’ai posé ces questions à PetitPetit, il répond NON à toutes. MoyenMoyen lui dit mais si on va à la biloutec, tu sais c’est là que tu fais de la gym ??? Effectivement, PetitPetit va à la biloutec pour escalader les poufs, pour déblayer les rayonnages, monter dans les bacs à albums. C’est dans ces moments que je remercie Caro et son déo !
Un imagier ludique : 18x18, format carré, cartonné : idéal pour les petites mains.
Colorissimots ! E.Brami/J.F Van Campo – 100 p.
Edition Thierry Magnier – 2011 – 16.40 €
PHOTOGRAPHIE/COULEUR/ANALOGIE
Un abécédaire : encore … oui je sais c’est un peu comme les imagiers, vous n’en voulez plus. Mais je n’ai même pas peur de vous présenter cet abécédaire-imagier : Colorissimots. 100 pages de plaisir, 100 pages de photos, 100 pages de jeux de mots, 100 pages de sons et de clins d’œil icono-graphiques. Plus de 600 photos à découvrir dans l’ordre alphabétique ou non, au gré de ses envies ! Sachez que mon test pour juger un abécédaire, c’est la lettre K. Le K se marie invariablement avec le koala. Je prends cet ouvrage et zou : je cherche la lettre K et là, je souris car je découvre kiwi, képi, kakémonos, kiosque, kilos de crocs, kermesse. Je vérifie ma bonne impression en tournant les pages jusqu’à la lettre Z. A Z, je découvre une zolie théière zébrée, des zèbres en boules, un zéro, un zizi, un zinnia et un bourdon zozonnant. Comme vous pouvez le constatez, cet album est haut en couleurs, en analogie, en vie et en joie. Mes enfants et moi avons vraiment passé un agréable moment. Je les observe souvent qui feuillettent cet ouvrage si réussi. D’ailleurs, il plaît au PetitPetit 21 mois, au MoyenMoyen 6 ans (l’orthophoniste est ravie de ses progrès sur les sons et oui grâce à ce livre, il a prononcé doudous délicieux pour le dodo, chouchous à couettes de cheveux, les zinnias et bien d’autres encore …) et GrandMoyen 10 ans qui s’intéresse de plus en plus à la photographie.
Pas le temps – A.Crausaz – 32 p.
Editions MeMo – 2011 – 11.55 €
FOURMI/NATURE/INSECTE
Vous connaissez l’adage quand le chat n’est pas là, les souris dansent. Dans cet album, Ernestine et Roberta ne sont pas là et les fourmis travaillent. Ces travailleuses n’ont pas le temps, pas le temps de jouer avec la sauterelle, pas le temps de chanter avec la cigale, pas le temps de goûter avec la chenille …. Non, les fourmis doivent combler les stocks de la fourmilière, grain par grain, fourmi par fourmi, à la queue leu leu, laborieusement, elles portent, trient, rangent et remplissent leurs galeries. Mais attention, elles arrivent …Nous allons enfin rencontrer Ernestine et Roberta ! Je soupçonne qu’elles ne seront pas contentes …Encore un très bel album des Editions Memo. Les illustrations d’Anne Crausaz sont très réalistes et précises. Les points de vue sont surprenants tantôt à côté de la fourmilière, tantôt dans la fourmilière. Du clair à l’obscur, du dedans au dehors, du plein au vide : c’est fascinant. Les entrées des galeries sont représentées par des trous qui amusent beaucoup les enfants. Les petits doigts suivent le parcours des fourmis et découvrent les détails des illustrations avec plaisir en saluant les différents insectes rencontrés. Dès la couverture, le récit commence car les fourmis sont déjà sorties, effectivement, je vous l’ai dit, elles sont pressées …
Suis-je …
une souris ? D.Crosbie/G. Van Genechten – 10 p.
Mila Editions – 2011 – 3.50 €
ANIMAL/ENIGME
Ceci n’est pas un livre ! C’est un dépliant de six planches. Une belle fresque dont les illustrations se transforment. Tout d’abord, nous rencontrons la souris dont le nez s’allonge pour devenir un manchot puis un singe dont la queue s’étire pour représenter le corps d’un serpent et enfin le plus grand, le plus gros : l’éléphant. Court récit, petites anecdoctes, métamorphoses réussies, format dépliant original : un mini-ouvrage dépaysant à offrir sans hésiter.
A la
lecture de Suis-je une souris, j’ai senti mes tablettes qui
s’affolaient … J’ai retrouvé ce petit ouvrage très réussi !
Apparemment, il n’est plus édité mais vous pourrez le trouver
d’occasion. Ce petit livre accordéon se déplie à volonté et
permet d’imaginer des combinaisons d’animaux et de leurs noms,
par exemple : un Anuar ou un jagourou ! Mes enfants l’ont retrouvé
avec plaisir et ils sont partis dans des créations oniriques et
poétiques. Les Grands ont imaginé les capacités extraordinaires de
ces animaux chimériques. Plus de 26 animaux à mélanger, à
assembler. Le dépliant se range dans une boîte cartonnée très
résistante. Du coup, il fera partie du sac de voyage pour les
vacances car je pense qu’il peut occuper les petites mains de
Pinochet-Néron pendant les longues heures de voiture.
Kangodile : une folle ménagerie – J.Landray
Gautier-Languereau – 2008 – à partir de 4.50 €
JEU DE MOTS/ANIMAL/CREATION/HUMOUR
Le livre des
bruits – S.Bravi – 118 p.
Ecole des Loisirs – 2004 – 11.55 €
IMAGIER/BRUIT/MUSIQUE/IMITATION
Je pense qu’avec ce livre, certaines d’entre vous risquent de me détester ! Je suis désolée ! Cet imagier sonore est une réussite ! Les enfants même les plus petits adorent et le réclament sans arrêt. Tenez-vous prête à caqueter, à hennir, à coasser, à chouiner. S’il vous reste des forces, vous devrez imiter les bruits de la voiture de police, les sons de la trompette, d’un baiser qui claque, d’une sonnette de vélo qui vrille, d’une goutte d’eau qui tombe, d’une porte qui claque, d’un train qui passe … Les premières lectures, l’enfant écoute et répète les sons. Puis un jour, vous retrouverez votre Chouquinou ou Chouquinette en train d’imiter la grenouille, le poisson et bien sûr la star de ce petit album : le lion ! L’album est solide, cartonné de format 14x14 : parfait pour les petites mains. Si autour de vous, vous avez, je ne sais pas moi, une belle-sœur agaçante, une collègue tire-au-flanc, une lointaine cousine usante, n’hésitez pas à offrir ce livre à son petit dernier : il sera ravi et ce cadeau vous permettra de régler vos comptes !
Pour la nouvelle édition, vous pouvez télécharger l’application : le livre des bruits sur iphone et ipad ! 2.99 €
Boucle d’or et les trois ours – O.Douzou – 40 p.
Editions Du Rouergue – 2011 - 14.50 €
CONTE/ART VISUEL/GRAPHISME/TYPOGRAPHIE
Comme dirait Caro, ça déchire sa Mémé ! Vous avez déjà certainement rencontré des tonnes de Boucle d’or. Vous connaissez les trois Ours comme vos frères ! Mes enfants et moi aussi ! Lorsque j’ai proposé à Moyen-Petit de lire cette version de Boucle d’Or, il a essayé de fuir au fond du couloir. J’ai donc décidé de le lire seule car je fais confiance à Olivier Douzou et à sa maison d’édition pour dépoussiérer cette vieille histoire. Emmitouflée sous ma couette (en plein mois de juillet), j’ai adoré cet album. Ce livre est un vrai plaisir visuel : les illustrations sont innovantes. La typographie est utilisée comme procédé plastique, les chiffres, les lettres … Quatre couleurs noir, blanc, orange, rouge rythment l’errance de Boucle d’or qui est d’ailleurs représentée par un cercle orange ou un zéro doré comme vous voulez. Petite anecdote : j’ai mis quelques minutes secondes à reconnaître la petite fille alors que mon fils qui m’a rejointe entre temps l’a reconnu tout de suite. J’ai beaucoup aimé le mélange du récit et des images. Le récit icono-textuel est donc riche et permet une grande liberté de lecture et d’interprétation. Un peu comme dans l’Ecume des jours, les objets et le décor se métamorphosent en suivant les émotions des protagonistes. Adultes sensibles au goût classique s’abstenir car cette Boucle d’or est vraiment
Copains comme cochons – JF Dumont – 25 p.
Flammarion – 2010 - 12 € / 5.04 €
FERME/CONFLIT/RACISME/PREJUGES/AMITIE
En vraie Sarthoise, j’ai une devise « tout est bon dans le cochon » ! Alors comment résister à ses deux groins en couverture. Je n’ai pas regretté mon choix. Dans une ferme, deux familles de cochons s’affrontent. D’un côté les Bruns, gorets tachetés dont le fils s’appelle Bruno et de l’autre les Roses, porcs roses, dont la fille se nomme Rosalie. Autour de la mare, chaque famille dédaigne l’autre et les enfants n’ont pas le droit de jouer ensemble. Mais Bruno et Rosalie s’ennuient et ils se retrouvent par hasard dans un creux de vase. Têtes de cochon tous les deux, le ton monte, les jarrets s’échauffent et la bagarre éclate. Après quelques coups de sabots, Bruno et Rosalie se retrouvent accrochés par leurs queues en tir bouchon. Ils ont beau s’arc-bouter, tirés par les autres animaux : pas moyen de se séparer. La solution s’impose d’elle-même, les deux familles vont devoir vivre ensemble en attendant que nos deux héros puissent se séparer. J’ai ri, mes fils aussi ! Le récit est drôle et les jeux de mots sont subtils. L’histoire semble simple mais je trouve qu’elle permet d’aborder des questions qui nous concernent tous : les préjugés, le racisme, la rumeur …Les illustrations sont abouties et pimentent le récit. En pleine page, les expressions des animaux sont épatantes. Un régal, de la confiture pour tous les petits cochons !
Totoche et le poisson malheureux – C.Valckx – 30 p.
Ecole des loisirs – 2008 - 5.32 €
AMITIE/MAGIE
Totoche est bien content, il a gagné un poisson rouge à la fête du village. Rentré chez lui, il demande à son nouveau compagnon si lui aussi est heureux. Malheureusement, le poisson nommé Mauricette est très triste car elle s’ennuie dans son bocal. D’ailleurs, ce n’est pas seulement dans son bocal qu’elle s’ennuie, Mauricette ne veut plus être un poisson, Mademoiselle souhaite se métamorphoser. Elle se verrait bien en dromadaire … Ni une, ni deux, Totoche lui propose de l’emmener rencontrer Annaplure, la sorcière du village. Mais Annaplure est de mauvaise humeur et à la vue de Mauricette, elle a soudain envie d’une soupe de poisson …Totoche devra être courageux et astucieux pour aider Mauricette à devenir un dromadaire ou presque ! L’histoire est drôle et les mots sont savoureux à lire ! J’adore le nom des héros et j’avoue prendre vraiment plaisir à « jouer » les dialogues. Les dessins sont expressifs et mettent les enfants en recherche d’indices visuels. Mon fils de 6 ans aime beaucoup cette histoire et je dois la lire deux fois par semaine en ce moment!
Petit
Chien – A Brouillard – 38 p.
Seuil Jeunesse – 2012 - 13.50 €
ONIRISME/ANAMORPHOSE/ART VISUEL
Anne Brouillard est un auteur de littérature jeunesse très réputée. Vous ne pouvez pas rencontrer un acteur de la chaîne du livre enfant sans que ce dernier tombe en pamoison à l’évocation de cette illustratrice. En ce qui me concerne, certains de ces albums m’ont laissée sans réaction. Je ne comprends pas toujours le sens de ses récits, de ses dessins. J’ai choisi Petit chien car je veux aussi faire partie des VIP car la couverture m’a interpellée. Cet album est donc l’histoire d’un chien gris qui découvre une balle rouge à pois blancs. Lancé dans un jeu trépidant avec son ballon, notre jeune héros ne remarque pas que d’autres rondeurs à pois sont apparues derrière lui et que ces dernières gonflent, gonflent et se transforment en magnifiques amanites géantes. Voilà notre chien bien surpris par ce toit invraisemblable fait de chapeaux de champignons rouges et blancs. D’autant que ces étranges nuages commencent à déverser des flocons de neige. … J’ai beaucoup aimé cet album où les illustrations ont la part belle. Vert, rouge, blanc, gris : quatre couleurs pour créer une rêverie éveillée, une suite d’illusions et de réjouissances visuelles. Les anamorphoses sont merveilleuses et je suis sûre que Chien gris continue à vivre un rêve éveillé quelque part. D’ailleurs la conception graphique laisse entendre que nous ne partageons qu’un tout petit moment de vie de notre héros, il semble pris dans un cycle sans fin de métamorphose. Il n’y a pas de rupture dans cet album. Malgré le pli et la tourne des pages, le récit graphique paraît continu et fluide. Si vous vous demandez ce que ce chien a fumé ou si vous souhaitez rêver éveillée, n’hésitez pas …
Premiers printemps – A Crausaz – 30 p.
Editions MeMo – 2010 - 13.40 €
NATURE/EVEIL/SENS/DIALOGUE
Anne Crausaz, les editions MeMo, vous imaginez bien que je suis tombée sous le charme de ce bel album. Sur une année, en cheminant à travers les saisons, une petite fille charmante et délicieuse perçoit les plaisirs et les surprises de la nature. Au fil de l’album, l’enfant est invité à se souvenir ou à imaginer des sensations agréables ou surprenantes au cœur du jardin, de la forêt ou dans la neige. Le récit interpelle l’enfant, le lecteur devient une voix off et la magie arrive … C’est vrai, c’est tellement agréable de se souvenir que «dans la forêt, ça sent la mousse, les champignons et la terre mouillée» et que l’été, parfois, «entends-tu ce bruit? l’année dernière, il te faisait peur. Maintenant tu reconnais bien le grondement de l’orage d’été …». L’enfant peut enrichir le récit d’anecdote, de souvenirs. L’album est à peine fini que nous avons envie de reprendre la lecture pour découvrir mille détails. Cet album est une réussite visuelle, sensorielle et émotionnelle. J’ai particulièrement apprécié de rencontrer mon ami Raymond l’escargot et mon fils aussi … Vous ne saviez pas que tous les escargots se nomment Raymond !
La
colère de Banshee – J.F.Chabas / D.Sala – 24 p.
Casterman – 2011 – 14.90 €
MAGIE/SORCIERE/MYTHE/RELATION MERE-FILLE/COLERE
J’ai longtemps attendu cet album. Il était sans cesse emprunté à la bibliothèque de ma ville. Après des réservations loupées, des réservations perdues, il a fallu que je parte en vacances pour l’emprunter à la médiathèque du village de montagne que nous fréquentions. Je n’ai pas regretté mon attente et je sais maintenant que je vais l’acheter pour l’avoir dans ma bibliothèque. Même si je ne suis pas pour une catégorisation par sexe, je pense, néanmoins, que cet album est plutôt à conseiller aux petites filles. Elles seront sensibles aux images et comprendront mieux la jeune héroïne Banshee. Savez-vous que dans les légendes irlandaises, la banshee est la plus puissante des fées. Ses pouvoirs sont si intenses que les hommes et les druides plient devant la force de ses malédictions. Nous, lecteurs, sommes tapis à l’orée de la forêt aux portes du Palais de Cristal. Qu’attendons-nous ? Pourquoi attendons-nous ? Nul ne le sait mais lorsque les portes du Palais s’ouvrent à la volée pour laisser passer Banshee, petite fille parée d’une robe dorée, il nous est impossible de rester cacher dans les sous-bois. Nous suivons notre jeune héroïne dans la forêt. Tête baissée, cheveux ébouriffés, les petits pieds nus de Banshee brûlent l’herbe qu’ils touchent. Lors de cette course effrénée, elle essaie de calmer sa colère mais tout son corps participe à l’embrasement de ses émotions. Arrivée sur la grande plage, sa fureur n’est toujours pas calmée et ses forces se décuplent au contact des différents éléments : roche, eau, vent. Bourrasque, tempête puis tsunami, rien ne l’apaise, ni la peur des poissons, ni les cris des oiseaux affolés et certainement pas les prières des marins terrorisés. Mais quelle est la raison de cette colère noire et qui va réussir à calmer la fureur de Banshee qui maintenant hurle au bord de la plage ? La fin de l’album est surprenante et rompt le rythme de cette colère toute puissante. Le récit est déroutant et j’ai dû lire plusieurs fois l’album pour appréhender toutes les dimensions magiques évoquées au fil des pages. Mais je pense que la force de cet album est dans les illustrations. Flamboyantes, somptueuses, j’ai été captivée par reflets mordorées et les arabesques des images. A la manière de Klimt, chaque double page est une invitation à la rêverie et à la démesure. Mes doigts ont caressé chaque petit pas doré de Banshee et je suis complètement tombée sous le charme de cette héroïne au caractère bien trempé. Un album qui permet d’inviter l’enfant à s’approprier à la fois un conte, une réflexion sur la maîtrise de ses émotions et une invitation à l’art. Merveilleux album qui mériterait bien plus que mon simple coup de cœur.
Fipopus,
Gropopus – F.Laurent – 18 p.
Atelier du Poisson Soluble – 2012 - 14.50 €
HUMOUR/ECOLOGIE/NATURE/GUERRE/PHILOSOPHIE
Comment dire, comment expliquer cet album que j’ai trouvé génial. Il est hors norme. Il restera à côté de l’étagère des albums, au dessus de la bibliothèque des BD, sous le rayonnage des romans graphiques. Tout d’abord le format, 11,5 cm x 32 cm, un ouvrage tout en hauteur. La lecture peut se faire dans les deux sens du livre, d’ailleurs vous le lirez dans les deux sens pour avoir la totalité de l’histoire. Mais ne faites pas comme moi, ne cherchez pas absolument à savoir dans quel ordre attaquer cette pépite comme toutes les bonnes choses, elle se déguste comme on le souhaite. Puis l’ouvrage se glisse dans la main pour découvrir dès la première page, un double récit, une double aventure, un même monde divisé en deux, deux civilisations qui s’ignorent et qui pourtant vivent en système partagé. L’ouvrage est plié en accordéon et le déploiement total des pages dévoile un monde original. Je vous l’avoue, j’ai d’abord rencontré les Gropopus. Les Gropopus sont des êtres belliqueux, criards et emportés. Alors imaginez la panique lorsque le seul puits qui leur permet de vivre se tarit : c’est la guerre, il faut trouver un coupable. En tentant d’attraper le bouc-émissaire, les Gropopus sont témoins d’un miracle, une montagne apparaît sur leur territoire ! Devant un tel prodige, le peuple se divise, l’effroi contre l’espoir absolu. Je ne vous raconterai pas la fin des aventures des Gropopus car je crois que les Fipopus seraient jaloux que je dévoile en même temps leur propre histoire.
Autant les Gropopus sont chamailleurs, autant les Pipopus sont calmes et sereins. Mais leur sérénité est très sérieusement ébranlée quand l’unique et seul puits se tarit. Plus une goutte d’eau, cette sécheresse subite inquiète beaucoup les Fipopus qui ont bien du mal à gérer cette situation de stress intense. Et c’est au cours de leur frénésie, qu’une météorite énorme s’écrase sur leur territoire. Les Fipopus sont confrontés à une frayeur ingérable jusqu’à ce que … Comme vous l’avez compris les deux récits sont liés, la chute de la météorite des Fipopus, entraîne l’apparition de la montagne chez les Gropopus, lorsque le puits des uns se tarit, c’est un geyser chez leurs voisins qui vivent sous leurs pieds. Sous les pieds les uns des autres, les Gropopus et les Fipopus sont deux peuples qui n’ont aucune «valeur» commune .Les illustrations sont savoureuses et rappellent les traits des illustrations de bandes dessinées. L’œil est sans cesse attiré par les événements qui se déroulent sur les deux faces de cette drôle de terre. L’histoire est simple mais riche et rappelle l’effet papillon. On remarque que les deux peuples ont leurs propres philosophies de vie mais qu’aucun ne gère les situations de crise. Le récit icôno-textuel crée une vraie dynamique de lecture et le rire est au rendez-vous. Cet album est le premier de cet auteur Frédéric Laurent et je le netvibes de suite car je mise sur cet homme pour nous étonner de nouveau. J’applaudis «encore» Atelier du Poisson Soluble car cet album est un beau pari avec les enfants ! Je suis sûre que ces derniers sauront l’apprécier. Mon GrandGrand (11 ans), mon GrandMoyen (10 ans) et mon MoyenMoyen (6 ans) se l’arrachent …car une seule lecture ne suffit pas et malgré ses (seulement) 18 pages, plusieurs lectures sont nécessaires pour décrypter et détailler toute la richesse de cet album.
Petit
Prince Pouf – A.Desarthe/C.Ponti –
Ecole des loisirs – 2012 – 12.07 €/8.26 €
RELATION PARENT-ENFANT/RELATION ENFANT-ENSEIGNANT/PEDAGOGIE/PRENOM
J’ai adoré, j’ai adoré, j’ai adoré : voilà, c’est simple ! En même temps Claude Ponti et Agnès Desarthe ne pouvaient que créer une œuvre magnifique. Comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessus, la première page est un petit bijou qui m’a mis le cœur en joie : ce beau château et ce «Il était une fois» permettent tous les récits, invitent tous les possibilités de l’imagination. Dans un royaume, le Roi et la Reine sont de jeunes parents. La tradition veut qu’au cours de la cérémonie du baptême, les parents donnent un prénom à leurs nouveau-nés. La formule est «Il a une tête à s’appeler … Maurice, Baptiste, Lila ou Albertine». Le Roi et la Reine se penchent sur le berceau de leur petit et déclarent solennellement «Il a une tête à s’appeler … POUF». Tout est rond et mignon chez ce petit bout de Prince. En quelques mois, il développe une intelligence hors du commun et à deux ans, il semble prêt à aller à l’école. Mais avec un prénom pareil, le Roi et la Reine craignent que Pouf soit la risée de la cour de récréation, ils décident donc d’engager un précepteur. Sur les conseils du roi de Chapoulie-Orientale et de l’impératrice de l’île des Vouâtres ils font appel au meilleur enseignant de tous les royaumes : Monsieur Ku ! Entre Pouf et Monsieur Ku, c’est la pédagogie active et l’entente parfaite. Effectivement avoir un prénom original et porter un nom qui porte à rire créent des liens forts et des connivences. Mais le grand Chambellan est jaloux et cet horrible Bougris, être vil et malfaisant, va tout tenter pour renvoyer Maître Ku et devenir roi à son tour ! L’histoire est drôle mais pas que …les relations parents-enfants et enfant-enseignant sont pertinentes, Pouf est attachant et très futé malgré son prénom. J’ai apprécié ce beau portrait d’enseignant. Les illustrations de Claude Ponti sont lumineuses et fourmillent de détails croustillants.
Le
grand livre d’activités Deyrolle – Deyrolle – 48 p. -
2012
Gallimard Jeunesse – 2012 - 12.25 €
ART VISUEL/EVEIL/CREATIVITE
Depuis quelques temps, en librairie, vous ne pouvez pas échapper aux livres d’activités. Surtout en cette saison post-estivale, achetez un livre d’activités, c’est un peu comme acheter un cahier de vacances mais avec un brin de jeu et de créativité. En ce qui me concerne, j’adore ces ouvrages. J’avoue que ce «revival» des leçons de choses de Deyrolle m’a séduite au premier regard. D’ailleurs je ne l’ai pas encore confié aux garçons. Il trône sur ma mini étagère décobook de la cuisine avec son copain Cahier pour apprendre à colorier autrement de Pascale Estellon. Je suis une mauvaise mère ! Grand format 26 cmx34 cm, cet ouvrage propose 21 planches «pédagogiques». Les enfants seront ravis de découvrir les animaux de la ferme, les oiseaux, les arbres, les reptiles (beurk!), les confitures (vous savez que je suis championne de la confiture abricots/amandes, enfin ma confiture figues/noix est pas mal aussi …bref!). Sur chaque double page, vous découvrez donc une planche documentaire à gauche et des activités sur ce thème sur la page de droite. Certaines activités peuvent être réalisées par des enfants assez jeunes dès 5 ans, d’autres nécessitent de savoir lire et écrire donc plutôt vers 7 ans. En fin d’ouvrage, plus de 40 autocollants qui permettent de personnaliser son album et en bonus les solutions : ouf ! Les illustrations sont très réussies et de grande qualité. Mes fils ont aimé les reproductions à l’identique. L’aspect vintage est bien travaillé. Les enfants apprécieront l’exactitude des informations fournies : brèves, précises. La curiosité et la vivacité d’esprit des enfants sont sollicitées. Un pari éditorial réussi !
Si vous souhaitez avoir plus d’informations : les critiques: Sophie Van der Linden, spécialiste de la littérature jeunesse et plus particulièrement de l'album SVL et M.Le Monde
Le
livre le plus génial que j’ai jamais lu … - C.Voltz –
35 p.
Ecole des Loisirs – 2009 - 10.64 / 5.32 €
ART VISUEL/CREATION LITTERAIRE/AMOUR
Avouez que le titre est accrocheur ! J’ai pilé net dans le rayon. 35 pages lues debout pour vérifier si ce livre était à la hauteur de son titre. Je ne dirai pas que c’est le l’ouvrage le plus génial mais il est vraiment intéressant. Allez, on ouvre cet album et l’histoire commence : «il était une fois une jeune fille pirate qui passait son temps à boire du rhum et à se battre.» ! A la double page suivante, le personnage présent sur la couverture interrompt le récit pour nous faire partager son enthousiasme à la lecture de cette histoire de pirate. L’histoire de la jeune pirate continue, entrecoupée d’interventions de notre personnage-lecteur. Ce dernier finit par douter de la véracité de l’histoire puis il décide d’interpeller l’auteur pour lui signifier que son histoire est complètement grotesque parce qu’un pirate avec un nounours : non, ce n’est pas possible ! Mais Christian Voltz a plus d’un tour dans son crayon et hop ! Tour de magie, force de l’imaginaire : Tout le monde est ravi. J’ai vraiment adoré cette histoire dans l’histoire et le récit de la création d’un album. Le petit personnage est complètement tyrannique mais très attendrissant. Les illustrations images sont innovantes, réussies. La mise en page et la création plastique sont expliquées au cours de l’album, la maquette agrémentée des 7 nains est un clin d’œil très pertinent. Je l’ai d’abord acheté pour mon fils de 5 ans ½ mais il s’est un peu mélangé les pédales. Par contre les plus grands ont vraiment apprécié. Je le conseille donc aux enfants à partir de 7 ans.
Un
nœud à mon mouchoir – B.Westera / H.Van Straaten – 28
p.
Milan jeunesse – 2009 - 5.13 €
DEUIL/RELATION GRAND-PARENT-ENFANT/AMOUR
Un bel album sur le deuil et sur la disparition d’un être cher. Antonin vient de perdre son Grand-Père. Non seulement, il perd son Grand-Père mais aussi son baby-sitter, son confident et son compagnon d’aventure. Durant la veillée funèbre, Antonin est triste, ses larmes coulent …Heureusement, dans le fauteuil de Papy, Antonin trouve le grand mouchoir rouge de Grand-Père. Il a tant de souvenirs avec ce grand mouchoir : pansement sur le genou, balluchon pour une ballade en forêt, drapeau du bateau pirate construit ensemble : que de souvenirs heureux avec Grand-Père ! Antonin va s’accrocher à tous ses souvenirs heureux pour ne pas oublier son Grand-Père et bien sûr pour dépasser son chagrin. Le récit est court mais riche et l’histoire est déroulée avec tact et pudeur mais sans gnangnanrie. Cet album est un album et il ne répond pas aux questions que les enfants peuvent poser sur la mort mais il propose des appuis pour ouvrir et enrichir le dialogue. Les illustrations tout en ombre et sépia sont très réussies. Cet album m’a beaucoup touchée et je l’ai acheté pour le jour où ….
Le
chat de Tigali – D.Daeninckx – 30 p.
Syros – 2007 – 2.85 €
RACISME/CHAT/INTEGRATION
Pour ce très court roman de 30 pages, je ferai donc un résumé très bref. Un couple d’instituteurs s’installe à Saint-Martin, petit village proche de Marseille à leur retour d’Algérie, certainement enseignants expatriés en Kabylie. Vanessa, leur fille, six ans a absolument souhaité ramener leur chat Amchiche de Tigali. Quelques jours après leur arrivée, Amchiche est blessé par un tir de fusil. Dans le village, personne n’a rien vu, personne ne sait rien. Mais le lendemain du drame, ils reçoivent une lettre anonyme «Personne ici ne veut plus voir ta sale bestiole. La prochaine fois sera la bonne». Ce récit si court est d’une rare intensité. J’étais sous tension pendant les 30 pages car on sait, on sent que l’issue sera fatale à l’un des protagonistes de cette histoire. Mais qui sera la victime ? Pas besoin de préciser que Didier Daeninckx est un écrivain talentueux qui tient son lecteur en haleine. Ce roman est une vraie perle à conseiller à tous les jeunes lecteurs et bien évidemment aux non-lecteurs car ce mini-roman peut vraiment les accrocher. Dès 8 ans, si l’enfant est prêt à lire un livre «stressant».
Akimbo
et les lions – A.Mac Call Smith/
P.Bailey – 80 p.
Gallimard Jeunesse – ed.2008 – 5.41 €
AFRIQUE/CHASSE/RELATION ENFANT-ANIMAL
Akimbo vit en Afrique avec ses parents. Son père, gardien de réserve animalière, part en mission de sauvetage pour capturer un lion. Akimbo supplie son père de l’emmener avec lui dans la savane. Il promet d’être discret, sage et autonome. Akimbo convainc son père et le voilà parti dans un 4x4 avec l’équipe animalière pour dresser un piège à un lion qui attaque le bétail. Les nuits à la belle étoile avec son père sont réconfortantes mais l’attente de la capture est longue. Un rugissement réveille Akimbo et son père. Père et fils à l’affût, quelle n’est pas leur surprise quand ils découvrent leur prise dans la cage : un tout petit lionceau ! La lionne, elle, s’est échappée. Akimbo décide de prendre soin de cette petite boule de poil nommée Simba. Ramené à la maison, Akimbo est confronté à des situations rocambolesques avec son lionceau … J’ai aimé ce court roman qui nous fait voyager au cœur de la savane. J’ai apprécié le portait et la personnalité de ce jeune garçon. Les illustrations aux traits noirs sont discrètes mais pertinentes pour évoquer le jour et la nuit et changer le point de vue de lecture. Le vocabulaire est simple et permet aux plus jeunes de lire ce roman en autonomie. Les relations parents-enfants sont pertinentes et encouragent les enfants à comprendre les responsabilités dues à l’adoption d’un animal quel qui soit. Ce roman peut être lu par les enfants dès 7 ans.
9-12
ans
Les Sages Apalants - M.S. Roger / B. Pilorget – 34 p.
Editions Sarbacane – 2008 - 14.75 €
VOYAGE/ONIRISME/EXPLORATION
Gros coup de cœur pour cet album emprunté en bibliothèque et depuis peu acquis et rangé dans Ma bibliothèque ! Cet album est un savoureux mélange des voyages de Jean-François Place, des envolées mystérieuses du Magicien d’Oz …Humm c’est beau, c’est bon, le texte emporte enfant et parent. On se retrouve les yeux écarquillés par les superbes illustrations. Les pages tournent de moins en moins vite, on ne veut pas que ce livre se termine. Le narrateur est un jeune homme qui raconte le voyage fabuleux de son Grand-Père. Ce dernier, parti en exploration, est emporté par une tornade au cœur d’un pays mystérieux : la terre des Apalants. Cet homme va vivre au sein d’un peuple extra «ordinaire», un peuple pacifique qui récolte le vent et les miettes de temps perdu. Cette rencontre va transformer l’explorateur, il va se métamorphoser avant de rentrer chez lui. Marie-Sabine Roget et Bruno Pilorget ont trouvé un accord parfait. Bravo ! Promis dès que je réussis à apprivoiser un dromadociphère, je pars rencontrer les Apalants !
Il
faut le dire aux abeilles – S. Neeman/N.Humbert – 30 p.
Editions La Joie de Lire – 2011 - 10.55 €
DEUIL/FAMILLE/RESILIENCE
Un court album qui parle de la mort et du deuil. Malgré ces thèmes difficiles, ce livre est plaidoyer pour la vie. Réussir à vivre malgré la perte, le manque et le désespoir au cœur. Illustré de photographies de grandes qualités, cet ouvrage m’a émue par sa simplicité et son honnêteté pour raconter la douleur. Cet album est destiné aux enfants comme aux adultes. Je pense que c’est un livre à avoir chez soi pour parler librement de la douleur lorsqu’un être cher disparait. Il faut lire et dire que la douleur est immense mais que le temps fait son œuvre et qu’un jour, doucement, la douleur s’estompe et qu’un jour «on va au devant du jour qui commence». Je suis très attachée aux éditions La Joie de Lire et une fois de plus, leur audace paie et je suis contente de participer à la diffusion de leurs œuvres.
Atlas
des géographes d’Orbae, tome 1 : Du pays des Amazones aux îles
Indigo – F.Place – 137 p.
Casterman – 1996 – 27.50 €
CONTE/CIVILISATION/IMAGINAIRE/RITE
Découvert grâce à Geneviève, vous connaissez maintenant mon attachement pour François Place. Je vous avais présenté mon coup de cœur pour son roman Le secret d’Orbae. Depuis, je hante les bibliothèques et les librairies pour compléter mes lectures. Récemment j’ai lu l’Atlas des géographes : du pays des amazones aux îles Indigo et je l’ai dévoré en un soir. J’ai donc exploré neuf lieux imaginaires, le pays des Amazones, le pays de Baïlabaïkal, le golfe de Candaâ, le désert des Tambours, la montagne d’Esmeralda, le Pays des frissons, l’île des Géants, le pays de Houngalils et les îles Indigo. 140 pages de voyages et de découvertes. Les histoires courtes, une vingtaine de pages, relèvent du conte, de la légende, du récit mythologique. Chaque chapitre se termine sur une double page de croquis, cartes légendées, bestiaire et autres extraits de carnets de voyage imaginaire. Chaque contrée traversée nous permet de rencontrer des personnages haut en couleurs, La lecture est fluide, le vocabulaire est riche. Le style ne porte pas les stigmates de l’écriture gnan-gnan, affadie pour plaire et faciliter la lecture des petits. Non, François Place prend le parti de proposer des ouvrages à lire quelque soit l’âge. Les différents récits et les illustrations sont d’une grande qualité et encourage les enfants à laisser libre court à leur imagination. Si jamais vos enfants ou petits-enfants n’arrivent pas quitter les chemins des Iles Indigo, vous pouvez leurs dire de garder leurs sacs sur le dos et de continuer le voyage avec le tome 2 et le tome 3 : des heures de voyages et de découvertes pour petits et grands. J’avoue que j’ai eu un vrai coup de cœur pour le Pays des Frissons (tome 1), je veux moi aussi hiberner pendant la longue Nuit, celle où les rêves des hommes s’emmêlent au creux de la Chambre de Sommeil.
Atlas des géographes d’Orbae, tome 2 : Du pays de Jade à l’île Quinookta
Atlas des géographes d’Orbae, tome 3 : De la rivière rouge au Pays des Zizolts
Pesticides,
pizzas et petit bébé – J.Teisson – 160 p.
Oskar Editions – 2011 - 9.45 €
ENLEVEMENT/CHANTAGE/AMITIE/ENQUETE
Hum ! un bon polar a déguster en famille ! Héléna, Frida, Idir, Mériem et Samuel habitent à Montpellier dans un quartier sensible. Lors d’une action de la MJC, ils ont participé à un atelier d’écriture. Ensemble, ils ont écrit un polar. Cette aventure littéraire a soudé leur groupe et des liens d’amitié profonds se sont noués. Mais en ce premier jour de vacances, Héléna, la chef de bande, est vraiment désespérée car sa jambe plâtrée l’a empêchée de descendre au bas de son immeuble en pleine nuit lorsque le quartier fut réveillé par les sirènes de la police. C’était Chicago : voitures de polices, crissement de pneu, hurlements des sirènes … Que s’est-il passé ? Impossible pour Héléna de connaître la nouvelle affaire mais elle en est sûre : Frida, Idir, Samuel et Mériem ont dû se rendre sur le lieu de l’action. Elle attend, elle ronge son frein mais voilà que les «Rebelles» sonnent à la porte et leur compte-rendu est stupéfiant et correspond à l’article du journal local qu’ils ont rapporté : «Dans une villa proche du quartier des Capucines, à quelques mètres de la jeune fille qui le gardait ce soir-là, tandis que les jeunes parents – des Anglais – assistaient à la soirée de clôture organisée par le doyen de la faculté de Médecine. Le ou les kidnappeurs sont passés par-dessus la haie, ont descellé la grille qui protégeait la fenêtre de la chambre de l’enfant ont pénétré ainsi dans la maison. Dans le quartier personne n’a rien vu …». Les Rebelles ne sont pas d’accord car en rassemblant leurs souvenirs, ils ont tous vu des va-et-vient insolites cette nuit-là … Ils décident de partir à la recherche de nouvelles informations afin d’aider la police ou peut-être même retrouver le bébé par leurs propres moyens. Rythme effréné, style ciselé, personnages crédibles : un roman policier de qualité pour les jeunes lecteurs dès 9 ans. Si le titre vous semble bizzare, ne vous inquiétez pas, il est tout à fait justifié.
Comment
Wang-Fô fut sauvé – M.Youcenar – 39 p.
Gallimard jeunesse – édition 2002 – 5.60 €
CONTE/CHINE/PEINTURE/DESPOTE/ART/MAGIE
Dans le royaume des Han, en Chine ancienne, Wang-Fô est un peintre libre, itinérant et doué dans son art. Son apprenti, Ling et lui vagabonde au gré de leurs envies, du vent et des paysages à découvrir. Les tableaux du maître sont si beaux qu’ils sont considérés comme magiques. Ses peintures de chevaux doivent représentés les animaux attachés à un piquet sans quoi les chevaux s’enfuiraient du tableau. Malgré son talent, Wang-Fô est pauvre, Ling et lui mendient leurs repas et leurs nuits. Wang-Fô ne veut pas monnayer ses tableaux et il préfère les donner à ses voisins. Le maître et son disciple veulent être libres de tout engagement tant dans leur art que dans la vie. Un jour, ils sont attaqués et emprisonnés au palais impérial. Le Fils du ciel convoque manu militari Wang-Fô car il éprouve une haine profonde pour le peintre. Il a passé son enfance coupé du monde. Les murs de sa prison dorée étaient couverts des peintures de Wang-Fô car on souhaitait lui présenter le royaume sous un jour favorable. Pendant seize longues années, cet enfant solitaire a imaginé un royaume somptueux, des paysages magnifiques, un monde peuplé d’hommes et de créatures extraordinaires. Mais lorsque le jeune homme est enfin autorisé à quitter le palais, ce dernier découvre un monde de pluie, de boue, de soldats graveleux, de femmes courbées et usées. Il accuse Wang-Fô de lui avoir menti. Déçu de son royaume, il souhaite se venger du peintre. La sentence est terrible, le peintre aura les yeux brûlés et les mains coupées. De rage, Ling se jette sur l’Empereur pour protéger son maître mais les soldats réagissent plus vite et le décapitent. Avant d’être livré au bourreau, l’Empereur exige de Wang-Fô qu’il termine une des œuvres de sa collection d’enfance. Pinceau à la main, Wang-Fô délivre son art avec puissance. Touche après touche, couleur après couleur, la magie du Maître se révèle à tous au sein du Palais …Un beau conte oriental poétique. Vous imaginez bien que le style est parfait, le récit est très évocateur. La magie opère. Ce conte est à réserver au bon lecteur car le glissement du récit vers le fantastique est si bien mené que les enfants peuvent éprouver des difficultés à se laisser emporter, ils craignent de ne pas comprendre. Les illustrations sont magnifiques et elles portent nos jeunes lecteurs vers la compréhension et les rapports icôno-textuels prennent tout leur sens dans ce conte.
Galymède
: fée blanche, ombre de Thym – M.Fierpied – 418 p.
Ecole des loisirs – 2012 – 11.85 €
CONTE/MAGIE/FEE/AMOUR
Au salon du livre jeunesse, j’avais acheté Chroniques de l’Université invisible de Maëlle Fierpied : coup de cœur. J’avais beaucoup aimé le style de l’auteur et je trouvais que l’intrigue était bien menée : de la littérature ado réussie ! Lorsque j’ai vu son nouveau roman et cette petite fée, je n’ai pas résisté. Mon GrandGrand a soufflé car l’illustration de couverture ne lui convenait pas (Trop féminin pour lui !). En me couchant, je me régalais d’avance et j’avais bien raison car ce nouveau roman est une encore une belle réussite. Galymède est une fée mais une fée moderne, elle vit à Paris, travaille et attend la nuit pour effectuer ses missions : réaliser nos vœux, se pencher sur les berceaux des nouveaux-nés et nous aider, nous humains. Mais de nos jours, de moins en moins d’humains forment de vœux, les fées marraines n’ont plus leurs places dans les maternités : Galymède s’ennuie et broie du noir. D’ailleurs son ami Loup, lui avoue qu’elle se transforme de plus en plus et sa transparence dorée disparaît au profit d’une couleur violacée. Cette couleur prouve que Galymède se métamorphose en fée noire. Elle risque de perdre ses pouvoirs magiques propres aux fées blanches. Sur les conseils de Mère-Grand, elle décide de reprendre sa magie en main. Elle doit retourner en Féerie, pays natal des fées, elfes, nains et autres êtres mythiques pour se baigner dans la Source. Cette eau au pouvoir ancestral devrait lui redonner ses pouvoirs et le moral. Accompagnée de son ami Loup et d’une gargouille protectrice, Galymède retourne aux sources. Mais cette petite escapade ne se déroulera pas comme prévu. Elle devra affronter des êtres maléfiques, dépasser ses petits tracas afin de mener une quête mystérieuse mais impérieuse. Le roman commence comme un récit de pérégrination frais et drôle puis Galymède vous entraîne dans des contrées obscures aux mœurs sauvages. Elle devra lutter contre le racisme, l’esclavage et l’obscurantisme. Accompagnée de Loup et d’amis fidèles, elle sera témoin de belles histoires d’amour et d’amitié. Galymède se révèlera aux autres et à elle-même …J’ai aimé les nombreux clins d’œil aux univers de la mythologie, du conte, des récits épiques et de la fantasy. J’ai apprécié les récits croisés des personnages. Ces derniers sont fameux et étonnants. L’histoire se complexifie et s’enrichit au fur et à mesure des pages tout comme le suspens.. Elle sera témoin de belles histoires d’amour et d’amitié. Même si une fée dorée parade sur la couverture, ce roman est destiné à tous les jeunes gens dès 9 ans.
Sacrée
mamie - S. Ishikawa / Y.Shimada – 208 p.
Editions Delcourt – 2009 – 7.55 €
LIEN GRANDPARENT-ENFANT/MANGA/JAPON/PAUVRETE
Hiroshima, 1958, une jeune femme, Hikedo, élève seule ses deux fils. Le plus petit Akihiro, 8 ans, est un jeune garçon turbulent. Débordée par son activité professionnelle, Hikedo décide d’envoyer Akihiro chez sa mère à la campagne. Jeté dans un train et escorté par sa tante, Akihiro découvre que sa vie va changer totalement : «Il y a parfois des coups de pouce qui vous changent la vie … Ce fut la tape de ma mère me poussant dans ce train qui changea la mienne». La mamie ne semble pas ravie d’accueillir son petit-fils et ce dernier ne sait comment aborder son aïeule un peu revêche. Petit à petit, ils vont s’apprivoiser, se comprendre et s’épauler dans les moments difficiles. Super mamie vit dans une grande précarité et l’arrivée de son petit fils l’oblige à multiplier les astuces et les ruses pour remplir deux assiettes. Quant à Akhiro, tout est nouveau pour lui, les autres élèves, le rythme de la campagne et les habitudes étranges de sa grand-mère pour économiser leurs yens. Vous trouverez facilement ce manga en bibliothèque car il a bonne presse auprès des prescripteurs. Effectivement, les mangas sont parfois peu représentés dans les lieux de lecture publique. Sacrée Mamie a réussi à allier le manga à un récit au thème intergénérationnel. Généralement, mes lectures manga sont un peu plus trash et je boudais un peu ce titre que je croisais partout. Mais par un week-end de disette de lecture, je me suis jetée sur ce premier volume. J’ai beaucoup aimé ce manga, l’histoire est drôle, tendre et très émouvante. Le tandem grand-mère/petit-fils est touchant. La pauvreté est abordée avec dignité et sans mièvrerie. J’ai réservé les autres volumes à la médiathèque et mon GrandGrand de 11 ans me supplie de lui laisser lire en premier. Je vous avoue, je me tâte ! Ce manga est une adaptation d’un roman autobiographique de Saburo Ishikawa et je pense que la force de cet ouvrage vient de son caractère autobiographique qui souligne de beaux sentiments.
Je pense l’offrir à ma mère pour l’inciter à s’immerger dans la lecture manga ! 11 tomes sont édités en France. Télérama en parle içi
6000
nuits – A.Borbé – 252 p.
Editions Naïve – 2012 - 17.30 €
LIVRE/DESPOTISME/AMITIE/AMOUR
Dans un autre monde, (ou peut-être pas), la Ville est gouvernée par un mystérieux tyran masqué. La population est écrasée par les interdits. Couvre-feu, patrouille, fouille systématique sont le quotidien des habitants. La bibliothèque a été brûlée, les livres sont proscrits. C’est le régime de la terreur. Dès les premières pages, nous rencontrons Esther, jeune fille de 16 ans. Elle a une petite particularité, elle ne dort pas, jamais, elle est insomniaque depuis sa plus tendre enfance. Cette singularité n’entame en rien sa joie de vivre. Esther et sa meilleure amie, Edith, mènent leurs vies de jeunes adolescentes espiègles et n’ont pas froid aux yeux. Mais le monde douillet et protégé d’Esther va basculer le jour où son oncle est arrêté. C’est en lui rendant visite en prison qu’Esther va découvrir qu’elle est au cœur du réseau de résistance. Elle est l’Elue, à sa 6000ème nuits d’insomnie, Esther deviendra une Bienveillante. Dans cette société bâillonnée, Les Bienveillants résistent et apportent l’espoir en écrivant et en livrant des ouvrages aux habitants. La lecture et les livres sont des actes de bravoure au quotidien. J’ai beaucoup aimé ce roman. L’idée même du livre comme symbole de résistance m’avait séduite avant de découvrir le récit. Celui-ci est enlevé, le style est fluide. Les événements s’enchaînent rapidement sans entrer dans une course folle. Pour une fois, l’Elue est une jeune femme et il me semble que c’est aussi un acte courageux de choisir une fille. Les personnages sont attachants. Les nombreux flash-back éclairent les évènements en cours. L’amitié et l’amour sont les sentiments qui guident cette histoire … A partager pour jeunes gens et jeunes filles dès 12 ans !
Obéïr
? Se révolter ? V.Gérard/C.Paurd – 67 p.
Gallimard Jeunesse – 2012 - 9.50 €
PHILOSOPHIE/OBEIR/LOI/LIEN PARENT-ENFANT/REVOLTE
A ces âges de doux remous, de questionnement, j’ai trouvé ce documentaire très pertinent. Il permet de poser des bases de réflexion philosophique sur la notion de liberté. En quatre chapitres : obéir à ses parents, l’obéissance crée t-elle le pouvoir ? Pourquoi obéir et jusqu’où ? Quand les hommes se révoltent-ils ? Ce documentaire décline toutes les formes d’autorité et de soumission. Portées par des citations de philosophes célèbres, les explications sont claires et permettent aux enfants de se sentir concernés par les différentes situations décrites. J’ai apprécié que la vie familiale soit décryptée sous cet angle de l’obéissance des enfants à l’autorité parentale : Suis-je libre quand j’obéis à mes parents, à mes enseignants ? Devrai-je obéir toute ma vie à mes parents ? Comment mes parents peuvent-ils savoir ce qui est bien pour moi ? Serai-je un homme libre si j’ai passé mon enfance à obéir ? Sans complaisance pour les enfants et les parents, ce documentaire apporte un éclairage vraiment intéressant sur les liens parents-enfants. Les noms des grands auteurs sont soulignés et renvoient vers des petites bulles colorées dans lesquelles ces auteurs sont brièvement présentés. Les notions importantes sont elles aussi expliquées dans les marges ce qui permet aux enfants de comprendre la signification de la notion et surtout de la comprendre dans son contexte. Enfin, j’ai trouvé ce documentaire intelligemment construit : le point de départ de la réflexion philosophique est l’obéissance dans le cadre familial et quotidien puis l’enfant est accompagné dans sa réflexion jusqu’aux grands questionnements politiques, philosophiques comme la notion d’ordre social, de tyrannie, de révolte sociale. Les enfants pourront trouver des réponses à leurs questions personnelles mais aussi à leurs questions concernant l’actualité française et internationale. Bien que discrètes, les illustrations sont pertinentes et permettent de comprendre certaines explications en un clin d’œil…
Carnet
de croquis, tome 1 : archives de Féerie – J.B.Monge – 60
p.
Au Bord des Continents – 2006 - 23.75 €
FANTASY/ART VISUEL/MAGIE/DESSIN
Pas de récit, pas d’histoire, pas de conte mais des dessins, des esquisses à foison. Jean-Baptiste Monge est un talentueux illustrateur de fantasy. Cet album est un carnet de croquis de recherches et de dessins d’essais. Classés et rassemblés par thème ou par source d’inspiration, ce carnet de croquis est une invitation, un premier pas vers le pays des orcs, fées, lutins et dragons. L’auteur agrémente ses esquisses de commentaires sur ses choix artistiques ou sur les difficultés rencontrées. Certains dessins sont saisissants, les esquisses successives permettent d’appréhender les évolutions graphiques des personnages. Certains créatures sont juste suggérées alors que d’autres sont dessinées dans leur environnement. Certaines cabanes de hobbit ou de lutin sont magnifiques, j’avais l’impression que ces portes m’invitaient à entrer en Féerie. Même si tout ce carnet est en noir et blanc, Jean-Baptiste Monge partage aussi sur ses techniques de mise en couleurs : acrylique, huile, aquarelle gouachée, j’avais envie de voir ses essais et d’imaginer avec lui les créations, les mélanges possibles. L’auteur qui semble vivre dans notre monde et partager aussi son quotidien avec les fées, conseille de suspendre un grelot à une petite branche et d’attendre sans bruit. Les fées ne résisteront pas longtemps à la tentation ... Ce carnet est un beau cadeau à faire aux férus de fantasy, aux fans du Seigneur des anneaux mais aussi à tous les enfants qui s’intéressent au dessin car les commentaires de l’auteur sont enrichissants pour tous les amateurs d’arts visuels.
Si vous souhaitez découvrir un monde complètement fantasque, je vous conseille Baltimore et Redingote du même auteur. MoyenMoyen adore cet album !
Mayas,
Aztèques, Incas – S.Mirza – 215 p.
Milan jeunesse – 2011 – 13.70 €
AMERIQUE LATINE/CIVILISATION ANCIENNE/HISTOIRE/AMERINDIEN
Milan jeunesse propose la collection les Encyclopes qui couvre un large panel de thème : les religions de la préhistoire à nos jours, au cœur de l’Afrique, les dinosaures, la mythologie grecque …Mayas, Aztèques, Incas est un documentaire bien construit. Les outils proposés sont pertinents et impliquent les enfants dans leurs recherches d’informations : sommaire, chronologie, glossaire, index, pour en savoir plus. Chaque chapitre est présenté par une double page présentant les sous-thèmes abordés. Les explications sont claires. Le vocabulaire employé est simple. Chaque double page est sous-chapitrée et les illustrations sont nombreuses : reproduction de scène de vie, photographie d’œuvre d’art, dessins, croquis, cartes, chronologies, schéma. De courts encarts colorés permettent d’éclairer un sujet abordé, de donner des précisions sur une notion ou bien d’égayer la lecture par des anecdotes de la vie des tribus amérindiennes. Je ne suis pas une spécialiste de ce sujet mais l’auteur Sandrine Mirza me semble tout à fait calée pour intéresser les enfants aux différentes périodes de l’histoire et aux civilisations anciennes. Ce documentaire est riche, les 215 pages sont denses et les thèmes abordés sont nombreux. Il faut donc plutôt envisager une lecture parcellaire qui se complètera au fil du temps et des envies du jeune lecteur. Ouvrage indispensable en cas d’exposé au collège ou au lycée !
14
ans et plus
Chaque
soir à 11 heures – M.Ferdjoukh – 401 p.
Flammarion – 2011 - 12.32 €
AMOUR/ENQUETE/MEURTRE/PARIS
2h40 du matin, je ferme enfin ce roman commencé il y a quelques heures. J’avais promis de me coucher tôt afin d’être en forme pour préparer les valises, soigner les enfants, remplir la voiture et top départ pour la montagne. Je dois vous avouer que je me doutais que, entre lui et moi, ce serait jusqu’au bout de la nuit ! Premier indice et certainement le plus important : l’auteur, Malika Ferdjoukh ! Vous le savez j’apprécie sincèrement cet auteur déjà Faux numéro, Quatre sœurs et Sombres Citrouilles, une belle couverture rose, un résumé alléchant et qui sent bon l’amour … Voilà ma résolution oubliée et une belle soirée lecture au fond de mon lit. Wilhelmina, 17 ans, parisienne, lycéenne dans une boîte à bac, élevée par des parents séparés mais qui ne souhaitent pas divorcer, saxophoniste douée est un élément discret d’un groupe d’amis VIP même très VIP. Sa meilleure amie, Fran vit dans un palace parisien. Wilhelmina, nommé Willa, est follement amoureuse du frère de Fran, Iago : beau, ténébreux, véritable coqueluche du lycée. Iago et Fran filent le parfait amour lycéen jusqu’à la fête d’anniversaire de Fran ! Ce soir là, Willa va entrer dans un monde de tourmente. Suite à un boeuf au saxo pour pimenter la soirée d’anniversaire, elle rencontre Edern, jeune homme mystérieux qui lui demande d’accompagner sa jeune sœur, Marni, pianiste pour des rendez-vous musicaux afin de redonner goût à la vie à cette petite fille orpheline et aveugle. Toujours lors de cette soirée, Willa découvre Iago prostré dans l’appartement. Malgré ses questions incessantes, Iago ne veut pas partager ses soucis qui semblent pourtant le tétaniser. A partir de cette soirée, Willa va devoir échapper à trois tentatives de meurtres, percer le mystère de famille d’Edern, soutenir Marni effrayée par des visites mystérieuses et nocturnes tout en poursuivant ses études et suivre deux amoureux que tout oppose ! Ce roman commence comme une love story dorée et finit comme un thriller angoissant. Malika Ferdjoukh nous mène au cœur de Paris, dans les entrailles des grands hôtels, sur les toits de Montmartre. J’ai frissonné car l’angoisse est distillée avec talent. Je me suis attachée aux personnages et Willa a rejoint mes héroïnes coup de cœur. Le récit est dense, les évènements s’enchaînent, les doigts crispés sur la couverture du livre. L’intrigue savamment menée nous tient en haleine. J’ai retrouvé l’ambiance du Mystère de la Chambre jaune, du Fantôme de l’Opéra.
En
effectuant des recherches sur ce livre, je suis tombée sur cette
critique sur Amazon : info ou intox, je ne sais pas mais j’avais
envie de vous faire partager ce commentaire : «Je
suis l'auteur de ce roman, je voulais mettre zéro étoile pour une
évidente neutralité, mais c'est apparemment impossible, mon message
n'est alors pas accepté. Je mets donc le minimum. Je veux seulement
remercier les auteurs des 4 et 5 étoiles ci-dessus. Je ne suis pas
certaine de mériter toutes ces constellations mais une chose est
sûre: ce sont vos lectures pointues, vos analyses fines, qui me
donnent l'énergie et l'envie de continuer. On ne le dira jamais
assez: un romancier a d'abord besoin de l'amour des lecteurs. Pas
"uniquement", mais "D'ABORD". J'écris, en tout
cas, en pensant à vous. Et si j'ai noirci, hier, la première page
de mon prochain récit (mes premières lignes, premiers mots depuis
Juin dernier! C'est si long, parfois, de s'y replonger...), c'est
grâce à vous. Vraiment. Merci mille fois.» tiré d’Amazon.
Jenna
Fox pour toujours – M.E. Pearson – 352 p.
Edition Les Grandes Personnes – 2010 – 13.77 €
Gallimard – 2011 – 6.37 €
RELATION PARENT-ENFANT/GENETIQUE/BIOETHIQUE/ECOLOGIE
Après 18 mois dans le coma, suite à un accident de la route, Jenna se réveille. Amnésique, elle reprend doucement contact avec la vie quotidienne auprès de ses parents et de sa grand-mère. Afin de lui offrir une vie calme et paisible, ses parents ont quitté Boston pour favoriser son retour à la vie. Le père est souvent absent car il doit encore travailler dans sa clinique privée spécialisée. Ce déménagement était essentiel au rétablissement physique et mental de Jenna. Effectivement, elle doit s’acclimater, s’harmoniser à la personnalité de l’ancienne Jenna mais elle éprouve de réelles difficultés à reprendre sa vie en main. Son propre corps lui semble étranger et ses émotions sont comme cadrées par une rigidité qu’elle ne s’explique pas. Pendant des heures, Jenna regarde les vidéos familiales pour retrouver le fil de sa vie, de son histoire, de sa personnalité. Malgré ses efforts, la nouvelle Jenna perd les pédales. Des questions, des milliers de questions lui tournent dans la tête, elle veut, elle exige des réponses, des explications, elle harcèle ses parents qui semblent désarmés devant cette nouvelle Jenna qui ne correspond plus à leurs attentes. Jenna se rebelle et découvre que ses parents lui cachent quelque chose, que certaines pièces de la maison sont verrouillées : qui est-elle ? D’où vient-elle ? Pourquoi ne peut-elle pas s’alimenter comme les autres membres de la famille ? Qu’est-elle au juste? J’apprécie les Editions Les Grandes Personnes, leurs romans pour adolescents sont souvent de grande qualité. J’avais aperçu ce titre lors du salon et j’ai enfin pu le lire. J’avoue que je n’ai pas été déçue. Je l’ai lu en quelques heures car je voulais absolument savoir qui est cette Jenna Fox. Entre deux becquées au PetitPetit, entre les courses et la cuisine, j’ai lu, lu, lu …Cela faisait longtemps que cette frénésie ne m’était pas arrivée. Je suis plutôt du genre à me régaler toute la journée quand je sais qu’un ouvrage m’attend près de mon lit. Mais là, je suis tombée sous l’emprise de l’histoire, de cette tension insupportable ! En cette journée ensoleillée, en touillant ma confiture figue/noix de macadamia qui normalement me demande une grande concentration, j’inventais tous les scénarios possibles mais qui est Jenna Fox ? Je suis mère et je n’ose pas imaginer ce que je serais capable de faire pour mes enfants : qu’ont fait les parents de Jenna ? Comment justifier son choix de la vie coûte que coûte ? Comment Jenna va-t-elle se reconstruire ?
Si vous vous intéressez au roman dystopique !
Dear
George Clooney, tu veux pas épouser ma mère ? –
S.Nielsen – 194 p.
Hélium – 2011 – 13.40 €
DIVORCE/AMOUR/TOC/RELATION MERE-FILLE/FRATRIE/AMITIE
Il m’arrive d’envoyer ma chronique à certains éditeurs pour qu’ils prennent connaissance de mes critiques. Lors de mon dernier envoi, les éditions Hélium m’ont répondu et Mme Rol m’a conseillé cet ouvrage. Je l’ai acheté l’après-midi même et je ne regrette pas mon achat. J’ai souri, j’ai ri, j’ai froncé les sourcils, ce livre offre un panel d’émotions à ressentir. Violette est une jeune lycéenne qui n’accepte pas le divorce de ses parents. Il lui est impossible de comprendre comment son père a pu partir avec une jeune actrice. Lors de vacances passées chez son père, elle est odieuse et elle ne recule devant aucune bêtise pour agacer son père et nuire le mieux possible à l’harmonie entre son père et la belle Jennica. Seule avec sa mère et sa petite sœur Rosie, elle essaie d’aider sa mère à dépasser les amourettes de boîtes de nuit, les hommes sans cœur, les hommes déjà mariés. Violette espionne chaque amant de sa mère et la liste est longue. Aucun des prétendants n’a pu s’installer chez les femmes Gustafson. Tout ces échecs amènent Violette à prendre une décision radicale : c’est elle qui trouvera un homme à sa mère ! Après des recherches minutieuses, Violette a décidé d’entreprendre George Clooney ! Mais elle est rattrapée par le bal du lycée où la tradition veut que ce soient les filles qui trouvent un partenaire. Mais malgré son cœur qui s’affole à la vue de Jean-Paul, osera t-elle l’inviter, sera-t-elle capable de se lancer en amour avec la même énergie que pour aider sa mère ? On peut même se demander si son investissement dans la vie amoureuse de sa mère n’est pas un moyen subtil pour éviter sa propre vie et les préoccupations de son âge. Un roman adolescent fin, drôle et un tantinet déjanté. Violette est vraiment attendrissante sans être mièvre. Le style est agréable à lire et l’humour est au rendez-vous. Les relations familiales sont relatées dans toutes leurs complexités car Violette est fille de …, belle-fille de …., demi sœur de …., sœur de …. Et peut être future belle-fille de George : what else ?
OUVRAGES
POUR LES GRANDES ET LES ENFANTS SAGES
Elvis
– R.Dautremer – 44 p.
Gautier-Languereau – 2008 – 15.91 €
Cet album est un vieil ami. Je l’ai acheté dès sa sortie en 2008. Je le relis régulièrement car parcourir les pages de cet album, c’est s’offrir un voyage extraordinaire. Lors de ce voyage, on rencontre et on découvre Elvis. Elvis imaginé, rêvé : une hypothèse de vie et de succès. Les parents d’Elvis étaient très pauvres, pourtant pour ces dix ans, il va recevoir un très beau cadeau, un cadeau qui va changer sa vie. Elvis reçoit la guitare de son père. Le format de cet ouvrage permet des illustrations grand format, déplié 60x36 autant vous dire que vous entrez dans l’image et le monde autour de vous s’arrête de tourner. Des couleurs magnifiques, des décors époustouflants, on embarque à côté d’Elvis, dans sa Cadillac rose, en route pour Las Vegas. Le récit est tout en retenu, le style est fluide et permet toutes les interprétations possibles. J’ai déjà choisi ma version d’Elvis, «confortablement installé dans un fauteuil à bascule, il joue de la guitare. Il joue pour ceux qu’il aime. Il joue pour sa mère et pour son père. Et il joue pour Priscilla.» Je ne vous présente plus Rebecca Dautremer, malgré toutes mes lectures, elle garde une place de choix, une place à part, ses dessins me font frissonner et demander grâce. A propos de cet album, vous pouvez découvrir son interview ici : Interview de Rebecca Dautremer.
Le
phare des sirènes – Rascal / Régis Lejonc – 60 p.
Didier Jeunesse – 2007 - 18.91€
J’ai lu cet album à sa sortie. Il m’avait marquée. Depuis que je publie cette chronique, j’ai recherché cet album. Beaucoup d’émotions mais pas de références bibliothéconomiques … Je me souvenais d’un grand format, d’un phare, de l’amour d’un homme et d’une sirène, de la brutalité de la guerre. En ce moment, je recherche tous les albums de Rascal et c’est par le biais de cette recherche que je l’ai enfin retrouvé. Sa relecture a été un grand plaisir, je me suis délectée de chaque page, de chaque illustration. L’aventure commence dès la couverture, j’aimerais une reproduction grand format encadrée dans mon salon. Je trouve que ce phare est magnifique et que chacun d’entre nous, pouvons projeter nos rêves, nos espoirs et tous nos lendemains. Avant la page de titre, une carte pleine de malice et de jeux de mots nous stimule les neurones et nous prépare à entrer en littérature et en récit graphique. Ange, 13 ans, est orphelin. Il est élevé par son oncle Yann, pêcheur. Un soir de tempête, Yann disparait à bord de son bateau. Vissé à sa longue vue, Ange scrute la plage, terrassé par le chagrin et la solitude. Après des heures et des heures d’attente, Ange aperçoit un mouvement sur la plage, un corps ballotté par les vagues. Son cœur ne fait qu’un bond et il s’élance pour retrouver son oncle. Une fois arrivé au creux des rochers, Ange aperçoit une petite main aux doigts fins, il a trouvé un trésor, une sirène blessée nommée Swidja. Il aura besoin de tout l’amour de sa jeune sirène de 158 ans pour affronter l’appel des tambours, la survie dans les tranchées et un corps cassé au retour du front de la première guerre mondiale. Les illustrations sont des tableaux, chaque double page est une réalisation graphique magnifique et j’espère que vous trouverez autant de plaisir à découvrir cet album. Les jeunes gens peuvent le lire dès 14 ans.
Un
courant d’air dans la bouche – K.Tchoukovski/Y.Grigorov –
20 p.
La Joie de Lire – 2005 - 12.35 €
Ce livre «présente un choix de mots d’enfants extraits d’un ouvrage publié en 1928 sous le titre Petits Enfants. Durant plus de quarante ans, Tchoukovski, au contact d’enfants en âge préscolaire, n’a cessé d’enrichir et de compléter son propos». Après cette introduction de l’éditeur, nous découvrons un album drôle, espiègle et parfois troublant. Chaque page offre un propos ou une anecdote d’enfant illustré avec talent. Les mots d’enfants révèlent parfois des vérités incroyables : «Les champignons poussent dans les endroits humides, c’est pour ça qu’ils ressemblent à des parapluies», des pépites de poésie : «Dis, Papa, quand tu étais petit, tu étais un garçon ou une fille ?». Certaines phrases sont poignantes «Pose la tête sur mon oreiller, nous regarderons ensemble mon rêve» d’autres sont drôles ou scabreuses. Les illustrations pleines pages rehaussent merveilleusement ces petits trésors du langage. C’est la fin de l’orthophonie ! En ce qui me concerne, je pense bien l’offrir à mes amies enceintes !